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Forum : Pleure pas la bouche pleine

Sujet : Un tendre et frais bijou...

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De Impétueux, le 29 décembre 2005 à 12:28
Note du film : 6/6

Je ne suis pas loin de penser que PLeure pas la bouche pleine est le meilleur de la série de trois films, entamée avec Les zozos et conclue par Le chaud lapin. Justesse de ton remarquable, capacité à saisir l'air du temps, qualité des acteurs, tendresse des anecdotes.

Annie Colé a disparu peu après ce film ; elle a encore joué dans un film de Pascal Thomas, La Surprise du chef – que je ne me souviens pas avoir vu -, puis plus rien…

On peut penser qu'elle a quitté le cinéma, qu'elle est mariée et mère de famille, non ?

S'il y avait une bonne édition des films de Pascal Thomas, peut-être les éditeurs pourraient-ils la retrouver et la faire parler de ses rôles…


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De Arca1943, le 29 décembre 2005 à 13:14

C'est le rouge au front que j'avoue publiquement n'avoir vu aucun film de Pascal Thomas (hormis La Dilettante) alors que ç'a l'air drôlement bien. Que faut-il penser de La Pagaille, mettant en vedette Rémy Girard et scénarisé par Age ?


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De Impétueux, le 4 mars 2006 à 18:10
Note du film : 6/6

Je dois avouer mon ignorance sur cette Pagaille dont DVDToile ne garde d'ailleurs pas trace ! Mais je suis tout prêt, si je tombe dessus, à regarder pour vous en dire un mot !

Cela étant, même si je trouve que les dernières comédies (La Dilettante ou Mon petit doigt m'a dit) sont gentilles, sans plus, j'accorde beaucoup plus d'intérêt aux premiers films de Pascal Thomas ; je l'ai dit et redit, la trilogie Les zozos, Pleure pas la bouche pleine et Le chaud lapin (celui-ci un tout petit peu en retrait) me semblent un des portraits les plus vrais, les plus tendres, les plus sensibles sur la jeunesse française "normale", provinciale et sage des années Soixante-Dix.

Et puis il y a un plus acide, et un peu postérieur Confidences pour confidences qui vaut la vision…

Aujourd'hui, où la carrière de Thomas, après une certaine éclipse, a été relancée par les bonnes comédies susnommées, je m'étonne qu'on n'édite pas ses premiers opus, qui ont marqué durablement ma génération et celle qui l'a suivie…


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De bigdudu, le 19 avril 2006 à 15:51

Ayant revu les Zozos hier soir sur Direct 8 (ça a bien vieilli), j'ai été étonné d'y voir Virginie Thévenet. Je n'avais jamais fait le rapprochement avec la réalisatrice. Je viens de faire un petit tour sur la toile pour constater qu'effectivement elle n'était plus dans l'actualité cinématographique depuis une quinzaine d'années malgré la réalisation de 3 films ayant eu quelque succès (critique au moins). Il semble qu'elle se soit reconvertie dans la peinture et son site nous en présente un échantillon. Une exposition en 2005 (des dessins de sumos) mais pas d'actualité brûlante a priori.


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De jipi, le 29 novembre 2007 à 17:07
Note du film : 5/6

Dans ces campagnes encore peuplées de toutes tranches d'ages chacun tient son rang de la jeune adolescente à la jupe microscopique découvrant ses premières lectures impures par l'intermédiaire de Guy des Cars père spirituel de tant de jeunes filles à la recherche d'expériences amoureuses en passant par le dragueur en Blazer haute cylindrée ajouté à la sympathique Grand-mère préposée aux épluchures et à la bonne tenue des latrines pour finir par le père à l'envie soudaine de plaisir distribuant l'argent de poche au compte goutte.

Cette agréable compagnie s'exprime à l'air libre aux bord d'étangs cannes à pèches en mains ou dissimulés en meules de foins. Chacun en fonction de sa génération active ses procédures. Le père surveille, conseille, réprimande. La fille s'exhibe, aguiche, permet puis interdit soudainement certaines déterminations.

On se lave en bassine ou l'on urine sur le seuil de la porte. L'apéritif se déguste sur des tables dressées au soleil. Le curé vient se rincer la glotte afin de rougir davantage un visage déjà bien entamé. Tout est bon enfant, les moqueries sont saines, respectueuses, tout le monde se connaît, s'apprécie dans une collectivité structurée par le bon air, les visages ont des couleurs loin des mauvaises humeurs citadines.

Les mains baladeuses entreprenantes mais condamnées à l'exploration réduite sont positionnées sur des territoires restreints toujours identiques. Faute de mieux les bouches s'unissent en attendant l'inévitable passage à l'acte. Les préliminaires sont lassants trop répétitifs aux portes de cette première fois tant désirée autant que redoutée.

Cette jeunesse rurale protégée encore pour un temps de la contrainte d'une destinée profite à plein temps de ses sensations programmées dans une nature lumineuse épanouie par la bonne humeur et l'équilibre de ceux qu'elle accueille. On se roule dans l'herbe en riant aux éclats, c'est du bonheur de haute cuvée dans un temporel émouvant nommé fraîcheur et naturel.

Oh temps suspend ton vol.


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De Impétueux, le 27 novembre 2009 à 23:03
Note du film : 6/6

Hosanna ! Nous est annoncé pour le tout début de décembre, un deuxième beau coffret de Pascal Thomas, avec, précisément, Pleure pas la bouche pleine, mais aussi Le chaud lapin et Les Maris, les femmes, les amants !

Excellente occasion de revoir ces comédies mordantes !


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De Impétueux, le 17 avril 2010 à 22:19
Note du film : 6/6

Ah, mon Dieu, que c'est bien et comme ça me fait, sûrement un peu abusivement, hausser ma note, sans être tout à fait dupe, mais en demeurant persuadé que ce cinéma-là, celui de la douceur des villages, était un trésor, tout de finesse, d'émotion, de regard tendre, amusé, et quelquefois presque ému sur un monde désormais clos, mais qui a été le décor paisible de la France d'hier…

Pleure pas la bouche pleine, c'est encore mieux que Les Zozos, encore plus complice, plus connivent, plus proche ; c'est la France des meules de foin propices aux embrassades adolescentes et aux émois plus troubles, la France de la feuille de route du service militaire, qui a été un des rituels les plus forts pour mêler et se faire comprendre les générations, de la fleur amoureuse qu'on cueillait souvent avant d'accomplir ces douze (seize, vingt-quatre, trente six mois) dans les casernes de l'Est, la France de la campagne encore habitée, de la messe du dimanche, seule occasion des femmes, toujours vouées au travail continu, de s'habiller un peu et de délaisser ménage, repassage, cuisine et lessive….

Tout le monde joue miraculeusement juste, dans Pleure pas la bouche pleine, les grands acteurs connus, Jean Carmet, merveilleux tyran domestique, plein d'amour pour sa femme et ses filles, Daniel Ceccaldi qui, je le concède à Gilou40, n'intervient que dans moins une dizaine de minutes, mais dont la présence, en parrain rigolard, veule, vulgaire, au gosier en pente et aux mains baladeuses est une si belle création qu'on ne peut le confiner dans un si petit rôle…

Les grands acteurs connus mais aussi les autres, qui emplissent l'espace et qui pourtant n'ont pas fait, ou si peu, un bout de carrière : Frédéric Duru, déjà premier rôle des Zozos et qui a vite arrêté d'être acteur pour devenir chef décorateur, Friquette Thévenet, jolie petite fille à l'aube de l'adolescence, Isabelle Ganz, Geneviève, l'amie flirteuse d'Annie… Et Annie, précisément, Annie Colé, déjà parfaite dans Les Zozos et qui, là, est d'une qualité de jeu, d'une vivacité, d'une sensibilité si exceptionnelle (ah, ces yeux vides, pendant qu'elle fait, pour la première fois, l'amour avec l'insupportable Alexandre (Bernard Menez), qui se brosse les dents, se désodorise, et fait sa petite toilette dans les moments attendrissants et pathétiques où la jeune fille se donne et voudrait tout de même un peu davantage)…

Bernard Menez entamait dans Pleure pas la bouche pleine une carrière fulgurante ; si fulgurante, d'ailleurs, qu'elle fit Pschitt juste après le film suivant de Pascal Thomas, qui s'appelle Le chaud lapin, où il fut parfait, avant de se perdre complétement et de se retrouver dans un assez triste décalage, il y a quelques années comme inspiré par une vocation politique à géométrie bizarre…

Pleure pas la bouche pleine est empli de notations justes, les filles qui apprennent la sténo-dactylo et qui mentent sur leur scolarité, les médecins de famille qui se relevaient la nuit pour soigner une fièvre bénigne, l'ennui des rues mornes des petits bourgs de province (-On est bien libre de faire ce qu'on veut ! – Qu'est-ce qu'on fait ?), les fous rires des filles, les chaussettes noires portées dans les spartiates des vacanciers qui partaient pour la Costa Brava, les mornifles, qu'on acceptait sans barguigner, des pères soucieux et aimants, les mères complices et presque envieuses des histoires d'amour de leurs filles, la paix tranquille d'un monde qui a disparu…


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De Gilou40, le 18 avril 2010 à 01:02
Note du film : 5/6

Je vais peut être vous faire sourire, mais ce film, pour moi, c'est avant tout une scène  : Jean carmet, après le repas du soir, pissant devant sa porte, sous les étoiles. Marquant son territoire d'un jet dru, il prononce une phrase (que j'oublie à l'instant) : Dans le genre "-Les étoiles dans l'nez, La maison dans l'dos !-" ou quelque chose comme ça !
Je trouve cette attitude très saine et je vais encore (pardon) évoquer mon père qui en faisait autant…

,En tous cas, vous avez formidablement résumé la chose….Quoi que vous n'évoquez pas la "Triumph Spitfire", mythique arme de drague, à l'époque, avec son immense antenne que l'on rabattait sur le devant. Tant qu'a : les médecins de famille qui se relevaient la nuit pour soigner une fièvre bénigne.. c'est vrai qu'aujourd'hui, ces "Messieurs" ne se relèvent plus que pour signer un acte de décès !


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De Impétueux, le 18 avril 2010 à 10:27
Note du film : 6/6

Et voici la phrase complète : au grand agacement de sa femme Édith (Christiane Chamaret) et de sa fille Annie (Annie Colé), Louis (Jean Carmet) se soulage avec une certaine ostentation juste sur le seuil de sa maison :

Je pisse où je veux et quand je veux ; la nuit, c'est ici : la maison dans le dos, les étoiles sur la tête et la fraîcheur devant. Ça dure depuis que j'ai l'âge de trois ans. On m'fera pas changer d'habitude, nom de Dieu !

Comme il y a de perles dans les dialogues de Pascal Thomas et que de notations justes : "-Vous êtes étudiante en quoi ? "-Études générales !" ; "-Mathématiques, Français ?" "-Générales !"… Et le dialogue final, dans l'ombre douce où la fille dit a sa mère qu'elle n'est plus vierge est d'une sacrée justesse…


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