Nouvelle adaptation des "quatre plumes blanches", cette version ne bénéficie pas d'une magie sufisante soit au niveau des acteurs ou au niveau de l'exotisme des décors.

Le grand moment du film est la bataille rangée entre les forces anglaises et les rebelles soudanais. Le reste n'est donc malheureusement pas du même niveau. Les faits s'enchainent sans vraiment de liaison entre eux. Par exemple comment l'officier anglais retourne sain et sauf en Angleterre aussi rapidement alors que ses compagnons qui battaient en retraite ont eu un mal de chien à rentrer ? Des non-dits qui sentent un montage approximatif (quand est donné la quatrième plume blanche par sa fiancée au lieutenant démissionaire ?)

Il vaut donc mieux se revoir les classiques d'origine où l'on retrouve un peu de l'exotisme dont je faisais mention précédement.

Grand dommage de voir ce film sous son appellation française puisque l'un des nombreux remakes de "Les quatre plumes blanches" qui figure d'ailleurs deux fois dans les fichiers de DVD Toile. Grand malheur de ces titres revus et corrigés.

Difficile de partager le précédent avis. Il y a dissemblance dans l'esprit entre l'oeuvre de Zoltan Korda Les quatre plumes blanches (elle-même remake d'un film du même Zoltan Korda) et celle de Shekhar Kapur Elizabeth dont il faut voir les divers commentaires. Il faut simplement voir comme on se place par rapport à l'oeuvre.

Par contre, il faut noter les images extraordinaires de ce film et sa bande musicale.

L'oeuvre originale de A.E.Mason a connu de nombreuses adaptations (il semblerait qu'on en compte 9 à ce jour… dont le fameux Lord Jim de Richard Brooks).

Effectivement, le scénario de Frères du désert est bizarrement ficelé (ou peut-être est-ce une question de montage ?) : on insiste sur certains passages et on passe rapidement sur d'autres, concernant notamment la remise et la restitution des fameuses quatre plumes blanches…

En ce qui concerne le changement du titre par le distributeur français faisant disparaître toute allusion à ces plumes symboles de lâcheté, on peut se demander s'il s'agit d'une décision prise en toute connaissance de cause pour trouver des mots plus accrocheurs en français, ou d'un énième exemple d'inculture pour le cinéma et la littérature des générations précédentes…

Un petit rectificatif : l'histoire de Lord Jim, fabuleusement filmé par Richard Brooks avec Peter O'Toole dans le rôle titre (sorti en dvd il y a un ou deux ans) n'est pas une adaptation des Quatre plumes blanches, mais provient d'un roman de Joseph Conrad (l'auteur qui écrivit Au coeur des ténèbres devenu pour Francis Ford Coppola Apocalypse Now). Il est exact toutefois qu'il s'agit ici encore d'une question de faute et de rachat dans un environnement oriental.

En tout cas, malgré les défauts de scénario ou montage du film dont il est ici question, on ne peut nier la beauté des images et de la musique de James Horner, qui inaugurait pour l'occasion des vocalises orientalisantes reprises et développées avec plus d'harmonie dans la musique de Troy.

Du beau spectacle en définitive, curieusement sorti dans peu de salles… A croire que l'aventure coloniale ou exotique, qui fit autrefois les beaux jours du cinéma, ne fait pas (ou plus) recette en France ! C'est bien dommage…

Laurent,

Dans les suppléments des Quatre Plumes Blanches, Lord Jim est évoqué dans la mesure où Conrad et Mason se sont connus. La notion évoquée était le rachat de la lâcheté dans l'héroïsme. Pour le second titre français, c'est la scène finale où les sens tactiles de l'aveugle lui permettent de reconnaître celui qui l'a sauvé dans le désert…

A propos d'aventure coloniale : interroge autour de toi ce qu'évoque le titre Zulu…