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Forum : From Hell

Sujet : Critique


De dumbledore

Au départ, il y a une bande-dessinée noire, violente, à l'univers et à l'ambiance à couper au couteau. On ne peut retirer au film sa pleine réussite quant à la retranscription de cet univers clos, étouffant et sale. Certes, il y a pas mal de plans larges dignes d'un Vidocq dans les rouges moches, mais le travail sur le décor, le cadre, et la lumière est globalement très réussi, rendant le quartier de Whitechapel très crédible. Il y a un même un certain écho très juste avec un Moyen-Age digne du Parfum de Suskind.

Seulement, From Hell tombe dans les dangers qui guettent toute tentative d'adapter une BD : le scénario est souvent grossier dans ses résolutions et les personnages trop superficiels.

C'est le cas au niveau du personnage interprété par Johnny Depp. Sa présentation est pourtant des plus prometteuses : véritable " profiler " avant l'heure, dans une époque obscurantiste et régressive. Personnage aussi de drogué, sous-entendu : hors-normalité. Seulement, ces deux caractéristiques ne sont pas exploitées. Pire : elles semblent peser pour l'histoire, au point que le scénariste semble ne pas savoir qu'en faire, si ce n'est s'en débarasser au plus vite. Ainsi, le caractère " profiler " est abandonné et oublié et la drogue devient la raison de la " fin " du personnage et sauve ainsi une morale bien-pensante à quat'sous.

Du coup, le récit devient un peu terne. On ne sent pas vraiment le personnage, on ne partage pas l'urgence de son désir d'arrêter Jack. La résolution du film se retrouve donc à tomber dans le grotesque : l'identité de Jack arrive comme un cheveu sur la soupe, et le discours sur la franc-maçonnerie est d'un goût des plus douteux.

Pour finir, deux mots sur Heather Graham. Elle est très belle, charmante, et plutôt bonne comédienne… mais absolument pas crédible dans ce rôle de prostituée des quartiers les plus populaires de Londres. Savamment mal coiffée, peau impeccable, accent légèrement classieux, manières parfaites, elle fait non pas pute de bas étage mais jeune femme vierge !! On sent dans ce personnage toute la pensée préconçue hollywoodienne qui réclame la présence d'une star féminine et d'une histoire d'amour…


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De Arca1943, le 29 juillet 2004 à 13:31

J'ignorais qu'il y avait une B.D. au départ du récit. Mais je viens de voir ce film – assez bon, en tout cas ça se regarde sans ennui et il n'y a pas de happy end, ce qui me rend toujours happy – et un détail me gêne : c'est que l'hypothèse échafaudée pour expliquer les crimes de Jack l'Éventreur est entièrement pompée sur celle de l'écrivain Michael Dibdin, illustrée dans The Last Sherlock Holmes Story et porté à l'écran sous le titre Murder By Decree. Je répugne à dire en quoi – car il faudrait pour cela raconter le dénouement, ce qui ne se fait pas – mais c'est vraiment la même explication, dans le détail. Seul le détective a changé.

Arca


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De Miss-fleur-bleue, le 16 mai 2005 à 19:37

J'ai trouvé From Hell à la limite de la perfection. Pendant toute la durée du film j'ai été tenue en haleine et le suspense se fait très bien ressentir.

Johnny Depp est merveilleux dans ce film (surtout très beau) malgré son interprétation peu vivace. Je serais du même avis que Dunmbledore pour l'interprétation de Heather Graham. En effet on sent que le personnage de Mary Kelly n'est pas représentatif d'une prostituée du XIXème siècle surtout lorsque ses amies sont l'image même de la prostituée qui tente tout pour subvenir à ses besoins. Malgré cette interprétation peu réussie j'ai adoré ce film!


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De PM Jarriq, le 1er mai 2008 à 16:48
Note du film : 3/6

Enième élucubration sur le mythe de l'éventreur, From hell n'existe que par la beauté de ses décors, le travail de sa bande-son qui plonge littéralement dans le passé, et la mécanique d'un scénario (trop) huilé, finissant par étouffer toute surprise. Les fausses pistes sont bien agencées, les suspects tous plausibles, mais l'enquête menée par le policier est fumeuse, confuse, l'enchaînement des raisonnements noyé dans une réalisation trop chargée, des effets visuels soûlants. Le jeu catatonique de Depp n'aide pas non plus à maintenir l'intérêt. Dans la droite lignée de ses rôles chez Tim Burton, l'humour en moins, il déambule comme un fantôme, et n'est jamais crédible en flic londonien. A tout prendre, un Jude Law aurait été préférable. Et cet avatar d'Abberline ne fera certes pas oublier celui campé par Michael Caine à la TV. Ian Holm est par contre extraordinaire dans un rôle à facettes.

From hell vaut tout de même largement le coup d'oeil pour son ambiance, pour le traitement des scènes de violence, pour le réalisme avec lequel est décrit le quotidien des "infortunés" de White Chappel.


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De jipi, le 6 mai 2009 à 12:10
Note du film : 5/6

Le millésime 1888 Londonien est au dessous tout. Crasseux, puant, oppressant, mal famé. Le danger est au mètre carré. La prostituée terrorisée par le proxénète crève de faim dans une vie courte dépecée subitement à l'arme blanche par un illuminé insaisissable dont les méfaits sont intuitionnés à l'aide de l'absinthe par un enquêteur tourmenté.

Quelques êtres à la dérive tentent de s'extraire de ce bouillon destructif en remettant sur pied quelques notions de bontés mélées à une lucidité instinctive permettant de vibrer par quelques projets tout en entretenant l'espoir de voir le soleil se lever le lendemain.

Débarrassé de son hyper violence cet opéra gothique est un film sensible, attachant dont les quelques pépites émotionnelles paraissent irréelles dans un tel bourbier.

Avoir la force d'offrir la douceur d'un regard parait surréaliste dans un contexte ou les coups pleuvent en continus. La perfide Albion est au fond du trou carbonisée par le mépris de ses dirigeants, la noirceur de ses beuglants et la folie de ses criminels.

Johnny Depp se révèle émouvant entre dépendances et courages. Distribuant paroles réconfortantes et gestes tendres dans une faiblesse maîtrisée par le réalisme de son métier il ramène du fond de l'enfer une flamme vacillante presque éteinte vers les sentiments.

L'entretien d'un avenir familial au bord de l'océan refait surface pendant qu'un fou furieux étripe à tour de bras une faune avinée, édentée appâtée au raisin dans une ville sordide, sans cœur privée de caresses.


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