"There are two sorts of people in this world : assholes and pricks. You're an asshole, I'm a prick", déclare Liotta à son rival, dans la réplique la plus mémorable de Forever mine. Ce qui donne déjà une idée du niveau général.

Tout commence comme un roman Harlequin citant plus ou moins directement des sources comme Madame Bovary ou Le comte de Monte Cristo, ça se pimente ensuite de film noir, mais pas trop corsé, le piment, pour finir en mélo improbable. Schrader a signé un ou deux bons films comme La féline ou Hardcore, mais il est aussi capable de nanars abominables, et Forever mine en est un de la plus belle eau. Platement dialogué, alignant les clichés et lieux communs, il déroule de façon linéaire un scénario cousu de fil blanc. Le pire est le couple vedette : Gretchen Mol, sorte de mélange entre Marilyn et Catherine Jacob, ne risque pas de faire oublier Lana Turner dans cet emploi de femme fatale, Joseph Fiennes est incroyablement mauvais en plagiste se transformant en Tony Montana défiguré, seul Liotta parvient à éveiller l'intérêt, dans un rôle de mari jaloux et inquiétant.

Difficile d'imaginer ce qui a pu donner naissance à un film pareil, déjà démodé en 1999, et complètement grotesque aujourd'hui. Ne réussit pas Body heat qui veut…