J'aime beaucoup ce film, moi aussi. Mais je trouve que Penelope Ann Miller est mal castée, pas très bonne et que Sean Penn
est par contre tellement génial qu'il pique pratiquement la vedette à Pacino,
ce qui affaiblit un peu le récit. A part ça, du bon De Palma
et une scène inoubliable : celle de Lalin (Viggo Mortensen)
dans son fauteuil roulant.
Non seulement je trouve que Sean Penn s'impose face à Pacino,
mais si tu regardes bien leurs scènes communes, tu verras que Pacino
le regarde souvent jouer et s'efface complètement. Phénomène qu'on retrouve par exemple dans "Personne n'est parfait(e)
" où De Niro
est le spectateur de Philip Seymour Hoffman.
Quant à la narration en flash-back de "Carlito", je la trouve quand même préjudiciable, tout comme dans "Le Général
" de Boorman.
Quel intérêt de savoir que le héros va mourir dès les premières minutes ? Ca ne peut que distancier par rapport à ce qu'on voit ensuite.
On ne sait pas s'il va mourir : si on écoute bien ce qu'il dit : Carlito pense qu'il va s'en sortir et donne au spectateur cet impression.
Il dit qu'il est déjà passer par là. Qu'il connait très bien, etc.
Par contre, c'est De Palma qui le tue : la séquence, l'alternance "Néon/Visage" donne au spectateur le sentiment que c'est la fin pour Carlito malgré ce qu'il dit.
Bref, on ne sait pas qui croire : De Palma ou Carlito?
La force ultime du film c'est justement de nous faire croire jusqu'au bout que Carlito va s'en sortir en dépit de la scène d'ouverture et de l'étau qui implacablement se referme (le titre du film est aussi un indice).
Lorsqu'on le voit de dos, sur le quai de gare courir vers gail -dans ce qui est peut-être le plus beau plan du film- on se dit qu'il va peut-être y arriver.
Le film est d'une incroyable densité.
Et la scène avec Viggo Mortensen est absolument grandiose, elle se déguste avec délice.
barn
Grand film comme le cinéma américain en général- et De palma en particulier -en a si peu produit ces derniers temps.
Magnifique duel Pacino- Sean Penn
(méconnaissable et épatant), et un final qui constitue une des scènes d'action les plus époustouflantes de l'histoire du cinéma.
Très supérieur à Scarface ? (j'en vois d'avance qui vont s'offusquer de cette dernière remarque).
Carlito's way est à De Palma
ce que Good Fellas est à Martin Scorsese.
Un pur bijou et un film qui vieillit de façon positive avec le temps. Un moment de bonheur visuel à chaque vision et une BO à la hauteur!
Un panneau publicitaire s’anime sous les yeux de Carlito Brigante…Sur une île paradisiaque, Gail, son amour, danse dans les dernières lueurs du crépuscule, le soleil brûle encore, il semble vouloir mordre les ombres et ne jamais s’éteindre…
Carlito aimerait tant être avec elle, mais il le sait que ce n’est qu’un rêve, son ultime rêve, car il est là, en train d’agoniser sur un brancard, dans une gare, à des milliers de kilomètres du paradis, on entend sa voix qui s’éteint, on peut presque toucher son souffle qui diminue, qui n’est plus qu’un lointain filet…Et Gail, à ses côtés, pleure les larmes qu’il ne versera plus, des larmes d’amour et de mort…
Carlito aura rêvé aux Bahamas, il aura rêvé jusqu’à s’en épuiser, jusqu’à ce qu’un truand de troisième zone lui tire deux coups de feu dans la poitrine, là, sur ce quai de gare, au moment de prendre le train vers le paradis.
Il sort de prison au bout de 5 ans, au lieu des 30 années qu’il aurait dû purger, grâce à Kleinfeld, son avocat, pourri jusqu’à la moelle… Mais ça, Carlito ne le saura que plus tard, bien trop tard, à l’instant précis où Kleinfeld défoncera à coup de batte le crâne d’un ancien client, en pleine mer, sur un bateau, au milieu des brumes qui flottent sur l’eau, une eau qui brusquement se teinte d’écarlate.
Carlito ne veut plus se souiller les mains avec le sang des truands, trafiquer de l’héro, flirter avec la mort, celle qui le guette fatalement s’il continue à vivre en gangster. Alors il monte une boîte de nuit, il retrouve Gail, il l’aime… Mais son passé l’accompagne, son passé le suit à la trace. Il aurait voulu redémarrer à zéro, Carlito, mais on n’est pas dans un rêve, seulement dans la vraie vie, celle des amis qui trahissent, celle de la mort qui rôde et des espoirs qui se crament comme on allume une clope.
Alors Carlito fuit, il entame un ballet funèbre dans cette gare. Et la mort le rattrape, la mort l’agrippe. Pachanga, l’ami de toujours, le garde du corps dévoué, l’a vendu pour quelques billets à Benny Blanco, une petite frappe arriviste que Carlito a eu le malheur d’humilier, et pire encore, d’épargner…
Carlito s’éteint doucement, la vie le quitte, mais il y a ce panneau, et Gail qui danse…
…Gail qui danse sous la lumière ébréchée du crépuscule, elle est heureuse, elle danse, elle danse jusqu’à la fin du jour et peut-être jusqu’à la fin du monde.
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