Je profite de la fiche de ce beau western réunissant Gene Hackman et Candice Bergen (actrice très sous-estimée, en fin de compte quand on a vu le drôlissime "Murphy Brown"), pour me réjouir de la sortie annoncée des "Charognards", autre western typique des seventies avec le même couple-vedette, dans la droite lignée de "Valdez" ou "Chato's land
" et décrivant une terrifiante chasse à l'homme : des chasseurs armés de fusils à lunette longue portée et une bande de kidnappeurs plus attachants que leurs poursuivants. Le sang gicle beaucoup (Peckinpah était alors au pinacle), Oliver Reed compose un curieux outlaw, mais il y a dans ce film barbare des idées inoubliables, comme le laps de temps entre la détonation d'une arme et son impact et le fait que n'importe qui pouvait être tué à n'importe quel moment, sans qu'on voie le tireur. Hackman joue le pire "bad guy" de sa carrière (il n'a même pas le panache de Little Bill dans "Impitoyable
") et on reconnaît de bons seconds couteaux des années 70 comme Mitchell Ryan ou le peckinpien L.Q. Jones.
La chevauchée sauvage est un joli western, sorti en 1975 alors que le genre était déjà à l'agonie. Après avoir été souvent diffusé à la télé jusqu'à la fin des années 1990, le film est tombé dans l'oubli, à l'image d'une bonne partie de l'oeuvre de Richard Brooks.
L'interprétation est de haut niveau, surtout celle de Gene Hackman, toujours grand dans les westerns, qui joue ici un personnage fort mais plus sensible qu'à l'accoutumée. Il est très bien entouré par James Coburn,
les jeunes Candice Bergen
et Jan-Michael Vincent
ainsi que par le vétéran Ben Johnson,
qui tiennent avec talent des rôles plus ou moins développés.
Néanmoins cette histoire de course de chevaux n'est guère palpitante et se révèle trop mince pour tenir 125 minutes. L'ajoût de certains épisodes superflus, comme l'évasion de bagnards de la dernière partie, témoigne de la faiblesse des enjeux dramatiques.
Par ailleurs, La chevauchée sauvage se révèle inférieur aux deux précédents westerns de Richard Brooks,
La dernière chasse
et les professionnels,
auxquels de nombreux clins d'oeil sont faits.
Richard Brooks a commencé sa carrière avec des films au propos intelligent mais à la mise en scène un peu scolaire tels que Cas de conscience
ou Bas les masques.
25 ans plus tard il signe cette chevauchée sauvage
qui, a contrario, est très bien fichue mais un peu superficielle.
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