On peut ne pas aimer les films romantiques et les traiter en général de films "à l'eau de rose" et se laisser quand même emporter par cette histoire de passion entre la fille d'un inventeur américain et un cadet de l'armée impériale russe fin 19ème siècle. Car tel est mon cas.
Il faut dire que Julia Ormond est vraiment belle à craquer et qu'en dehors des deux tourtereaux et leur histoire d'amour les seconds rôles sont tour à tour sympathiques, amusants et dramatiques. Et Richard Harris n'est pas le plus à l'aise dans son rôle d'inventeur fou c'est dire le talent des autres acteurs russes.
Une mention particulière pour la musique et ses superbes envolées surtout à la fin.
Si Le barbier de Sibérie n'atteint pas la merveilleuse sécheresse dramatique de Soleil trompeur, c'est tout de même un film admirable où Mikhalkov fait chatoyer une fois encore son amour de la terre et de l'âme russes, les rires et les pleurs, le grotesque et le sublime mêlés…
Que l'anecdote soit sans doute un peu trop romanesque n'enlève rien à ce regard plein de tendresse humaine…
4,8/6. Ce film m'a été conseillé par Sergueï, le compagnon de la cousine de ma mère. Né en Russie, grand connaisseur de l'histoire russe, Sergueï a énormément apprécié Le barbier de Sibérie, y retrouvant la culture qui est la sienne. Il m'a raconté comment il a lui-même accompli dans sa jeunesse la punition dite "de la cigogne" consistant à rester debout en appui sur une seule jambe (on retrouve ceci dans le film de Mikhalkov).
La reconstitution historique du film est fort bien faite, le sujet bien traité. Le passage en revue de la troupe des cadets par le tsar est emprunte d'un grand dynamisme et très bien réalisée, par exemple. Après, on peut adhérer plus ou moins au style enjoué -qui semble un peu exagéré ?- de la mise en scène de Mikhalkov : mélange d'ingrédients hollywoodiens -à la Spielberg- et d'éléments visiblement propre à la culture slave -on passe sans transition du drame à la comédie, en quelques instants, comme dans les films par exemple de Kusturica, avec comme vecteur de transition une bouteille de vodka, laquelle libère les inhibitions-.
Si l'on y accroche, si l'on a pour la Russie ce regard stupéfait et empathique que la France a souvent eu pour ces terres glacées, si lointaines et si proches, Le barbier de Sibérie est un film qui compte et qui marque, qui émeut et qui fascine, qui fait rire et pleurer. Que c'est rare !
Vibrant éloge, qui rend ce film très, très tentant ! Soyons francs : les explications historiques, culturelles et poétiques d'Impétueux m'échappent en grande partie, mais j'ai retenu l'essentiel de son propos : c'est un film d'amour avec Julia Ormond !
Ici aussi, au Canada, nous avons notre histoire avec la Russie, mais elle est beaucoup plus frustre. C'est que nous connaissons les Russes à peu près seulement par le hockey. Peut-être six ou sept d'entre nous ont-ils lu Guerre et paix – et encore, ce n'est pas sûr. Par contre, nous connaissons tous le très populaire Vladislav Tretiak, l'incroyable gardien de but de l'équipe soviétique (redevenue russe par la suite) ! Et disons la vérité une fois pour toutes sur le Canada : oui, lors de la légendaire Série du siècle, en 1972, c'est bien à un coup vicieux, porté au centre de la glace par le taupin Bobby Clarke contre le capitaine de l'équipe de l'Armée Rouge, l'étincelant Valeri Kharlamov, oui, c'est bien à un coup vicieux que le Canada, en fin compte, a dû d'arracher son amère victoire. Quant à Valeri Kharlamov, un des trois plus grands joueurs de l'histoire du hockey avec Maurice Richard et Wayne Gretsky, il est mort à 33 ans dans un accident de la route, le 21 août 1981.
Mais bon, pour en revenir au film, ce Barbier de Sibérie n'est jamais sorti dans mon pays, ni alors ni jamais. Et je suis justement à la recherche d'exemples patents, évidents – ou mieux encore : indiscutables ! – de bons films qui, au cours des 10-12 dernières années, auraient dû sortir dans mon pays et ne sont pas sortis. À lire le message vibrant d'Impétueux, ce film me semble un bon candidat. Je sens que je vais faire un crochet par la Russie lors de mes futurs achats européens…
Sans aucun doute un film intéressant et qui a l'avantage d'être grand public. Autre titre (à mon avis) éclairant l'histoire russe, de façon complémentaire : L'arche russe, filmée en un seul plan séquence, de Sokhourov -très proche du ton et de la forme de ce film de Mikhalkov à mon avis.
Lequel Mikhalkov, dont l'oeuvre est estimable et de qualité, n'égale tout de même pas me semble-t-il d'autres cinéastes soviétiques ou russes de Eisenstein à Tarkovski (Le miroir)… et je suis loin d'avoir tout vu de ce cinéma.
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