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Sujet : Clin d'oeil à Jim Morrison


De lych666, le 28 mars 2006 à 13:23
Note du film : 5/6

Errance de l'enfant sauvage, choix ou fatalité de vouloir être libre, de saisir les opportunités, de prendre ce que l'on veut où l'on veut si l'on peut… "L'auto-stoppeur se tenait au bord de la route et levait son pouce dans le paisible calcul de la raison"(James Douglas Morrison).

Agnès Varda et Jacques Demy ont été les dernières personnes à avoir fréquenté Jim Morrison, juste avant sa mort à Paris en 1971, il parait qu'ils avaient même des projets pour réaliser des films ensemble, il en reste un morceau des Doors, au milieu du film, quand Sandrine Bonnaire allume le poste de son amant de squat, morceau intitulé "The Changelling" extrait de l'album "L.A Woman".

Sans toit ni loi est un film d'une grande richesse à tout les niveaux, les plans et mouvements de camera sont très agréables, pas de surcharge d'effets ni de prétention artistique poussée, tout est juste, on ressent même parfois la température des décors où les personnages évoluent (séquences de la tente au petit matin quand il pleut et quand il a neigé).

La narration est ingénieuse, on nous révèle dès le début comment finit le personnage, il en résulte des témoignages de personnes plus ou moins influencées ou marquées par la rencontre de ce personnage, seuls témoins de la fin de son existence.

Un bémol pour le jeu des acteurs, pour certains choisis sur le tas, qui peut paraitre parfois surjoué et donc sonner faux.


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De Impétueux, le 29 mars 2006 à 13:14
Note du film : 6/6

Je ne sais pas trop qui est Jim Morrisson (enfin, je sais que c'est un chanteur anglais et qu'il est mort, mais c'est tout), mais je sais bien, en revanche que Sans toit ni loi est une des œuvres les plus bouleversantes qui se puisse sur l'errance et la solitude.

La grande force d'Agnès Varda, c'est que là, bien loin des héroïnes de Cléo de 5 à 7 ou du Bonheur, il n'y a aucune sympathie possible pour Mona (et naturellement, je n'évoque pas Les glaneurs et la glaneuse où l'empathie est manifeste).

On ne sait pas d'où Mona vient – ce dont, à la limite, on pourrait se passer pour l'aimer -, mais surtout on ignore où elle va, et si même elle cherche quelque chose, quelque part. Elle est tellement loin, tellement étrangère qu'il n'y a aucune identification possible ; elle pue, elle vole, elle n'a ni reconnaissance, ni haine, ni chaleur humaine. D'où la stupéfaction exaspérée ou effondrée de ceux qui voudraient l'aider, la secourir, lui permettre de vivre, le berger soixante-huitard, la platanologue (excellente Macha Méril).

Pour autant, Mona n'est ni révoltée, ni vraiment suicidaire, elle ne substitue pas une loi inversée, révolutionnaire à la loi commune ; elle peut être délicieuse, joueuse, vraie gamine, comme avec la vieille dame, ou abêtie d'alcool et de veulerie, comme avec la bande finale.

Une autre idée superbe de Varda est de montrer le Gard d'hiver, les arbres dénudés, la vigne rognée, les villages désertés ; ce paysage fait pour le soleil, paysage de vacances pour la plupart d'entre nous, est, finalement, d'une froideur extraordinaire et je partage tout à fait le point de vue de Lych666 là-dessus.

Le DVD, conçu et réalisé par Varda elle-même est un modèle de ce qu'il faudrait faire, avec des boni plus intelligents les uns que les autres et un vrai commentaire de la réalisatrice qui permet de voir des subtilités qu'on n'avait pas décelées après plusieurs visionnages, comme c'est mon cas : ainsi cette leçon de cinéma qui montre que chacune des séquences commence par un plan de Mona marchant seule…

J'oubliais de dire un mot – forcément hyperlaudatif – sur Sandrine Bonnaire ; mais franchement, vous croyez qu'elle a besoin de cette admiration ?


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De lych666, le 29 mars 2006 à 21:02
Note du film : 5/6

Pour l'info, Impétueux,

Jim Morrison était un chanteur américain membre du groupe The Doors, principalement reconnu comme Rockstar, il était pourtant plus tourné vers la poésie et le cinéma surtout vers la fin de sa vie courte mais intense.

Oliver Stone lui a consacré un film, The Doors, plus ou moins fidèle pour les besoins du public, mettant surtout en avant l'extravagance du personnage.

Etant grand fan du groupe, j'ai lu pas mal de biographies sur ce personnage fascinant, comète des sixties, fauché prématurément par les excès à l'âge de 27 ans comme ses contemporains Jimi Hendrix et Janis Joplin (Les 3 J, tous morts à 27 ans).

Je ne m'attarderais pas plus car il est difficile de résumer une existence aussi tortueuse que celle de Jim Morrison, mais il est étonnant qu'ayant vécu cette époque vous ne le connaissez pas (peut-être un manque d'interet pour ce genre de musique), mais je suppose que certains morceaux des Doors ne vous sont pas inconnus, notamment: The end (Musique d'ouverture d'Apocalypse Now) où encore Light my fire ( Chanté par Tom Hanks dans Seul au monde).

Donc, Jim Morrison voulant quitter le groupe et finir sa carrière de Rockstar pour se consacrer à sa poésie et probablement au cinéma a terminé ses jours à Paris où il a fréquenté Agnès Varda, il a désormais une tombe au cimetierre du Père Lachaise (pour la trouver, vous n'avez qu'à suivre les graffitis).

A part ça, Sandrine Bonnaire mérite amplement toute votre admiration.


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De Impétueux, le 2 avril 2006 à 18:12
Note du film : 6/6

Merci des informations ! Ma science musicale s'est arrêtée à la séparation des Beatles et, si j'ai entendu chanter Jim Morisson, je n'ai pas dû faire attention ! Mais je savais qu'il est enterré au Père La Chaise – comme tant d'autres, il est vrai ! -.

Cela étant, merci d'avoir ouvert le fil de discussion de Sans toit ni loi ; ce film est si vaste, et la façon de filmer de Varda si intelligente que l'on peut toujours y trouver de nouvelles facettes..


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De Tamatoa, le 2 juin 2014 à 02:36
Note du film : 5/6

Juste pour vous indiquer que ce film magique que je viens de revoir ressort sur les écrans le 18 Juin prochain.

Mona traduit l'écartèlement entre un monde imaginaire réconfortant et un monde de réel insoutenable, s'identifiant aux héroines éternelles, ces chercheuses infatigables de vérité. Elle est une poétesse sale penchée sur les grandes interrogations de la vie. Elle marche dans les pas d'Ulysse… (Agnès Varda)

Jim Morisson a désormais une tombe au cimetiere du Père Lachaise (pour la trouver, vous n'avez qu'à suivre les graffitis)

je les ai suivi un jour, ces graffitis. Et je suis arrivé devant une tombe recouverte, outre les tags, de canettes de bières, de déchets alimentaires de toutes sortes sur lesquels un couple apparemment bien cocaîné et fort imbibé faisait l'amour en poussant des gémissements de vache qui vêle. Pendant qu'un deuxième, allongé près d'eux, admirait je ne sais quelles étoiles..

We chased our pleasures here
Dug our treasures there


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