j'ai visité cet été ou à été tourné le film un coin magnifique.
Moi je viens de Suisse.
La réalisation de ce film a entraîné la montée d'une vive tension entre l'auteur du roman, Jean Giono et son adaptateur, Marcel Pagnol,
tension qui était née, déjà, deux ou trois ans avant lors de la réalisation d'Angèle,
tirée du roman Un de Baumugnes, et qui allait s'accentuer après La femme du boulanger
extraite d'un mince épisode de Jean le bleu.
Même, donc, si des querelles un peu financières, mais plus encore suscitées par la dissemblance de la nature profonde du génie des deux écrivains issus de deux Provences différentes pèsent sur ce film, Regain mérite d'être édité, malgré l'exaspérante (et moche !) Orane Demazis
dont on peut se demander ce que Pagnol pouvait bien lui trouver, pour en faire sa compagne et son interprète fétiche.
C'est vrai qu'elle n'était pas ravissante, qu'elle jouait comme une savate, qu'elle avait toujours 20 ans de plus que ses rôles, que sa voix tapait un peu sur les nerfs… Mais comment imaginer les films de Pagnol sans Orane Demazis
? Elle fait tellement partie des meubles que les films perdraient certainement une partie de leur saveur et de leur comique (involontaire).
Vous avez raison : un vieux meuble à qui l'on peut s'attacher…
On peut dire aussi que l'Alsacien Pierre Fresnay (de son vrai nom Laudenbach) n'était peut-être pas le meilleur choix pour jouer Marius dans la Trilogie… Et pourtant comment l'imaginer aujourd'hui sans lui ?
Il faudrait s'amuser à re-composer les distributions des films-monuments du patrimoine… Ce serait un jeu assez amusant…
J'affectionne particulièrement ce film car il retrace la vie dure et la simplicité des gens de la terre du début de ce siècle où l'homme vivait au rythme des saisons des animaux et du soleil.
Ma scène préférée est celle où le papet offre au Panturle le soc de charrue.
L'authenticité et le talent des artistes me donne vraiment l'impression que les personnages ont été recrutés dans le monde paysan.
Je souhaite sincèrement que cet excellent film sorte enfin en DVD.
Je suis passionné par ce film, mais il est vrai que si comme moi vous avez lu le livre, je pense que les querelles entre l'auteur et le réalisateur provient du fait du "détournement " fait par Marcel Pagnol de l'objet principal de l'histoire.
Dans le livre c'est la mort du village, puis son REGAIN qui sont dépeints, alors que dans le film, le rôle tenu par FERNANDEL, ajouté à celui tenu par ORIANE DEMAZIS occultent par le temps de présence à l'écran l'importance de ZIA MAMECHE.
Quid de ses malheurs au début du film, et quid encore des raisons de la désertification du village.
J'ai lu que le rôle de PANTURLE devait être tenu par RAIMU, heureusement pour le film c'est un autre qui a tenu le rôle.
Si un jour ce film doit sortir en DVD, n'oubliez pas nos amis néerlandais, ils sont fans du cinéma français mais ont du mal à suivre vu le débit de parole.
Même si quelques cteurs choisis par Pagnol dérangent certains, comment imagnier
ces films sans eux…
Bonjour, de si bon film et pas moyen de les avoir en DVD, une réedition est-elle prévue!
Merci pour la réponse.
Bon, allons-y : expliquez-moi ce que vous voulez dire quand vous parlez de "deux Provences différentes". Ç'a l'air intéressant comme tout.
Dites donc, cher Arca, vous me demandez ça avec presque neuf mois de retard ? Il faudra que vous attendiez un peu encore parce que je n'ai pas ce soir le temps de dresser le parallèle entre les deux Provences, mais vous ne perdez rien pour attendre !
Je vous donne neuf mois, pas un de plus ! C'est sans doute un cliché touristique pour Nord-Américain mal dégrossi, mais j'ai dans l'idée qu'en Provence, ils savent prendre leur temps. Pour poser des questions comme pour y répondre !
Donc, deux Provences. Et peut-être pourrait-on même en dire trois, si l'on considère que le pays d'Arles, la Camargue sont aussi un peu à part. Et encore je ne parle pas du comté de Nice, qui occupe la partie orientale du département des Alpes maritimes, et qui relève d'une autre histoire, d'un autre dialecte, dont la cuisine est différente, etc.
Deux Provences, donc. Celle, populeuse et opulente de la côte et des plaines maraîchères et viticoles, le pays d'Aix, le Comtat Venaissin (je sais ! ce n'est pas historiquement la Provence, mais ce l'est culturellement !), celle des ports, l'un tourné jadis vers les colonies, aujourd'hui vers le monde (Marseille), l'autre base navale (Toulon) ; dans l'esprit et dans la réalité, c'est une Provence aimable, volontiers rieuse ou outrancière, celle du pastis, de la pétanque, de la galéjade, celle des cyprès et de la Méditerranée. C'est – en très gros – celle de Pagnol, celle de Raimu
et de Fernandel
(et de toute la troupe !). ça, c'est la Provence bleue.
Puis il y a la Provence grise ; oh ! ce gris n'est pas celui du ciel, puisqu'il y a encore plus souvent de soleil à Sisteron qu'à Marseille ! Mais précisément ce soleil écrase tant la terre qu'il en retire la couleur ; gris des plateaux, gris des lézards, gris des lavandes (c'est le lavandin, forme abâtardie et cultivée, qui est violet vif). C'est la Provence de la solitude, des villages abandonnés, de l'eau qui manque. C'est la Provence où des drames terribles et silencieux se jouent dans l'immensité vide. C'est la Provence de Giono.
D'où la réelle incompréhension entre les deux grands écrivains : Giono, dont étaient tirées nombre des histoires tournées par Pagnol (Angèle, Regain)
trouvait que la part trop belle était faite à la comédie, au verbe haut, à la jactance, et, naturellement que le doigt n'était pas mis sur la dimension tragique du pays, sur l'aridité des paysages et des sentiments. Regain
est une tragédie grecque ; mais parce que Fernandel
y apparaît, il y a un décalage ; de la même façon, dans Manon des sources,
cette histoire de pauvreté et de misère, ce drame du bossu et de sa famille qui « tous les jours de leur vie » vont chercher à la source lointaine l'eau qu'on leur a volée, il y a un clivage entre ce que devraient être les gens du village et leur jovialité déjà marseillaise. Si l'on veut avoir une idée de ce que pouvait être la Haute-Provence, la Provence grise dont je parle, c'est dans Crésus,
de Giono, précisément, qu'il faut la trouver (Fernandel y est mieux contrôlé ; et puis, peut-être, pour la production, son nom était-il nécéssaire).
Ce que je viens d'écrire est naturellement sommaire, voire parcellaire et contestable. Mais pour un Québécois curieux , ça ouvre des pistes, non ?
Ah oui, je distingue mieux le tableau… et le clivage entre les deux hommes. C'est très intéressant. Merci beaucoup de ces précisions. Je vais aller les relire tous les deux… et pour faire bonne mesure, Mistral aussi (en traduction, s'entend !).
Toujours rien? Alors que sont édités des films de qualité parfois si médiocre.
J'ai 40 ans, j'ai lu la pièce ado, puis j'ai vu le film, ensuite j'ai eu la cassette, qui s'est brisée ….
Il a marqué ma vie et a participé à ce que je suis. Jamais une saison de fourrage ou récolte de blé ne passent sans que j'ai ses mots et images dans mon coeur. Mon amour pour mon métier et le symbole qu'il représente, et ce qu'est mon Homme. Nous le regardions 20 fois par an, amoureux. Et maintenant je dois attendre le bon vouloir de gens qui pensent peut etre qu'ils gageront moins à éditer ces films plutôt que des "" américains ??? Expliquez moi pourquoi ?
Il n'y a qu'à voir comme la trilogie et la fille du puisatier ont été dévalisées en peine sortie.
"Regain" n'est pas et n'a jamais été une pièce de théâtre ; vous devez confondre.
"Regain" est le quatrième roman de Jean Giono, histoire âpre dont le personnage principal est le village, mourant puis renaissant.
Pagnol en a tiré le film que vous connaissez, admirable, mais si différent du livre que les deux hommes, qui s'admiraient mais s'agaçaient considérablement, se sont brouillés ensuite.
Si tout cela vous intéresse, lisez les fils de discussion déposés ci-dessous.
Bonjour, j'ai 14 ans et je suis passionné de marcel pagnol, il me plairait de pouvoir avoir la collection complète des dvd de marcel pagnol, j'aimerai srtout avoir regain, et bien évidemmment tous les autres si possibles. Quand ce dvd sortira-t-il? merci à tout lecteur pour la réponse.]
Hélas, aucun DVD de Regain n'est, à ma connaissance, pour l'instant annoncé par l'excellente maison qui édite les films de Marcel Pagnol.
Vous devez, pour l'instant vous contenter, si je puis dire, de la Trilogie (Marius, Fanny,
César)
, de La fille du puisatier
et de Manon des sources.
Dans les jours qui viennent vont paraître Le schpountz et Naïs
et en janvier le Topaze
de 1951.
Tout ce que fait la CMF est un bijou d'édition ; un bijou qui coûte cher, mais qui vaut la peine…
En attendant la sortie de Regain occupez donc votre ferveur à lire le roman de Jean Giono
dont Pagnol
a tiré le film, si ce n'est fait : vous pourrez vous faire une idée des différences…
Regain est pour le film qui m'a laissé le plus d'émotions par sa simplicité et son authenticité.Quel regret qu'il ne sorte toujours pas en DVD (je l'attends avec impatience….)
Bonjour, ayant redécouvert Giono il y a environ 3 ans je souhaiterais voir le film REGAIN réalisé par Pagnol. Hélas, le film est introuvable et n'est plus diffusé par la télé depuis des années. Auriez-vous une idée à me communiquer sur la manière de se procurer le film. Cordialement.
La CMF a prévu l'édition de Regain dans son programme ; cela étant, si vous venez au film de Pagnol
par Giono,
méfiez-vous, si vous n'avez jamais vu ces images ! Les relations entre les deux écrivains étaient tout, hors simples, et l'adaptation n'est pas une translation fidèle !
je me joins aux autres participants à ce forum pour dire aussi mon envie de voir sortir ce film en dvd. D'ailleurs j'ai trouvé ce site en recherchant, une fois encore, si celui ci était sorti. Notre cassette VHS regardée de nombreuses fois est cassée. Souvent nous regardons la Trilogie, la fille du Puisatier, et d'autres et toujours avec autant de plaisir.
3,6/6. Jugement mitigé pour ma part. Le pittoresque de Pagnol sied plutôt mal au propos de Giono. L'actrice principale joue mal, tout le monde peut en convenir. Fernandel semble complètement hors-sujet (même si ce point peut se discuter, car on peut considérer qu'il porte sur ses épaules les valeurs de la civilisation). Regain est trop long et manque souvent de tension dramatique. Le spectateur contemporain peut avoir énormément de mal à accrocher à cette oeuvre. Restent des moments poétiques intéressants, mais parcimonieusement.
Je trouve subjectivement le cinéma de Pagnol un peu surfait. Il s'appuie sur des dialogues et des performances d'acteur, mais la mise en scène est modeste. Ceci ne doit pas empêcher une réédition de Regain en dvd. Je n'ai par ailleurs pas le sentiment que la Provence, dont il est question ci-dessus, ait été si bien traitée par le cinéma globalement. Le traitement des particularismes des régions françaises n'est pas un point fort du cinéma français : souvent les films français de patrimoine furent ou sont tournés en studios et ne paraissent pas authentiques.
Je dois dire que je n'avais plus vu Regain depuis bien des années, quarante ans peut-être et que je m'en faisais une idée meilleure que la réalité qui m'est apparue. De fait, je rejoins plutôt l'avis de Vincentp sur le film (la chose n'est pas si fréquente) : c'est un peu long, un peu verbeux et la catastrophique Orane Demazis
est là plutôt pire encore qu'elle ne l'est dans tout ce qu'elle a joué : la Trilogie (Marius,
Fanny,
César)
et Le schpountz –
et sûrement aussi Angèle,
mais comme je n'ai pas encore revu le film, je m'abstiens -. Mais enfin, imaginez-vous que, si Pagnol
n'était pas passé à d'autres amours, elle aurait pu prendre la place de Ginette Leclerc
dans La femme du boulanger
? J'en frémis, rétrospectivement !
Parce que Regain n'est pas – mais alors pas du tout – une histoire gaie, nourrie de provençalades où les bons mots courent les uns après les autres et où la faconde tient lieu de scénario. Attention ! Je n'ai pas dit que les films de Pagnol
sont des gugusseries de boulevard : pour la plupart, ce sont des tragédies dissimulées et discrètes ; mais Regain
l'est peut-être davantage encore que La fille du puisatier
ou Naïs
: c'est un grand roman de Jean Giono,
un de ceux de sa première période où il imagine qu'un retour à la nature est possible et permettra, même, de retrouver et d'ancrer des valeurs éternelles de simplicité et d'harmonie.
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