Road movie à la sauce Werner Herzog (on ne cesse de penser à Grizzly man, jusqu'à la rencontre avec l'ours, où les deux films semblent se confondre), Into the wild est un film étrange, infiniment trop long et lent, dont le message est parfois brouillé, et la conclusion dérisoire, pathétique, laisse perplexe. Il y a de beaux moments où l'homme confronte la Nature, où on retrouve des relents de Délivrance, des scènes interminables et mielleuses (dans la communauté hippie), mais seule la rencontre avec le vieux Hal Holbrook suscite une émotion vraie.

Pas un mauvais film, bien sûr, Sean Penn a du talent à revendre (malgré un abus du ralenti, semblant venir d'une autre époque), mais une vraie déception après The pledge. De temps à autres, on reconnaît des obsessions récurrentes du réalisateur (la perte d'un enfant, le rejet du cocon familial, la violence au sein d'un couple), mais Penn semble tout de même plus à l'aise quand il peut les exprimer à travers un canevas pseudo policier, ou au moins plus structuré qu'ici.