Je n'avais jamais entendu parler de Xavier Beauvois et en cherchant la filmographie de ce jeune réalisateur à la suite d'une vision hasardeuse de ce film, je constate qu'il a bénéficié de plusieurs prix et nominations pour la plupart de ses oeuvres mais qu'il ne bénéficie pas encore de beaucoup de commentaires de la part des contributeurs de Dvdtoile pourtant revendiqués adeptes du bon cinéma français, mais je vois que le film ne date pas d'avant les années 80, il est même très récent, tout s'explique!
En voyant Le Petit Lieutenant, à l'instar de Police
ou encore L.627,
le premier mot qui vient à l'esprit est réalisme, tout d'abord, celui des personnages qui ne sont ni attachants ni détestables mais simplement crédibles, les acteurs imprègnent de vérité chaque situations de par leur jeu naturel et leur banalité psychologique. La façon de filmer est simple et donne l'illusion d'être sans effet mais subtilement stylisée justement par la volonté de cacher ses effets (à méditer), les caméras sont facilement oubliées. De ce fait, la moindre situation qui sort de la vie ordinaire devient poignante et brutale car le film ne se laisse pas tenter par le fait divers sensationnel, élément typique et racolage facile du film policier de base. La mise en scène ne s’embarrasse pas d'une logique explicative qui justifierait le destin de chaque personnage mais se laisse implacablement guider par les évènements décrits d'une façon pratiquement sociologique.
Pourtant, à l'image de sa façon de filmer, Xavier Beauvois cache les effets de son scénario derrière cette simplicité illusoire qui pourrait s'apparenter à quelconque téléfilm ennuyeux, Le Petit Lieutenant
est beaucoup plus profond qu'il n'y paraît et produit une étrange sensation quand survient le générique de fin.
Un des grands intérêts du Petit lieutenant est de mêler une observation documentaire, presque entomologique des jours qui passent dans une section de la 2ème DPJ, qui est en charge du nord et de l'est de Paris et la vie brûlée du nouveau chef de cette section, de retour au service après une interruption de plusieurs mois, peut-être davantage.
Elle ressent pour le jeune lieutenant Antoine (Jalil Lespert) qui, après deux ou trois ans d'ennui administratif en Normandie, est venu goûter à Paris un peu plus d'action policière, une sympathie, une tendresse mi-maternelle, mi-amoureuse. Antoine est vraiment heureux d'être là, même s'il aimerait que sa jolie fiancée (Bérangère Allaux) le rejoigne. Comme il est fier, presque un gamin, de foncer dans les rues de Paris avec la sirène deux-tons de la voiture du service qu'il vient de récupérer au garage central !
Recherche de l'assassin d'un clodo polonais anonyme balancé à l'eau, sans doute par deux Russes ; longs recoupements, petits pas de fourmis sur des photos, des conversations téléphoniques. Au moment où ça aboutit, le drame. La mort du petit lieutenant ne laissera pas beaucoup de traces : est-ce que le policier n’a pas ce risque dans son paquetage, en macabre compagnon ?
J'ai rarement trouvé Nathalie BayeIl me semble en tout cas que le réalisateur, auteur ensuite du puissant et profond Des hommes et des dieux est un des rares cinéastes contemporains qui méritent d'être suivis.
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