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Sujet : Appel à la réflexion


De magpie, le 17 octobre 2005 à 22:28

Terrible! à voir, fait beaucoup réfléchir sur les choix et décisions qu'on doit prendre que ce soit dans la vie de tous les jours ou pour des choix plus politique. Devrait être récompensé. Claire Keim est splendide.


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De fretyl, le 30 mai 2010 à 18:17
Note du film : 0/6

C'est un hasard, le film devait sortir en Avril 2002, deux semaines avant le premier tour de l'élection présidentielle. Jean Marie Le Pen déposa plainte contre le réalisateur de ce truc, pour diffamation et appel au meurtre sur sa personne.
C'est un film purement contradictoire ; d'un côté le film prétend lutter contre la haine (?) de Le Pen tout en déversant dans son sujet un flot de haine justement ; d'animosité. Car on sent bien que le réalisateur de ce film aimerait voir Jean Marie Le Pen menacé, sa fille humiliée.

Ce n'est même pas un film à thèse, si encore le but du film était de combattre une idéologie en développant une rhétorique, fut-elle niaise, comme aurait pu le faire Yves Boisset ; on pourrait à la limite donner crédit au réalisateur. Mais là non, nous ne sommes certainement pas dans du cinéma politique.

Féroce est un film destiné aux jeunes (le réalisateur l'a lui même dit à sa sortie) ou plus précisément aux jeunes de banlieue. Le film leur donne pendant une heure et demie l'occasion de se défouler, de leur montrer ce qu'ils pourraient rêver de faire : approcher la famille Le Pen, coucher avec sa fille et essayer de le tuer !

L'histoire raconte le destin d'une jeune beur de banlieue rêvant d'assassiner le président du FN. Après avoir séduit sa fille, il se retrouve bientôt manipulé par le clan, voulant se servir de lui pour essayer d'accréditer l'idée selon laquelle il ne serait pas raciste. L'Arabe laissera finalement tomber son projet de meurtre et se retrouvera à son tour fascisé, puis assassiné…

Gilles de Maistre assura à la sortie, que le personnage principal n'était pas Jean Marie Le Pen que le fait que celui-ci s'y reconnaisse était un pur hasard.
Pourtant le leader de ce parti d'extrême droite Hugues-Henri Lègle héritier d'une maison à Saint-Cloud, qui aurait torturé en Algérie, habitué des dérapages verbaux, néo-fasciste, leader national de l'extrême droite, bagarreur et violent, ressemble étrangement à la caricature que se font les spécialistes de l'anti-racisme du président du Front National.

Le film est techniquement hideux, mal réalisé, mal cadré, réalisé avec deux francs six sous. Des musiques de rap rendent encore plus insupportable cette houleuse et scandaleuse entreprise.
Samy Naceri est sinistre, tirant la gueule d'un bout à l'autre du film, il est lugubre et antipathique, Claire Keim passe les trois quarts du film nue, en train de faire l'amour, quand à Jean-Marc Thibault même s'il saisit (soyons honnête) plutôt bien le côté narquois et provocateur de Le Pen il n'en demeure pas moins tristement éloigné de ce qu'est l'homme dans la vraie vie.
Qu'on sache une bonne fois pour toutes, qu'en privé Jean Marie Le Pen est un type sympa, marrant, rigolo, cultivé, un fêtard bon vivant, un homme simple qui aime les gens simples. Je pourrais raconter des anecdotes sur les liens qu'il a tissés avec certains militants du FN tout à fait basiques qui vivent dans des trous perdus et qui pourtant ont avec lui des relations privilégiés, sur ce qu'est une soirée en privé avec lui, sur son humanisme, sa générosité caché… On ne peut imaginer un seul instant, la gentillesse, l'ouverture dont il est capable.

Le film est une incitation pure et simple à la haine et est constamment rempli de diffamation. Lorsque le film laisse entendre que les morts de Jean Pierre Stirbois ou de François Duprat ne serait pas accidentelles, alors qu'aucune suspicion n'a jamais été engagé de ce côté-là.

Bref, un beau monceau de connerie ! Et là je vais sans doute surprendre, mais si la liberté d'expression à ses limites, celle-ci s'arrête à la diffamation et à l'injure. Dans un sens Féroce est un film profondément dangereux, en tout cas j'ai du mal à imaginer que ceux qui ont promotionné et fabriqué ça, puissent se prétendre démocrates.
Le danger du cinéma est là. N'oublions pas que le cinéma est un excellent outil pour permettre de populariser un sentiment, une conviction, une idéologie.

Et je crois que je vais vomir.


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De Steve Mcqueen, le 30 mai 2010 à 19:35
Note du film : 5/6

Pour ma part j'ai beaucoup apprécié le film. Ce n'est pas un film politique en effet, mais un polar – très réussi à mon sens – teinté de politique. Pour une fois qu'un film français n'est pas tiède et compassé, pour une fois qu'un film français prend courageusement position, je ne boude pas mon plaisir. Si de surcroît le film en question se pare des atours d'un polar abrasif et rugueux, c'est fort appréciable.

Je vous rejoins néanmoins sur un point : le film est assez "cheap" visuellement. Si le tournage en DV renforce le sentiment de proximité et d'insécurité qui se dégage du film, les explosions sont hors-champs, y compris la plus cruciale. Dommage.

S'il avait un peu tendance à tirer la couverture à lui dans l'honorable La Mentale, Nacéri est ici juste incandescent. Tendu, dévoré par la vengeance et rongé par la culpabilité, il tient facilement tête au tout aussi excellent Jean-Marc Thibault. Abondemment dénudée il est vrai, la magnifique Claire Keim (mon dieu….ces yeux !!), entre coups de coeur et coups de tête, livre une prestation convaincante, de même qu'Elsa Zylberstein dont le cynisme fait froid dans le dos et que Bernard LeCoq qui allie caractère débonnaire et furie revancharde avec une rare maestria (on tiendrait là l'un des tous meilleurs acteurs français, s'il ne se cantonnait pas dans la sitcom franchouillarde).

Car De Maistre n'épargne personne : collusion entre différents partis, journalistes cyniques, chef d'extrême droite onctueux, cultivé (en surface) et particulièrement dangereux….

La meilleure séquence du film est la confrontation à table, en pleine nuit, entre Nacéri et Thibault : entre fascination et répulsion pour son futur bourreau, Nacéri s'asseoit à sa table et ils se mettent à discuter. S'ensuit une scène particulièrement réussie, aux dialogues tendus, au suspense en crescendo et qui constitue l'acmé du film. Ici pas de happy-end : le film se finit très mal et se conclut sur une note particulièrement amère.

"Bref, un beau monceau de connerie ! Et là je vais sans doute surprendre, mais si la liberté d'expression à ses limites, celle-ci s'arrête à la diffamation et à l'injure"

Outre le fait que je suis contre toute forme de censure, la "diffamation" et l'"injure" me semblent plutôt être du côté de Le Pen que de Gilles de Maistre. Que le Pen soit un sacré déconneur dans la vie je n'en doute pas, il n'en reste pas moins que son "programme" (les guillemets s'imposent ) me semble particulièrement nauséabond.

Mais il n'y a pas lieu ici pour un débat politique, attachons-nous à l'essentiel : Féroce est à mon goût un film très estimable, particulièrement dense et abrasif.


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De fretyl, le 30 mai 2010 à 23:04
Note du film : 0/6

Mais dans ce film tout est à jeter ! L'image dégueulasse, la réalisation, les dialogues, les personnages, les décors, la lumière, les cadrages… Je reconnais cependant que l'idée de départ n'est pas mauvaise et aurait même pu donner un excellent suspens.
Comment va faire un beur pour approcher Jean Marie Le Pen et le tuer  ?

A la limite, le réalisateur aurait pu construire un Chacal moderne. Sauf que dans le film de Fred Zinnemann, tout aussi fictionnel, c'était le général De Gaulle qui était visé.
Mais là, en dehors de son sujet, je n'aurais certainement pas regardé plus de cinq minutes un film aussi mal foutu, si je n'avais pas voulu voir jusqu'au bout comment ce sujet été traité.
En plus le film est en permanence jusqu'à la fin d'une crudité inutile. A quoi sert-il de nous montrer pendant de longues minutes Claire Keim et Sami Naceri faire l'amour, si ce n'est pour gagner du temps, puis ensuite vers la fin Naceri trivial, couche sauvagement avec une fille de sa cité de manière tout aussi futile. Le film se veut épate bourgeois, choc, anti facho… Il n'est que vulgaire, diffamatoire et faux. Les représentants du FN, qu'on les aime ou qu'on les déteste n'ont aucun rapport avec ces fascistes aux comportements inquiétants, dangereux et frustrés.
Le film tombe dans tous les pièges de son sujet et n'est qu'un produit dérivé de ras l'front, diabolisant et diffamatoire, quoi que vous en pensiez, surtout sur la fin.
Quand au passage dans la cuisine ou Thibault compare son mouvement politique à un cancer qui finira par vaincre, qu'il se revendique comme une saloperie, qu'il dit dit aller chercher la haine dans notre cerveau, il est d'un mauvais gout, d'une bêtise prodigieuse.


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De Tamatoa, le 16 juillet 2013 à 03:27
Note du film : 1/6

A quoi sert-il de nous montrer pendant de longues minutes Claire Keim et Sami Naceri faire l'amour..

A nous faire oublier que ce film est une merde de première ! Et que seule, la plastique de Claire Keim vaut le déplacement. Tout le reste n'est que poncifs éculés, clichés outrageusement stéréotypés . C'est un grand prospectus qui ressemble à ceux distribués sur les marchés par une gauche vertueuse . Peut importe que ce soit une attaque en règle contre le FN ou les fraises Tagada, c'est mauvais, c'est tout. On se fout de savoir si Le Pen est un vrai déconneur et un mec très sympa dans le privé ou si l'injure ou la diffamation est du côté de Pierre, Paul ou Jacques. Il aurait fallu, pour en débattre, faire un film de bien meilleure qualité et cent fois plus fouillé que cet amas d'idées toutes faites de la part des "opprimés" et des "opprimeurs". Les musulmans ne mangent pas de cochon, nous répètetons tout le long du film. Passionnant ! Ils ne boivent pas d'alcool non plus : Ah bon ? Et ils sont tous très gentils : Je ne savais pas ! Et le gros blond, y fait rien qu'à les detester : Raz le bol ! Et de plus, on est obligé de se taper la grande et classieuse musique (!) de l'inénarrable Joey Starr. Autant dire un calvaire. Il n'y a qu' une chose à retenir de ce ratage complet : C'est que Samy Nacéri est un grand acteur. Et que si il voulait bien arrêter de faire l' andouille, le cinéma pourrait retrouver une valeur sûre. Et passer à autre chose que cette propagande débile aux relents de choux. Aller au cinéma pour se retrouver devant le journal de vingt heures ou "Envoyé spécial" L'extrême droite en quête de respectabilité , non merci ! Les films sur la politique ne me dérangent pas, mais en la circonstance A l'ouest, rien de nouveau ! C'est énorme, pleins de gros, gros sabots et d'éléphants dans les magasins de porcelaine ! Et paradoxalement, ça ne casse pas trois pattes à un canard..

Terrible! nous dit Maggie, à voir, ca fait beaucoup réfléchir sur les choix et décisions qu'on doit prendre que ce soit dans la vie de tous les jours ou pour des choix plus politique.. La prochaine fois, balancez le dvd dans l'urne ! Si ça passe, ça peut le faire.. Aux urnes les moutons, formez vos bataillons !


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