Un film qui symbolise un peu le pire des années 80 françaises : la "stylisation" pub à la Beineix, le sujet "à l'Américaine", un acteur vaguement populaire relooké en voyou bodybuildé, des seconds rôles qui ont trop regardé Mad Max,
rien ne manque à l'appel. Déjà vieux à sa sortie, Rue barbare
doit être aujourd'hui une vraie curiosité, un fossile. Je ne suis pas sûr d'aller vérifier par moi-même, mais quelqu'un parmi les fidèles de DVDToile l'a revu récemment ?
Non, mais si l'occasion s'en présente, je vais peut-être tenter le coup à cause de la trop peu connue Christine Boisson, qui m'avait fait si forte impression dans Extérieur, nuit.
De ce Behat
j'ai un vague souvenir d'avoir vu Urgence,
mais ne me demandez pas de vous en parler… Quoi qu'il en soit, c'est tout à fait vrai – le phénomène a même quelque chose d'un peu mystérieux – que les films policiers français des années 80 ont affreusement vieilli alors que souvent, leurs grands frères des années 70 subissent mieux des ans l'irréparable outrage. J'ai revu L'Addition
récemment avec Richard Berry
et je n'ai pas pu me rendre jusqu'au bout tellement ça faisait dur. (Oups ! je voulais dire : tellement c'était craignos).
Oui… Berry, Bohringer,
Lanvin,
Lhermitte,
Auteuil,
Renucci
… Ils ont tous tournés de ces sous-polars ridicules et mal fichus, et ont bien de la chance de toujours travailler aujourd'hui, car bien des carrières ne s'en seraient pas relevées (qui se souvient du monstrueux Un été d'enfer
?). Oui, vraiment, les années 80 ont été la décennie de tous les dangers pour le cinéma populaire français.
Autre exemple navrant de ce genre et de cette époque: LES VOLEURS DE LA NUIT de Fuller avec Véronique Jeannot.
Attention, des perles se cachent aussi parmi les nanars: Poussière d'ange de Edouard Niemans..avec Bernard Giraudeau est très bien par exemple.
Et puis les polars des années 70 ont parfois pris un sévère coup de vieux comme Peur sur la ville
C'est bizarre : c'est bien exactement sur Rue Barbare que j'ai projeté de mettre un mot sur la mort de Bernard-Pierre Donnadieu,
tant, dans ce film assez gonflé d'outrance, il crevait l'écran…
Voilà un drôle d'acteur, qui avait de la présence et du talent, dont l'apparence physique marquait le territoire, et qui avait tout, ou en tout cas beaucoup, pour devenir ce qu'il n'a pas vraiment été depuis vingt ans : un des grands seconds rôles du cinéma français.
Je me demande si le fait que Bertrand Tavernier lui a confié le rôle vedette de La passion Béatrice,
qui fut, je crois, un sévère échec (et que j'avoue n'avoir pas vu), n'a pas, d'une certaine façon, tué sa carrière
Possible. Mais aussi un caractère… comment dire… Entier.
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