Dans la même veine que Bonitzer (en moins trash / cf la scène du steak, cultissime chez tous les BoBos type Karine (ca)Viar), Desplechin est un jeune théoricien qui a déterminé que le cinéma était mort et que le seul avenir envisageable consiste à essayer de filmer la pensée. Résultat : un titre à rallonge… Grâce à la VHS (pas au DVD, faut pas pousser non plus, hein…!!) vous pourrez passer pour quelqu'un de cultivé en exhibant la cassette sur votre bibliothèque sans avoir besoin de regarder le film en entier.

Ce qui est à peu près aussi excitant qu'une thèse de 5000 pages ronéotypées sur le style de vie des étudiants en dernière année de socio….

PS : Je souhaite voter pour une réédition… nan, j'déconne  !!

Pour ma part, je n'ai pas eu de mal à jouer le jeu de ce film qui ne fait pas forcément partie de mes critères de sélection habituels, ces longs dialogues intellectualisés sont finalement le seul moyen de nous faire pénétrer avec profondeur dans la nature complexe de ces personnages ancrés dans le présent.

Comment je me suis disputé… est un rejeton moderne de La Maman et la Putain, cinéma que je pensais perdu et qui fonctionne uniquement quand les acteurs sont justes et le texte bien écrit, ce qui est le cas ici, même si je dois accorder une mention spéciale à l'interprétation de Mathieu Amalric.

Effectivement, il est tout à fait compréhensible que ce film verbeux puisse agacer, un peu comme un Rohmer, mais quand on est client, l'expérience reste plaisante d'autant plus que de nos jours, les occasions se font rares. L'effort de Desplechin pour conserver ce genre cinématographique est donc louable.