Et Rod Steiger – que je viens de voir dans le très oubliable Illustrated Man –
trouve dans ce film d'Aldrich
un de ses grands rôles. Quelle pêche, celui-là, quand il voulait bien !
what did you say about Steiger? That it may be his best role? I agree
C'est, à mon sens, le seul film où Steiger est VRAIMENT impressionnant, parce que Aldrich
a su utiliser ses défauts, et les transformer en qualités. La voix geignarde, les explosions de colère, les sourires malveillants, tout s'accorde pour faire de ce producer, un personnage ambigu, insupportable, vaguement répugnant. Ses deux affrontements avec Palance
sont magistraux.
Quand Steiger a-t-il été bon, à par Le grand couteau
? Sur les quais,
bien sûr… Dans la chaleur de la nuit,
The pawnbroker
(même s'il steiguérise à fond, par instants), et le très méconnu Hennessy,
un polar anglais avec Lee Remick,
qu'on aimerait bien revoir un jour.
Vous oubliez Main basse sur la ville, Jarriq ! For our friend Twocase : Le Mani sulla citta is ALSO Rod Steiger's "best role".
Oui, j'avais oublié Main basse sur la ville ! Et en étant un peu indulgent, il était bien casté en riche vicelard qui déflore Julie Christie
dans Docteur Jivago.
Le pire du pire, à part son accent horripilant dans Giu la testa (qui me fait – une fois n'est pas coutume – préférer la VF) : son curé atteint de cécité dans Amityville
! Une vraie démo de tout ce qui est grotesque et surfait dans la "Méthode" de l'Actors Studio.
Oui, sauvons ce qui vaut la peine d'être sauvé. Et justement, en relisant l'autre jour l'excellent roman d'Alberto Moravia Les Indifférents, je me disais qu'en effet, le rôle de Leo, un artistocrate au bord de la ruine, inquiétant et cynique, convenait sûrement à Rod Steiger,
que c'était probablement un bon casting. Mais Rod Steiger
étant ce qu'il est, on ne peut pas en être sûr sans l'avoir vu. Ça vaudrait la peine de le vérifier, vous ne croyez pas ? Seulement voilà, malheur : Gli indifferenti –
quelle surprise – n'est pas sur DVD. Évidemment, si ce Maselli de 1964 recevait un ou deux votes de plus sur sa fiche, qui sait, ça accélérerait peut-être les choses… je dis ça comme ça…
Je vôte pour une édition de se film en dvd !
Toujours content de voir sortir un Aldrich. Même si Tout près de Satan,
Le démon des femmes
(surtout celui-là), L'Ultimatum des trois mercenaires,
Bande de flics
et Deux filles au tapis
demeurent inexplicablement inédits, quelle que soit la zone.
Sixième film de Robert Aldrich, sorti en octobre 1955, Le grand couteau
est une charge d'une extraordinaire virulence contre la tyrannie des producteurs hollywoodiens, coupables de toutes les ignominies possibles et imaginables. Ce pamphlet est servi par des numéros d'acteur qui valent le détour: Jack Palance
dans un emploi inattendu de victime, Ida Lupino
son épouse qui l'incite à quitter ce nid de vipères et Rod Steiger,
qui comme d'habitude en fait beaucoup -mais pour une fois à bon escient- dans le rôle du producteur odieux.
Or, alors qu'Aldrich vient de marquer les esprits avec ces oeuvres révolutionnant le cinéma hollywoodien, la mise en scène du grand couteau
n'invente rien. La caméra ne quitte presque jamais, durant les 1H50 que durent le film, le salon de Charlie Castle. C'est du théâtre filmé et rien de plus. Et c'est décevant de la part d'un tel réalisateur.
Aldrich reviendra à la charge contre Hollywood avec les indispensables Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
et Le démon des femmes.
3,5/6
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