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Forum : Les Chevaliers de la table ronde

Sujet : On demande M. Richard Thorpe


De droudrou, le 14 janvier 2007 à 18:31
Note du film : 4/6

je suis déçu de constater que la filmographie de Richard Thorpe, riche en brillants films d'aventure qui marquent la fin du format 4/3 et le début du Cinémascope, soit aussi peu représentative en DVD. Si je me souviens bien quand Patrick Brion et moi croupissions dans nos locaux du chiffre face au lac de Konstanz, nous parlions beaucoup à l'époque de cet excellent réalisateur qu'est Richard Thorpe et qui semble bien oublié aujourd'hui.

Tout à fait d'accord que Télérama ou François Truffaut ou Jean-Luc Godard ou "Les Cahiers du Cinéma" ne vont pas nous faire l'apologie de Richard Thorpe, mais celui-ci est dans une lignée digne des Michael Curtiz ou Henry King ou Henry Koster qui ont quand même amené bien du monde sur les fauteuils des cinémas des années 30, 40, 50 et ont pu inspirer certains metteurs en scène de notre époque.

Alors j'ose espérer que quelques votes viendront se joindre au mien et que nous pourrons trouver en DVD zone 2 ces films qui existent en DVD zone 1…


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De Impétueux, le 14 janvier 2007 à 23:12
Note du film : 3/6

Un peu que je vous rejoins ! Voilà un film plein de nobles et beaux sentiments, d'une certaine hauteur de vue, au service d'une très grande et belle histoire, celle de la Table Ronde, de l'amour de Lancelot et de Guenièvre, de la Dame du Lac.

Bien avant l'Excalibur de John Boorman, ce film-là avait donné bien d'agrément à mes rêveries adolescentes !!

Et vous souvenez-vous de ces fascinants sables mouvants qui engloutissaient Mordred ?


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De droudrou, le 15 janvier 2007 à 08:37
Note du film : 4/6

De l'aventure, de l'action, des rêves…

Quand je pense, entre autres, à des films comme Les aventures de Robin des Bois de Michaël Curtiz avec Errol Flynn et Olivia De Havilland, on voyait apparaître les héros : on avait déjà le sourire.

Chez Richard Thorpe on voyait apparaître Robert Taylor : on savait déjà qu'il vaincrait le méchant… Même si nous connaissions déjà la fin, nous nous laissions aller à suivre les différentes péripéties de l'action, de l'histoire. Quel panache !

Aujourd'hui, n'en déplaise : il n'y en a plus ! On ne sait plus ce que c'est !

Hollywood a tué Hollywood. Et les grands intellectuels qui n'ont pas inventé la poudre, on tué la simplicité. On est entré depuis un temps dans le domaine du diable et depuis peu, ça ne fait que se renforcer !


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De Impétueux, le 21 avril 2007 à 19:00
Note du film : 3/6

Hélas, mon cher Droudrou, le rêve passe ! Si, en revoyant Scaramouche ou Les mines du roi Salomon cinquante ans après (ou presque) après leur découverte, je me suis replongé avec bonheur dans le monde enchanté de l'enfance et me suis enorgueilli d'avoir eu le goût déjà sûr, je viens de m'autorabattre le caquet avec ces Chevaliers de la Table ronde qui atteignaient quasiment la parité, dans mon souvenir, avec les films précités, mais qui, en fait, ne leur viennent pas à la cheville.

Ce n'est pas mauvais, certes, c'est même assez plaisant, bien filmé, d'une grande hauteur de sentiment, et c'est une apologie de valeurs de dévouement, de loyauté, de courage, de fierté qui ne me laissent pas indifférent. Mon fils – 22 ans – qui regardait le film à mes côtés a été touché par plusieurs scènes et a apprécié le discours.

Mais c'est tout de même assez verbeux et simpliste, le carton-pâte affleure sous la pierre de taille, les sables mouvants qui m'avaient tant terrifié m'ont paru bien mesquins et je me vois contraint d'abaisser ma note et de me dire que la naïveté – que nous pouvons aimer ! – du cinéma des années Cinquante n'est pas un gage absolu de qualité.

Reste que les héros (Robert Taylor et Mel Ferrer) sont excellents, que le méchant (le toujours remarquable Stanley Baker) est haïssable à souhait et que l'éternelle Guenièvre (Ava Gardner) est belle à damner un régiment de saints (ce à quoi elle parvient, d'ailleurs, bien involontairement, en introduisant la zizanie d'amour entre les preux chevaliers Arthur et Lancelot).


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De droudrou, le 21 avril 2007 à 23:01
Note du film : 4/6

Pour l'instant, je maintiens ma note… ce qui ne veut pas dire que je ne la modifierai pas !

C'est un sujet assez particulier que celui de ce film. Par rapport aux propos de mon ami Impétueux, je serai peut-être plus nuancé en considérant, d'un côté, un film lié à la chevalerie avec, certainement une grande réalité qui est celle du carton-pâte avant qu'Hollywood ne se lance dans des reconstitutions plus précises et plus riches, et, de l'autre côté, une évocation certainement moins réussie de la légende Arthurienne qui a beaucoup évolué depuis la réalisation du film et qui fait qu'elle n'a plus tout à fait sa place parmi les grands phénomènes et faits d'armes du "Moyen Âge"…

On attend pour le second semestre de cette année La dernière légion… Ce sera une autre approche sinon un échelon intermédiaire. Et puis, parallèlement, nous avons connu aussi le film de John Boorman avec Excalibur qui nous a encore donné une autre vision de cette histoire. Et je ne serai pas juste en omettant Camelot tiré de la pièce du même nom associée au grand nom de Richard Burton.

A partir de là, on peut nettement mieux comprendre les réactions d'Impétueux.


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De Impétueux, le 22 avril 2007 à 10:34
Note du film : 3/6

En fait, je crois que, contrairement à ce que j'écrivais dans mon message de janvier, avant d'avoir revu le film de Thorpe, je crois que la qualité extrême, la poésie fulgurante d'Excalibur (excellemment analysée par Arca sur le fil de ce film), a ravalé Les chevaliers de la Table ronde à son vrai rang : celui d'une œuvre de bonne qualité moyenne, comme Hollywood en produisait effectivement tant et tant….


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De DelaNuit, le 15 mai 2007 à 00:51
Note du film : 4/6

Il est vrai que Les chevaliers de la Table ronde est un film qui a vieilli. Les combats à l'épée notamment, et les effets spéciaux (transparences) ne sont pas à la hauteur de ce que le cinéma nous offre aujourd'hui. Reste cependant un beau témoignage du cinéma épique hollywoodien de 1954 avec ses forces et ses faiblesses.

Parmi les faiblesses, on notera évidemment les modifications apportées à la légende arthurienne en raison de la censure de l'époque (par exemple, Mordred n'est plus le fils illégitime d'Arthur et de sa demi-sœur Morgane mais l'époux de celle-ci) ainsi que l'escamotage de tout le fond païen de la légende (la dame du Lac, les enchantements de Morgane ou Merlin, le caractère charnière d'une époque où se mêlent encore les anciennes traditions druidiques et la nouvelle foi chrétienne, mieux rendus dans Excalibur de Boorman ou le téléfilm Les brumes d'Avalon d'après les romans de Marion Zimmer Bradley)

Parmi les forces, le lieu du tournage (la campagne anglaise elle même), la musique de Miklos Rozsa, plus connu pour ses compositions pour les péplums (Ben Hur, Quo vadis) et la prestance des acteurs : Mel Ferrer, Robert Taylor (dans la lignée de son rôle dans Ivanhoé)et surtout Ava Gardner, incarnant une fois de plus un de ces personnages féminins mythiques (après Vénus, Pandora …)qui contribuèrent à sa propre légende.


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De sophie75, le 12 février 2009 à 19:00
Note du film : 2/6

D'abord, ce que je retiens, prosaïquement, de ces Chevaliers de la Table ronde, est une corrélation forte avec Utopia où Thomas More (à la fois sir et saint !) décrit la société idéale basée sur le rôle régalien de l'Etat. Cette civilisation s'emmure aussi dans une île pour éviter toute agression extérieure. Dans ce havre de paix tout est mesurable, équitable pour ne pas engendrer de l'injustice. Et là, j'en reviens à ce symbole de la table ronde, qui justement n'est ni carrée ni rectangulaire, mais ronde pour éviter toute idée de préséance ou de domination d'un des chevaliers sur son voisin. Ainsi, la fraternité règne entre les membres non soumis à une quelconque hiérarchie. Enfin, en prinicipe… Mais, voilà l'harmonie est une chose bien capricieuse !
J'espère que vous me pardonnerez cette parenthèse osée, que d'aucuns nommeront over-interprétation, mais enfin cet avis n'engage que moi et n'exprime en rien mes idéaux politiques.

Et pour en revenir, tout de même, au film de Thorpe, je dois dire que je ne partage pas vraiment l'optimisme de certains et m'interroge sur le succès public rencontré par cette adaptation. Car, vraiment, j'ai trouvé la réalisation impersonnelle et molle comme une chique, quasiment à la limite du documentaire. Alors, certes, la cours du roi Arthur et le côté historique de cette « confrérie » de preux chevaliers sont traités sérieusement et avec application par Thorpe, mais pas une once de fantastique (à part l'évocation du saint Graal) ne traverse le film alors que l'intérêt principal de cette légende bretonne réside dans cette part d'imaginaire, de magie, de féerie, de sorcellerie, d'incantations druidesques, de pouvoirs surnaturels… Et là, rien, Merlin devient un genre de secrétaire d'Etat, Morgane une conspiratrice et l'épée juste un instrument de combat, plus proche de la lime à ongle que du sabre laser des Jedi !

Si vous êtes un adepte des films de chevalerie, dirigez plutôt votre choix vers Ivanhoé (tourné l'année précédente). Robert Taylor y est plus fringuant que jamais.


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De DelaNuit, le 12 février 2009 à 22:59
Note du film : 4/6

Le problème avec Les chevaliers de la table ronde, c'est le code de censure et même l'auto-censure de la MGM à propos de la légende.

Ainsi, pas question par exemple d'exprimer que Mordred est le fils d'Arthur et de sa demi-soeur Morgane ! Il devient donc l'époux de celle-ci.

Exit également tout le fond païen de la légende dans l'Amérique pudibonde du début des années 50. En effet, dans les films de cette époque, les religions ou spiritualités pré-chrétiennes ne sont en général montrés que pour être dénigrés au profit de la "seule vraie foi".

Or, la légende arthurienne posait problème puisqu'elle se trouvait à la confluence de la nouvelle tradition chrétienne (les chevaliers défendant le Christianisme) et de l'ancienne tradition païenne (l'épée Excalibur ayant été forgée par les anciens dieux, offerte par une fée païenne issue de cet autre monde, la Dame du Lac, elle même mère adoptive de Lancelot, faisant partie des fées protectrices du roi…)

Les scénaristes, coincés par le cahier des charges, durent donc opérer des coupes sombres dans la légende, afin que la seule puissance mystique à l'oeuvre soit celle du Christ, et que nul sorcier, fée ou enchanteresse issu de l'ancienne tradition celtique ne lui porte ombrage.

Il est donc intéressant de comparer cette vision "politiquement et religieusement correcte" des années 50 avec celle des années 80, qui fait encore autorité en la matière, à savoir le superbe Excalibur de Boorman, beaucoup plus subtil, ou encore le téléfilm Les brumes d'Avalon, tiré des romans de Marion Zimmer Bradley, dont la démarche est à l'inverse d'imaginer l'histoire vu par les prêtresses païennes désespérées de voir leur ancien monde disparaître.

Pour autant, il me semble que ce film de 1954, malgré tous ses partis-pris, ses images d'épinal et ses arrangements avec la censure, traite toujours mieux, sur le fond, la légende arthurienne que le Lancelot avec Richard Gere ou le King Arthur avec Clive Owen, qui ne font que l'effleurer avec superficialité.

Et puis demeure, comme le chantait Souchon, "La beauté d'Ava Gardner"…


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De vincentp, le 5 octobre 2011 à 23:29
Note du film : 5/6

"Si vous êtes un adepte des films de chevalerie, dirigez plutôt votre choix vers Ivanhoé (tourné l'année précédente). Robert Taylor y est plus fringuant que jamais."

Et pourtant, ces deux films sont d'une qualité très similaire. Idem pour Le prisonnier de Zenda que je viens de découvrir ce soir. Thorpe et ses collaborateurs savaient parfaitement mixer actions et mouvements, ambiances et atmosphères, pensées et sentiments. Tous d'excellents films, très bien photographiés, interprétés. Il y manquerait peut-être simplement le génie conjoint de Michael Curtiz et de Errol Flynn pour passer au statut suprême de ce site : celui de chef d'oeuvre !


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De verdun, le 7 octobre 2011 à 19:51
Note du film : 4/6

Dans mon souvenir, Ivanhoe est une remarquable réussite, portée par des séquences d'anthologie: attaque de château-fort, tournoi…

En revanche, les Chevaliers de la table ronde me semble moins réussi. Le film m'avait paru statique à cause d'une utilisation bien timide du nouveau format cinémascope. Et puis Mel Ferrer est beaucoup moins charismatique qu'un George Sanders, même s'il fut remarquable dans Scaramouche.

Néanmoins, m'avait marqué un excellent combat qui ressemble à la confrontation finale entre Robert Ryan et James Stewart dans L'appât, de par l'utilisation d'un… éperon comme arme décisive.

Excalibur de Boorman me semble avoir apporté plus de souffle et une imagerie moins convenue et plus sauvage. Mais je près à revoir ma position, n'ayant pas revu ces films depuis près d'une dizaine d'années…


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De Impétueux, le 8 octobre 2011 à 16:20
Note du film : 3/6

Excalibur est inscrit à mon programme de re-vision pour les prochains mois et je pense que mon message ne sera pas substantiellement différent de celui de DelaNuit : choc entre mythes pré-chrétiens et religion nouvelle ; dans mon souvenir, c'est en tout cas ce qui surnage.

Alors que Les chevaliers de la Table ronde sont traités comme un pur roman d'aventures, avec un brin de spiritualité qui confine à ce genre particulier qu'est le merveilleux. Dès lors – je partage vraiment l'avis de DelaNUit là-dessus, ça donne un film un peu boiteux, qui n'ose pas bien aller au bout des choses, un truc un peu hybride et qui manque de hauteur.


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De DelaNuit, le 10 octobre 2011 à 18:00
Note du film : 4/6

Finalement, perdu dans ses préoccupations politiques et métaphysiques, et visiblement dépassé par l'une comme l'autre, Arthur/Mel Ferrer est passé a côté du Graal qui lui était bel et bien offert et attendait à portée de sa main.

Non pas le Saint-Graal chrétien dont le chaste Perceval se fait le quêteur, mais plutôt le Graal païen qui l'avait précédé, également appelé Calice de la Déesse, personnifié en l'occurrence par l'amour et la fécondité de la reine Guenièvre alias la divine Ava Gardner, épouse délaissée…

Délaissée au point de se détacher de son royal époux au profit du chevalier Lancelot/Robert Taylor… fidèle chevalier auquel le roi lui-même n'est pas non plus insensible, si l'on en croit la scène du balcon où Arthur, comprenant les sentiments de sa femme pour Lancelot, lui avoue en toute simplicité : « Je l'aime aussi Guenièvre. »

Sentiment sans doute plus platonique que celui de sa femme, mais suffisamment éclairant pour prêter à réflexion au sujet des aventures à la mode « courtoise » de ces chevaliers médiévaux si dévoués et fidèles à leur suzerain, et dont les dames inspiratrices sont si pratiquement inaccessibles…

Là, dans l'audace d'un triangle amoureux plus abouti que d'habitude puisque fonctionnant dans les deux sens (au nez et à la barbe d'une censure qui n'y vit que du feu), parfois évoqué dans les livres (voir "Les dames du Lac" et "Les Brumes d'Avalon" de Marion Zimmer Bradley) mais rarement au cinéma, ainsi que dans la splendeur d'une Ava Gardner comme d'habitude mi-charnelle, mi-spirituelle, ou mi-païenne, mi-christique, pourrait bien se trouver, malgré un environnement d'images d'Epinal aseptisé, le véritable apport de ce film…

Déjà en 1952 dans Les neiges du Kilimandjaro, l'aventurier écrivain inspiré d'Hemingway (Grégory Peck) comprenait mais trop tard qu'en délaissant Ava Gardner au profit de sa carrière, il était passé à côté du véritable don que lui avait fait la vie, et partait à la recherche de la belle dans une « quête du Graal »…


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