J'hésite toujours un peu à me lancer dans un film de Pasquale Festa Campanile : même si dans son genre – c'est le roi de la série B – il a troussé quelques bons films (comme Il merlo mascio ou Le Larron)
on en trouve aussi quantité d'ivraie, et quelques nanars de la catégorie super-lourd comme Quando le donne avevano la cauda. Il a toujours eu un goût prononcé pour la farce de cul (voir La Ceinture de chasteté,
avec Tony Curtis
et Monica Vitti).
Mais en voici une avec Catherine Spaak
et Jean-Louis Trintignant
… flanqués de comparses comme Gigi Proietti,
Vittorio Caprioli et même Frank Wolff… Allez, je plonge !
Eh bien, mon vieil Arca, tu avais raison d'hésiter à te lancer ! Mais maintenant, il est trop tard, tu as passé 1h30 devant cette chose. Ton italotropisme te perdra, un de ces jours, crois-en ma vieille expérience. Cette farce égrillarde vraiment poussive ne peut amuser que des adolescents boutonneux, et encore, des adolescents boutonneux de 1969. Mais alors, Spaak et Trintignant
? Eh bien, les malheureux sont bien braves, mais ils ne peuvent pas sauver le film. Certes, il y a toujours eu une composante "sexy" dans les personnages de Catherine Spaak,
mais à cette époque (fin des années 60) elle semble s'être trouvée enfermée dans ce casting à une dimension. C'est dommage, car comme comédienne elle valait mieux.
Ouais… Ça va être un sacré boulot, quand même, de repérer les quelques bons Pasquale Festa Campanile dans la floppée des pas bons. Quelqu'un a-t-il vu La Fille et le général, avec Rod Steiger
et Virna Lisi
? Et Il conviendra de bien faire l'amour, aavec Gigi Proietti
?
Certes c'est une comédie sexy légère où Pasquale Festa Campanile se plaît à dévoiler les charmes de son actrice principale, la belle Catherine Spaak.
Comme il dévoilera la plastique de Laura Antonelli
dans Ma femme est un violon.
Mais c'est aussi un pamphlet féministe, comme l'indique d'ailleurs le titre italien, La matriarca : les personnages masculins sont ridiculisés à mesure que l'héroïne se libère sexuellement et prend confiance en elle… Ces machos sont incarnés par quelques-uns des meilleurs seconds rôles du cinéma italien des années 60-70: Luigi Proietti, Luigi Pistilli,
Philippe Leroy
et cerise sur le gâteau, Jean-Louis Trintignant.
La dernière partie, qui donne son titre français au film, fait même penser au cinéma de Marco Ferreri, car elle est constituée autour d'une obsession incongrue qui taraude notre héroïne.
C'est un film concis, bien fait et bien photographié et la bande originale du sous-estimé Armando Trovajoli vaut largement le détour.
L'amour à cheval n'est pas le chef-d'oeuvre du siècle mais dans le genre souvent navrant qu'est la comédie sexy italienne (cf les films d'Edwige Fenech)
, c'est une pièce de choix.
Page générée en 0.0027 s. - 5 requêtes effectuées
Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter