…et me procurer ce film de pirates qui sort chez M6 en février prochain. Lisa Gastoni est une comédienne italo-britannique parfaitement bilingue et très, très belle qui a d'abord fait carrière en Angleterre, dans des petits rôles secondaires, puis des rôles secondaires plus importants, puis une ou deux fois en vedette, avant de passer en Italie avec armes et bagages pour une seconde carrière, nettement plus fructueuse. (Prix de la meilleure actrice en 1966 pour Lutring
et à nouveau en 1974 pour un Maselli non repertorié, Amore amaro). Après avoir quitté l'écran en 1978, elle y est revenue en 2005 pour un film d'Ozpetek, Cuore sacro (nominée à nouveau, cette fois comme meilleur rôle de soutien). Pour ma part, je me rappelle surtout d'elle en Clara Petacci, maîtresse du Duce dans Les Derniers jours de Mussolini.
La voici donc en vedette pour son premier film italien dans le rôle de Mary la Rousse, femme pirate
! Eh bien pourquoi pas.
Mary la rousse (Lisa Gastoni) se déguise en gentilhomme pour voler les bijoux des comtesses. Arrêtée par les gardes du roi, elle est emprisonnée avec un certain Peter Goodwin (Jerome Courtland), jeune noble, qui, pour la séduire, se fait passer pour un vulgaire voleur. Après son évasion, Mary s'engage comme mousse sur un des bateaux pirates du capitaine Poof (Walter Barnes). À la mort de ce dernier, Mary prend la tête du navire pour affronter la flotte royale commandée… par Peter Goodwin. Les deux anciens amants vont devoir s'affronter.
Conformément à ma remarque générale sur l'oeuvre de Umberto Lenzi, qui comporte pas moins de 60 titres, Mary la rousse, femme pirate
n'a rien de révolutionnaire. Le déroulement de l'histoire n'offre guère de surprises. Les cinéphiles ne doivent pas s'attendre à retrouver ici le souffle et le dynamisme de Capitaine Blood.
Les jeunes risquent fort de trouver un tel film désuet, à mille lieues du modernisme agressif de Pirates des Caraïbes.
Malgré un budget que l'on devine modeste, les costumes, les décors (certes du carton-pâte mais comme pour de nombreux classiques américains anciens), et les combats de Mary la rousse, femme pirate sont soignés. Les bateaux, peu nombreux il est vrai, ne sont visiblement pas des maquettes mais sans doute des navires modernes bien "déguisés". Malgré le statisme de certaines scènes, la réalisation est appliquée, et l'ensemble joliment photographié. Malgré son aspect conventionnel, le récit est bien rythmé, la durée étant inférieure à 90 minutes, et l'intérêt va crescendo: les 25 premières minutes nous montrent une Mary Read qui ressemble davantage au chevalier d'Eon qu'à la femme pirate annoncée par le titre mais l'heure restante se focalise bel et bien sur la biographie romancée d'une flibustière atypique.
Deux éléments montrent que Mary la rousse, femme pirate aurait pu sortir de l'ordinaire.
D'autre part, la relation faite d'un mélange d'amour et d'antagonisme entre Mary et son ex-amant, Peter Goodwin, bien incarné par l'Américain Jerome Courtland, est également atypique. Dommage que toute fin retombe un peu dans les conventions de l'époque.
Mary la rousse, femme pirate est un film de pirates qui est loin de constituer un classique du genre mais se révèle correctement fait, agréable et sympathique grâce à sa tonalité humoristique.
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