Idée sous-jacente de Trois couleurs: Rouge, l'univers dans lequel nous baignons obéit à des règles naturelles tantôt ordonnancées, tantôt aléatoires. Ainsi, le soleil, grand ordonnateur de la vie sur Terre, suit une course immuable dans le ciel, mais la lumière qu'il dispense se présente sous des états divers.
Dans cet univers marqué par un chaos relatif, se développe tant bien que mal la vie animée, caractérisée par des pensées et des actes. La chienne blessée manifeste de la douleur, de la reconnaissance, et de l'attachement affectif vis à vis de la jeune fille qui la recueille. La pensée de celle-ci, quoiqu'un peu plus sophistiquée, lui est proche : son joli minois de teckel apeuré manifeste à son tour de la compassion vis-à-vis du vieux reclus, sorte d'ours helvète, propriétaire de la chienne.
Une des caractéristiques intangibles de l'être humain mise en évidence par Kieslowski est sa propension à se replier sur lui-même et sa difficulté à organiser sa vie en société. Les moyens technologiques –communications téléphoniques, automobiles (bientôt internet),…- dont il dispose et qui ont pour vocation de réduire les obstacles et les distances entre les êtres humains suivent au contraire une logique matérialiste qui leur est propre, tendent à se détourner de leur vocation initiale et à s'en éloigner. La vie en société est dès lors caractérisée par sa superficialité : ainsi la jeune fille dont le rôle en société consiste à faire admirer ses jolies jambes et à vanter les mérites d'un produit inutile.
Fort de ce constat, Kieslowski met en évidence la nécessité pour tout un chacun d'adhérer à des valeurs morales, représentées dans ce récit par la couleur Rouge, symbolisant la fraternité. Aider par exemple, simplement, une vieille dame, qui incarne notre destin en devenir, à mettre une bouteille dans le container des bouteilles usagées… Mais aussi agir de façon continue pour peser sur notre destin collectif et individuel, avec pour objectif de rapprocher les êtres humains. Car selon Kieslowski, rien n'est déterminé à l'avance, et le monde à venir sera celui que les hommes auront bâti.
Une oeuvre d'art magistrale et incontournable !
Voilà un film qui montre les apparences : l'histoire fantasmée de Valentine et de son amoureux Michel qui, lorsqu'il appelle au téléphone, apparaît à la fois distant, possessif, jaloux, suspicieux, insistant, désagréable ; celle, plus grave, de Valentine qui se préoccupe de la solitude de sa mère et de la dérive de son frère, drogué jusqu'à l'os ; celle, bien sûr, de Joseph Kern, le juge intrusif, amer, dégoûté de tout mais qui semble retrouver avec Valentine, la femme jadis aimée et qui lui a été volée par un autre.
Et puis voilà ; une fois lâchées les prémisses, l'histoire évolue comme il se doit. Valentine et Joseph engagent une relation bizarre où chacun des deux se demande si, avec vingt ans de moins, avec vingt ans de plus, il n'y aurait pas eu quelque chose de bien beau à vivre. Karin trompe Auguste et trouve un homme qui va mieux lui aller. Et tout se monde se retrouve dans une tempête affreuse sur la Manche qui conclut la trilogie Bleu,Rouge est un très beau film, sensible et prenant.
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