Donc Chevrier est épouvantable, comme est d'une médiocrité absolue l'exaspérante Louise Carletti, à peu près piquante dans Macao, l'enfer du jeu du même Delannoy, mais là jeune fille tête-à-claques. Même le grand Jules Berry est très oubliable, dans un rôle de fripouille, comme d'habitude, mais là moins marqué par le charme vénéneux qu'il déployait partout (il y a par exemple une scène qui se voudrait tendue, entre Berry et Chevrier qui se voudrait un moment de rigueur impressionnant, et qui est d'un ridicule achevé).
Et puis l'histoire est bébête, enfantine, niaise, vague composite de romance et de polar, qui ne tranche jamais, et qu'on regarde avec une pitié non feinte pour les spectateurs qui avaient payé leur place (il est vrai, me fais-je remarquer, que j'ai moi-même acheté ce DVD ! ; comme disait le Hara-Kiri de la grande époque, on ferait mieux de le voler !).Ce qui est dommage, c'est que c'est bien filmé et que Delannoy multiplie les angles de prise de vue intelligents et originaux ; mis au service d'une histoire plus vigoureuse, avec des acteurs moins tarte, ç'aurait pu être un assez bon film…
On se demande donc quelle mouche a bien pu piquer l'éditeur, M6 Vidéo, dans sa collection Les Classiques français, d'éditer ce film très oubliable, alors que l'excellent Pontcarral, colonel d'Empire du même Delannoy n'a toujours pas été annoncé ; assez bizarrement, parmi les suppléments, des Notes de production citent une remarque fort juste de Jacques Audiberti, dramaturge et critique, qui écrit, vachardement : Le film promettait mieux que cette bande oscillant entre le mélo larmoyant et un insipide composé de drame du Milieu, de roman policier et d'idylle romantique. On ne saurait mieux dire !A noter aussi, dans les suppléments une remarquable et fort intéressante intervention de Jean Ollé-Laprune, spécialiste de la période, sur Le cinéma sous l'Occupation ; mais c'est bien peu pour un DVD par ailleurs fort bien présenté…
L'assassin a peur la nuit ? On n'en doute pas un instant, vu la façon Impitoyable dont vous relatez leurs agissements, et les notes que vous leur attribuez, avant qu'ils aillent se coucher ! De quoi décourager des vocations, pour vider les salles de cinéma et remplir en revanche les confessionnals !
Dans le même style de titre, le polar franco-italien de 1968 Le tueur aime les bonbons, n'était pas mal non plus.
Oh, PM Jarriq, je ne trouve pas que L'assassin a peur la nuit soit un mauvais titre et, à dire le vrai, ce titre-là m'avait plutôt alléché, et je imaginais le film du même intérêt que L'assassin habite au 21 ou L'assassinat du Père Noël ; d'ailleurs (voir Imdb), il y a plein d'assassins à titres bizarres dans ces années-là depuis L'assassin est parmi nous (1934) à L'assassin est à l'écoute (1948) en passant par L'assassin n'est pas coupable (1946).
Je comprends mal l'intervention de Vincentp : faudrait savoir, mon jeune ami ! quand j'écris du bien d'un nanard franchouillard d'un réalisateur inconnu, vous faites mine d'être choqué par mon mauvais goût, et quand j'écris que ce Delannoy – metteur en scène plus notoire – est un ratage, vous me faites d'autres chichis. Rassurez-vous : je ne détourne personne d'aller au cinéma puisqu'il y a bien longtemps que L'assassin a peur la nuit a cessé d'être projeté sur grand écran !
Je n'ai pas dit que c'était mauvais… Juste un peu baroque.
Une simple touche d'humour nonsensisque, mêlant fiction et réalité, sans plus… Je vous invite à regarder à ce sujet La rose pourpre du Caire qui inspire ma prose.
"Vider les salles de cinéma", faute d'assassins de fiction terrorisés par vos écrits, renonçant à leurs agissements, et cloitrés chez eux. C'est drôle, non ? "Décourager des vocations", sous-entendus d'assassins à l'écran pas de spectateurs ! D'ou la mort du thriller ! Mais deviendriez-vous soudainement susceptible, Impétueux ?
A Frétyl : Combien de fois devrai-je vous dire d'apprendre à lire les messages ? Quand j'écris l'éditeur, M6 Vidéo, dans sa collection Les Classiques français…, il me semble que ça signifie clairement que ce n'est pas René Chateau l'éditeur !
A Vincentp : N'ayant jamais vu La rose pourpre du Caire (et n'étant sans doute pas prêt à le voir), je n'avais pas saisi l'allusion !
Vous avez tort ! Ce film si original m'avait fait tellement rire à sa sortie en salles que, gênant quelques grincheux (dont madame ma mère), j'avais été obligé de déménager au premier rang de la salle.
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