Venant de découvrir Le Voleur de Bicyclette, je voudrais voir d'autres films de Vittorio de Sica en DVD, sourtout quand ceux-ci existent dans de fort belles éditions non sous-titrées chez Criterion !
magnifique film ,ah cette scéne quand carlo battisti fait l'aumone a voir absolument en d.v.d
Ah ben ça alors ! Je n'avais pas encore voté pour celui-là !?! Je prenais probablement pour allant de soi que ce célèbre film était déjà disponible en DVD… Malgré toutes les scènes de suspense à haute tension que j'ai pu voir depuis vingt ans, la scène du chien au bord de la voie continue de friser l'insoutenable.
Je sais que vous n'allez pas me croire, chers collègues internautes, mais Umberto D. n'est toujours pas en DVD !
Les bras m'en tombent.
Ni la terre tremble de Visconti.
Impressionnant est le nombre de grands films qui n'ont pas été édités en dvd (Visconti, Antonioni, Minnelli, Sirk, Powell, Walsh…).
Évidemment que ces DVD, pour un bon nombre, sont disponibles en Italie. La question est de savoir lesquels le sont avec des sous-titres français ou la VF ou les deux.
Non malheureusement "La marcia su Roma" n'est pas encore disponible en DVD en Italie et je peux t'en citer bcp d'autre comme ça.
Ce qui est regrettable aussi c'est que bcp DVD italiens de vieux films italiens n'ont souvent aucun S-T ni anglais ni même italien.
Bien sûr. Mais depuis deux à trois ans, le rythme semble s'être accéléré, en Italie. De nombreux classiques sont sortis sur DVD relativement récemment, par exemple La grande guerra entièrement restaurée (ce qui n'est pas le cas de la version sortie en France en novembre dernier) – et combien d'autres. Il faut quand même laisser du temps au temps. C'est comme pour les pluies de messages : j'avoue que je n'avais jamais osé en laisser tomber trente d'un coup, comme un bombardier C-Series…
Parfois, certains DVD italiens sont dotés de sous-titres français (Salvatore Giuliano, Divorzio all'italiana, Séduite et abandonnée) ou alors, avec la version française (La calda vita). Je n'ai pas encore fait l'inventaire, parce que ça prend du temps, mais j'entends bien vérifier chaque titre de mon interminable liste…
Grandeur et décadence d'une civilisation, représentée par cette image de portée symbolique, dimension que l'on ne peut pas ne pas percevoir dans ce film. Elle survient au moment ou le personnage touche le fond. Sans être grandiloquent, une des images les plus évoquatrices de toute l'histoire du cinéma !
De Sica est impressionnant par la prise de recul qu'il peut avoir sur un sujet donné, et par la façon dont il met tout ceci en images.
Une réédition bienvenue en dvd !
Tres bonne interpretation du chien avec son jeu naturel et sautillant.
Alors du coup même si ca se mange le hot dog, on n'a plus le goût ni l'envie.
Un beau mélodrame mais sans grand interet pour moi que de pleurnicher
et de voir un chien bien dréssé.
Je prefere de De Sica réalisateur
Boccaccio '70 (La riffa)
et comme acteur
Cameriera bella presenza offresi
Il Medico e lo stregone
Il Conte Max ***
Il Vigile ***
Gastone
I Due marescialli **
et j'en oublie surement d'autres
Dommage que vous soyez passé complètement à côté du film…Ce que vous trouvez "pleurnichard", ça s'appelle du désespoir et bien souvent, ça conduit au suicide. Moi j'ai rencontré des petits vieux dans la situation d'Umberto, si si, ça existe encore de nos jours je vous assure. Mais peut-être que ça aussi, vous ne savez pas le voir…
Je crois qu'il faut laisser Paul mtl à son cynisme de façade et à son point de vue (?) provocateur. Contester l'immense intensité de ce film, toujours poignant, jamais larmoyant, est extrêmement anecdotique.
Selon Imdb, Lamberto Maggiorani (qui incarne le personnage central du Voleur de bicyclette) apparaît dans ce film (mais je n'en garde pas le souvenir). On le voit aussi dans un lit d'hôpital de Mamma Roma. Il semble qu'il n'ait fait que quelques apparitions secondaires dans des films (je parle sous le contrôle de Arca1943) après le succès de son premier rôle, malgré bien des efforts pour faire carrière comme acteur. N'aurait-il pas été dans la vie réelle ce que fut Umberto D à l'écran ?
Il semble que dans Attention ! Bandits !, Maggiorani (qui apparaît sur l'affiche, derrière Andrea Checchi) joue aussi un rôle important; mais en effet c'est presque tout : la plupart de ses (rares) engagements de Femmes sans nom à Ostia ont été des petits rôles secondaires. Je crois qu'une biographie de Lamberto Maggiorani pourrait donner un film passionnant et que ce serait forcément une histoire triste (qu'on pourrait cependant traiter dans le style de la satire amère à l'italienne, histoire d'éviter le mélodrame). En somme, c'est l'histoire de quelqu'un qui est l'homme de la rue et qui se retrouve dans un film néoréaliste PARCE QU'il n'est pas un acteur. Seulement, le voilà acteur quand même – et il est vraiment très bon dans son rôle – et qui plus est, pas dans n'importe quel film, mais une vraie bombe dont le retentissement fut mondial. Qui, après pareille aventure, a envie de redevenir l'homme de la rue ? Or, son triomphe de non-acteur / acteur ne fut pas tout à fait sans lendemain, mais presque. Il n'est pas très difficile d'imaginer la désillusion, l'amertume qui furent les siennes… Parce que nous aimons tant le cinéma, il nous arrive peut-être d'oublier à quel point ce peut être un univers impitoyable.
Contester l'immense intensité de ce film, toujours poignant, jamais larmoyant, est extrêmement anecdotique.
Je n'ai pas contesté l'intensité du film mais je ne trouve pas grand interet au film.
Certains ici privilegient l'esthetique, l'emotion forte sur la raison et ce n'est pas mon cas, voila tout.
Le propos est déscriptif mais n'apporte aucune solution.
Je l'accepterai d'un documentaire mais ca passe mal chez moi avec une fiction qu'elle soit néoréaliste ou pas.
@Chris
Je n'ai pas besoin de voir un vieux drame pour connaitre les difficultés financieres dans laquelle se trouve une grande partie des humains sur terre qu'ils soient vieux ou jeunes, occidentaux ou pas et dans une époque passée ou presente.
Ce qui est interessant c'est justement comment certains réagissent mieux que d'autre et réussisent à survivre en s'adaptant mieux.
Dans le cinéma italien, une des différences les plus constantes entre la gauche 43 et la gauche 68 (ou « gogauche », comme dit ici notre droite) est l'absence de moralisme dogmatique. Même chez Giuseppe De Santis, néoréaliste contemporain de De Sica qui a évidemment tendance à être un peu plus démonstratif, un peu plus « à message », on trouve sans doute à l'occasion l'ombre portée d'un prêchi-prêcha, mais son lyrisme le sauve et le respect du spectateur l'emporte. Par contraste, tâtez de 1900 pour voir…
Il est évident que si De Sica avait décidé – je ne vois pas comment, mais imaginons – de nous asséner sa solution au problème, plutôt que de s'en tenir à dépeindre, à décrire, à montrer le problème, le film aurait terriblement vieilli : car il y aurait un peu partout dans l'image des petites pancartes du PCI !
Ne pas être rhétorique : c'était je pense un canon expressif qui allait de soi, qui s'imposait à l'évidence pour cette génération qui avait grandi au milieu d'un tonitruant et perpétuel bombardement de slogans.
Je suis d'accord. De Sica montre sans prendre parti, sans asséner de leçon politique, en donnant à ses films un caractère universel.
On le voit bien à la façon dont sont encadrés les pauvres par les paroissiens dans le voleur de bicyclette : pas de jugement moral concernant les uns et les autres, juste une description assez neutre de leur activité et comportement.
S'il y a un parti-pris, c'est un parti-pris humaniste, qui nous invite à observer autour de nous et à agir, car toute situation desepérée est réversible. Tous les modes d'action possibles pour contrer la misère sociale sont les bienvenus.
Il est évident que si De Sica avait décidé – je ne vois pas comment, mais imaginons – de nous asséner sa solution au problème, plutôt que de s'en tenir à dépeindre, à décrire, à montrer le problème, le film aurait terriblement vieilli : car il y aurait un peu partout dans l'image des petites pancartes du PCI !
Le vrai malheur c'est que tu ne vois pas comment.
En nous indiquant une possibilité de solution/d'action, il aurait peut-être aidé ses contemporains davantage qu'avec une description fataliste. (Ceci dit il a sans doute réveillé les consciences sur ce problème).
Bien sur l'impact émotionnel aurait été moins grand et le film aurait peut-être mal vieilli mais je me place ici davantage dans l'optique sociale et politique du cinéma qu'artistique.
Nous ne savons pas qui est Umberto D. Tout au plus apprenons-nous, au détour d'une phrase qu'il a été employé au ministère des Travaux publics ; ça ne nous informe pas beaucoup, d'ailleurs ; il aurait pu être petit comptable ou instituteur privé, ou autre chose encore, une profession honnête et parcimonieuse qui lui a permis de vivre sans éclat, mais ne lui laisse pas de quoi survivre, retraite prise. Qu'a-t-il connu de la vie, d'ailleurs ? A-t-il été marié ? A-t-il eu des enfants, des amours, des amis, des passions ? Croit-il en quelque chose ou en quelqu'un ? A-t-il sur le monde et sur la vie des idées ou des engagements ? Nous ne savons pas, nous ne savons rien.
C'est peut-être une des plus grandes forces du film de De Sica, cette façon de suivre un homme sans qualités et sans relief, de ne pas nous le faire découvrir, de ne pas nous faire nous apitoyer en appuyant le trait, en forçant le mélodrame et la compassion. Umberto Ferrari (Carlo Battisti) n'est pas vraiment dans la misère ; il a une toute petite retraite qui pourrait presque lui suffire, mais il a des dettes (dont on ne sait pourquoi et comment elles sont survenues) et des dettes qui ne sont pas très élevées ; il lui faudrait un petit coup de pouce du Destin, ou qu'un ami le dépanne, il lui faudrait aussi que sa logeuse ne soit pas une mégère grippe-sous. Il n'est pas complètement lâché par le train qui roule : il peut encore courir derrière et, au début tout au moins, espérer le rattraper. Il s'en faudrait de peu. Est-ce que, pour autant, il pourrait échapper à l'effrayante solitude ? Voilà une autre histoire… Est-ce que la pauvre Maria (Maria-Pia Casilio), la servante de la pension, qui est l’unique sourire et l’unique douceur de sa vie, n'est pas seule non plus, fille du Mezzogiorno exploitée jusqu'à l'os, enceinte de trois mois d'elle de ne sait lequel de ses deux amants, soldats indifférents ? Et tous ceux qui crèvent doucement à l'hospice ? Le cinéma de Vittorio De Sica c'est, me semble-t-il, celui de la dignité ; il est toujours plus facile d'émouvoir Margot avec du mélodrame compatissant qu'avec une œuvre forte sur la condition humaine. L'empathie ressentie pour les personnages, le sentiment profond que des Umberto D nous en croisons chaque jour, sous une forme ou sous une autre, et que ce ne sont pas ceux qui crient le plus fort qui supportent le plus grand poids sur leurs épaules donnent à ce très beau film une grande force.D'autant qu'il n'y a pas ombre de prêchi-prêcha révolutionnaire, ou même révolté, sauf à penser que la manifestation drôlatique des retraités, au tout début, confine à la critique sociale, alors qu'elle est l'occasion de montrer Umberto Ferrari encore plus seul. Non : c'est bien plus grave qu'une mauvaise répartition des richesses, que l'insuffisance des retraites ou je ne sais quoi : sauf à croire qu'on arrivera un jour à lutter contre la vieillesse, la solitude et la pauvreté…
Avec Umberto D, le néo-réalisme donnait la plus parfaite démonstration de sa nécessité.
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