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Forum : Une Histoire simple

Sujet : Du grand cinéma français


De David-H, le 6 juillet 2005 à 18:56
Note du film : 6/6

Posséder le "cinéma de Claude Sautet" (StudioCanal, 7 DVD; 79,99 euros) sans posséder "Une histoire simple" relève d'une certain absurdité, d'autant que le cuisant échec "Mado" y est inclus.

A rééditer rapidement, de grâce!


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De cyrano, le 18 avril 2006 à 17:12
Note du film : 6/6

Il est incompréhensible que ce film soit systématiquement oublié dans les éditions en DVD des films de Romy Schneider, alors que cette " Histoire simple " lui valut un second César ô combien mérité … Un petit effort, s'il vous plaît !


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De PM Jarriq, le 18 avril 2006 à 18:33
Note du film : 5/6

Un beau Sautet, magnifiquement interprété par son cast féminin. A mon sens, il ne possède pas tout à fait la grâce de Vincent, François, Paul… Et les autres, ou la densité de Mado, mais quoiqu'il en soit, c'est du grand cinéma français, et il faut l'éditer.


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De PM Jarriq, le 17 janvier 2008 à 20:20
Note du film : 5/6

Il y a donc trois ans, qu\'on râle et qu\'on vote pour revoir Une histoire simple.

Eh bien, puisque ça n\'a servi à rien, je signale à l\'amateur de Sautet (je sais qu\'il y en a quelques uns sur ce site), que Une histoire simple est sorti en Espagne, sous le titre Una vida de mujer, qu\'il est en français, en 16/9 et dans une copie tout ce qu\'il y a de correct.

Il me tarde de le revoir, même s\'il m\'a fallu passer par l\'Espagne, pour y arriver !


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De Arca1943, le 17 janvier 2008 à 20:54

Comment avez-vous fait ? Vous savez pourtant qu'il faut un Vaccéen pour entrer en Hispanie. (Pardon ! C'est plus fort que moi).


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De PM Jarriq, le 18 janvier 2008 à 08:54
Note du film : 5/6

Je sais, je sais… Et en plus, les Ibères sont rudes.


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De PM Jarriq, le 18 janvier 2008 à 09:50
Note du film : 5/6

Pour revenir au film… Déjà, je monte la note de 4 à 5.

Ce qui frappe le plus, en revoyant Une histoire simple, c\'est qu\'il aurait pu – à quelques détails près – être tourné l\'année dernière. Le monde décrit par Sautet, qui avait été pas mal critiqué pour sa noirceur à l\'époque – est très exactement celui de 2008. On y parle de pouvoir d\'achat, de couples éclatés, de prostitution occasionnelle, de précarité, de suicide de cadres. Les femmes s\'y débrouillent, parmi des hommes pleutres et sans caractère, qui se cachent derrière un machisme de façade. Romy Schneider, dans un de ses meilleurs rôles, y devient l\'équivalent français de La femme libre de Mazursky sorti la même année : au bout de son parcours amoureux, amical, personnel, elle pourra enfin \"faire un bébé toute seule\". Il est d\'ailleurs étonnant de voir à quel point, malgré son passé cinématographique et son aura de star, l\'actrice est totalement crédible en ouvrière sans le moindre glamour, avec ses yeux bouffis, ses rides déjà apparentes.

Une histoire simple n\'est pas un film agréable, parce que trop réaliste, et sans fioriture dramatique. Le personnage de Brasseur (exceptionnel) est un pur loser, dont on sait qu\'il ne changera jamais, au même titre que Cremer, malgré ses allures d\'homme \"fort\", qui n\'est qu\'un pion ballotté par les évènements.

Le constat de Sautet, sur la société qui se dessinait en 1978, est toujours terriblement valable trente ans plus tard, et c\'est ce qui démoralise dans Une histoire simple. Un beau film lucide et grave, dont il faut sûrement revisiter les richesses en plusieurs visions.


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VOTE
De Impétueux, le 18 janvier 2008 à 11:12
Note du film : 4/6

Bizarrement, je n\'ai jamais vu ce Sautet-là, et le message de PMJarriq m\'en donne envie…

Sans illusions, je vote…


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De Impétueux, le 19 décembre 2009 à 23:02
Note du film : 4/6

Je me situerai volontiers entre les notations de plusieurs contributeurs éminents (faut-il encore souligner la richesse des remarques de PMJarriq ?) ; et pourtant, me réfugiant dans le confort d'un 4, je penche plutôt vers un 4 – qu'un 4 +.

Ce qui me semble évident, c'est que Sautet a beau accumuler les recettes qui rendent si fascinantes les images de Vincent, François, Paul… et les autres, rassembler dans un brouhaha extrêmement justes des tas de gens dans des bistrots enfumés (on souhaite bien du plaisir aux adeptes du tabagiquement correct qui voudront, quelque jour, éliminer les clopes de ces films, comme ils l'ont fait avec Lucky Luke et Jacques Tati !), qu'il a beau nous mettre sous le nez la convivialité artificielle des copains de bar et des copains tout court, il ne retrouve tout de même pas l'harmonie chorale de la période précédente.

Il est vrai pourtant que les acteurs sont formidables, des premiers rôles aux seconds ou troisièmes ; retrouver la beauté lisse et si rare de Francine Bergé, faire re-connaissance avec Sophie Daumier, qu'on n'avait plus guère vue depuis Dragées au poivre, quinze ans auparavant, découvrir Eva Darlan d'avant Palace, c'est un des grands bonheurs que donne Sautet.

Car si l'anecdote d'Une histoire simple ne m'a pas vraiment accroché, au contraire de PM Jarriq, ce que je trouve de plus fort chez Sautet, quels que soient ses films, immenses ou moindres réussites, c'est le nombre de trames, de strates, de plans dans les paysages humains : à peu près tous les personnages pourraient, richement bâtis comme ils sont, donner lieu à une œuvre : ils ont de l'épaisseur, de la substance, du poids, ils n'apparaissent pas en ombres chinoises, ou en profils perdus disposés simplement là pour faire nombre, derrière les protagonistes principaux.

Au fil des années, Sautet apparaît vraiment comme le plus exact mémorialiste de ce qui fut la fin des Trente glorieuses, leur prospérité inquiète et les questions qu'elles se posaient en pensant les résoudre. Si, à l'époque, faire un bébé toute seule, comme Marie (Romy Schneider), pouvait sembler à la fois courageux et libérateur, à l'heure actuelle, c'est devenu d'une extrême banalité, mais surtout souvent un signe de désespérante solitude ; le cinéma de Sautet montre une France aussi morte que celle des années Cinquante, monochrome et fumeuse, même si dans Une histoire simple, on distingue les signes avant-coureurs du désastre, les individus dépassés par la modernité, la dureté de l'adaptation à un travail de plus en plus exigeant et anonyme, le stress et l'angoisse, la rupture des liens avec le monde traditionnel, aussi castrateur que protecteur…


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