C'est quand même étrange, cette "delon-mania" persistante, mais uniquement en kiosques ! Il ne fera jamais rien comme tout le monde, celui-là ! Il vous en prie…
Ceci dit, son (petit) rôle dans Attention les enfants regardent fait partie de ses grandes réussites en tant que comédien.
Toutes les grandes vedettes de l'époque ont refusés de jouer dans Attention les enfants regardent. Le personnage principal particulièrement dégueulasse et inquiétant en a effrayé plus d'un.
Il est bien connu qu'au cinéma la violence lorsqu'elle touche aux enfants est souvent mal vu par le public.
Que la grosse vedette Delon à qui l'on a souvent reproché (surtout dans les années 80) de choisir, voir même de s'écrire des scénarios sur mesure, aseptisé et stéréotypé n'est pas une légende. Alain Delon
incarne ici un zonard méchant, un marginal triste et mal rasé, face à lui des enfants de bourgeois vont l'anéantir. Que celui-ci accepte au fait de sa gloire le rôle d'un salaud pire que l'assassin de Que la bête meure
qui terrorise des enfants et ne représente que alcoolisme et vulgarité est un intéressant contre emploi.
Le film est aussi une critique de la banalisation de la violence à la télévision, en 1976 on peut dire que le film est clairement en avance sur son temps et le sujet et toujours d'actualité quand on sait qu'en un an la télévision montre aux enfants à peu prés 10 000 morts par ans, impossible effectivement de ne pas trouver là une ouverture vers la violence quotidienne, même si Kassovitz à su avec plus d'objectivité cerner ce problème là, dans son contestable mais respectable Assassin(s).
On retrouve aussi les mêmes thèmes que dans La traque du même Leroy, la fin du film en ait frappante.
Mais j'aimerais bien savoir si le film ne s'inspire pas du très méconnu Chaque soir à neuf heures de Jack Clayton
avec Dirk Bogarde
et Margaret Brooks ou des enfants se débarrassent de la même manière que dans le film de Leroy d'un père alcoolique devenu trop encombrant.
Je décerne cette note à un souvenir, plutôt qu'à un film difficile à trouver ici (salaud d'Atlantique !). Avec ce rôle, Alain Delon montre qu'il a du registre, ce qu'on commençait alors à ne plus soupçonner. Mais en somme, ce Serge Leroy dans les années 70 était un spécialiste français du suspense, peu reconnu me semble-t-il, alors qu'en fait La Traque,
Les Passagers
et Attention les enfants regardent
sont tous trois des réussites dans leur genre. Enfin, dans mon souvenir…
Ma foi c'est vrai que j'ai du mal à comprendre la disparition de Serge Leroy à partir des années 80, qui semble être passé du cinéma à la télévision. Pour quelle raison je l'ignore.
Il faudrait que je vois son dernier film au cinéma, Légitime violence avec un casting assez alléchant Brasseur,
Aumont
et Thierry Lhermitte
pour être sur qu'il n'a pas chuté en 1982.
Je n'ai hélas pas vu non plus ces Passagers
dont vous venez de me souffler le titre.
N'oublions pas aussi un polar peu diffusé avec Michel Constantin, Le mataf,
dont les gamins de Attention les enfants regardent
regardent à un moment un extrait du film.
Mais pour La traque il semble que Droudrou ne soit pas en accord avec nous.
Auxquels on doit ajouter en 1985 Le Quatrième pouvoir, que je n'ai point vu, avec Philippe Noiret et Nicole Garcia.
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