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Forum : La Neuvième porte

Sujet : Porte ouverte sur l'occultisme


De Patrice Dargenton, le 14 juin 2003 à 18:03
Note du film : 6/6

Un expert en livres rares est engagé par un riche collectionneur pour authentifier un exemplaire d'un légendaire manuel satanique "Les neuf portes du royaume des ombres". Pour cela, il doit mener une enquête sur l'origine de ce livre précieux et examiner les deux seuls autres exemplaires existant au monde dans des collections privées. Cette enquête qui flirte avec l'occultisme et particulièrement le satanisme est passionnante du début jusqu'à la fin. Le dosage homéopathique du fantastique est génial et le sujet est parfaitement maîtrisé par Roman Polanski.Patrice Dargenton (Mon site)


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De starlight, le 5 décembre 2006 à 20:24
Note du film : 6/6

Pour tous ceux qui ont trouvé "génial" le "DA VINCI CODE"… c'est de la "roupie de sansonnet" à côté de ce film !…Nous sommes pourtant dans l'ésotérisme, mais sans être noyés dans des énigmes et des symboles divers et variés… Johnny DEPP endosse avec naturel et conviction le rôle du "chasseur" de livres… Quant à Emmanuelle SEIGNER, elle est troublante et mystérieuse.. à tel point que l'on comprend (sic) ce désir de la suivre en Enfer !


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De Torgnole, le 26 août 2008 à 13:01
Note du film : 6/6

Tiens! Je m'attendais à voir de moins bonnes notes pour ce film qui à ma bonne surprise ne bénéficie que de 6/6. Je ne trahirais pas Starlight et Dargenton, car je suis un fervent admirateur de cette aventure ésotérique envoûtante, où Polanski joue avec un suspense à la limite du fantastique. Jeu de piste mystique, La Neuvième Porte est une merveille photographique, notre univers habituel semble étrangement vide, le quotidien le plus banal devient troublant à chaque plan, soit grâce à l'ambiance suggérée par une lumière où se cachent des mystères agonisant, ou encore une montée musicale de lents frissons, soit par des personnages singuliers, fous et obsédés, modelés dans la pâte à bizarre la plus sombre.

Dans cet univers, Corso alias Johnny Depp est le héros choisi malgré lui, en quête d'une porte menant à un monde assimilé à l'enfer, car le diable semble en être le gardien. Mais ce diable prend une autre dimension, il n'est plus le mythe du mal absolu créé par l'homme superstitieux, mais il est vu comme un guide neutre qui détient la clef de cet "enfer" plutôt attirant, vision probable d'un monde de jouissances donc de péchés dans l'optique religieuse (théorie ultra-personnelle j'avoue). Polanski renverse alors les concepts de paradis et d'enfer, il le met en valeur, dans la description d'un dessin où un être malveillant, tapi dans les nuages, s'apprête à tirer une flêche sur le héros dans sa quête: "le danger vient d'en haut".

Le personnage de chasseur de livres précieux est d'ailleurs très interessant, car le livre en soi est déjà une porte vers un autre monde. Corso ne s'interesse qu'à l'argent que peut lui rapporter toutes ces antiquités et non à leur contenu. Mais il est obligé de se plonger dans les trois livres "Les Neufs Portes du Royaume des Ombres". Au début, ces derniers sont manipulés avec le plus grand soin mais de plus en plus maltraités au fil de l'intrigue, ils finiront brûlés, les pages arrachées. Le matériel laisse place au spirituel. Tout comme la fin du film laisse place à l'imagination.

 

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De jipi, le 26 août 2008 à 18:05

Je pense que vous êtes tous au courant que l'on peut retrouver les différentes figures du film dans le remarquable roman "Club Dumas" de Arturo Perez-Reverte édité en livre de poche.


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De Impétueux, le 7 juin 2016 à 21:54
Note du film : 3/6

La première partie du film mériterait, me semble-t-il, davantage que la moyenne, mais la seconde n'est pas du même niveau et place, à mes yeux La neuvième porte au rang d'un honnête film fantastique comme il y en a tant, peu propice à installer cette angoisse sacrée qui fait le meilleur des grandes réussites du genre.

Autant l'idée du triple grimoire satanique aux bois gravés imperceptiblement différents dont la réunion permettra d'évoquer le prince des Ténèbres est séduisante et glaçante, autant les péripéties qui aboutissent à cette réunion paraissent pauvres et convenues, banales jusqu'à ne pas profiter de la belle photogénie du château des adeptes du Malin.

Tout bon film d'épouvante doit graduellement faire monter une tension qui permettra aux spectateurs d'entrer dans le fantastique du récit, de s'y adapter, d'en oublier les invraisemblances pour, in fine sentir la peur comme une réalité palpable. La neuvième porte commence assez bien et présente les étranges amateurs de livres occultes anciens avec juste ce qu'il faut d'étrangeté. Et pourtant les morts ne sont pas si spectaculaires que ça. Le premier suicidé pendu, le deuxième noyé dans un bassin ne sont guère glaçants, pour l'amateur éclairé ; ça s'améliore avec un autre pendu, la tête en bas et la baronne Kessler (Barbara Jefford) étranglée dans son fauteuil roulant dans le bel hôtel de Lauzun, sur le quai d'Anjou, dans l'île Saint Louis. Mais ça demeure un peu languissant : Dean Corso (Johnny Depp) a l'air de ne pas tellement comprendre que c'est de Satan qu'il s'agit et que la mystérieuse aide qui lui vient du ciel (si j'ose écrire !) avec la virevoltante fille aux yeux verts, très verts, trop verts (Emmanuelle Seigner) est particulièrement intéressée.

On a trop souvent l'impression que Roman Polanski se moque un peu de son sujet, qu'il instille une sorte de parodie là où, pour intéresser tout le monde, il faut traiter son sujet de façon très légère ou très grave : en d'autres termes, Le bal des vampires, c'est très bien (et nullement angoissant) parce qu'on se moque des mythes, Rosemary's baby c'est encore mieux parce qu'on les prend au sérieux. Et j'ai le sentiment qu'avec La neuvième porte, on est entre deux chaises, ne sachant pas trop si on vogue dans un récit terrifiant ou dans une histoire à clin d’œil appuyé.

Un exemple ? Toutes les séquences au château de Saint Martin (en fait le château de Ferrières, en, Seine-et-Marne) : magnifique décor grave, illuminé de torchères au soleil couchant : c'est encore plus beau que le Somerton d'Eyes wide shut. Mais là, au lieu d'une célébration sataniste angoissante,des figurants encapuchonnés (qui m'ont fait songer aux Cigares du pharaon du cher Tintin) qui s'égayent en gloussant dès le drame consommé : c'est ballot d'avoir à tourner d'aussi beaux décors et de ne pas s'en servir comme il faut. Le château cathare de Puivert dans l'Aude, où se déroule la fin du film est un peu mieux utilisé mais sans que Polanski paraisse avoir envie de faire vraiment peur.

Et même si les yeux d'Emmanuelle Seigner, à la dernière image du film, sont plutôt mieux filmés que ceux de Robert De Niro à la fin d'Angel Heart, ça fait dix fois, cent fois moins peur.


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De DelaNuit, le 9 juin 2016 à 17:34
Note du film : 5/6

Pour ma part j'ai bien aimé ce film, qui n'est peut-être pas parfait mais que je trouve bien interprété, avec de belles images, une superbe musique, uen atmosphère subtile et plein de bonnes idées.

Et surtout, je ne considère pas que Polanski aurait du se limiter à l’une de ces deux approches du Démon que sont la terreur ou la comédie. En effet, sur le sujet bien d’autres approches sont possibles. Car le Diable se manifeste dans notre culture de bien des façons : tantôt terrifiant, il peut aussi se faire séducteur ou ironiquement truculent (La beauté du Diable, Les visiteurs du soir…) sans que sa crédibilité n’en souffre. Il lui arrive même de faire preuve de mélancolie (Legend) ou d’empathie… voire de sentiments ? (Marguerite de la nuit)

Depuis son apparition dans notre culture, le Diable est un personnage constamment ambigu dans sa nature et son rôle mêmes. Sa malveillance est-elle définitivement irrécupérable, ou bien en tant qu’ange déchu, ne reste-t-il pas en lui un peu de sa nature première ? Si Dieu est Amour et pardon, n’est-il pas appelé à connaître un jour une rédemption ?

Dès qu’on parle du Diable, une question insoluble à notre humble niveau se fait jour. Car de deux choses l’une : Soit le Diable détient une puissance telle qu’elle peut mettre en péril le monde que Dieu a créé et contrecarrer ses plans. Dans ce cas, cela signifie que Dieu lui-même n’est pas omnipotent et qu’il n’est pas Dieu, au sens unique, éternel, où l’entend le monothéisme. On aurait plutôt l’impression d’assister au combat de deux puissances divines opposées.

Soit le Diable ne saurait inquiéter Dieu car il lui est inférieur et dans ce cas, ses agissements sont tolérés, voire acceptés, voire encore voulus par celui-ci, et s’intègrent donc d'une manière ou d'une autre à son plan divin… Alors cherche-t-il à contrecarrer le plan de Dieu ou le sert-il à sa manière ?

Dans un cas comme dans l’autre, le Diable demeure un personnage ambigu, ce qui est à mon avis bien rendu dans ce film. Il n’est donc pas problématique de le voir mépriser ses adeptes qui l’invoquent pour obtenir puissance et gloire, les regarder se montrer ridicules avec moquerie, et leur préférer un être humain d’une autre trempe qu’il souhaite guider, épauler, à qui il souhaite ouvrir les portes d’un autre monde, le tout s’insérant dans un plan qui forcément nous échappe. Pour moi, l'ambiguïté assumée du Diable dans ce film, le choix de Polanski de n'en faire un objet ni de terreur ni de plaisanterie mais de proposer autre chose, constitue une bonne surprise.


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De Impétueux, le 11 juin 2016 à 15:04
Note du film : 3/6

J'ai dû mal m'exprimer, DelaNuit, puisque je partage nombre de vos commentaires et ne suis nullement choqué par la présentation d'un Diable tour à tour ironique et angoissant (voire angoissé) : il y a, vous avez raison, nombre de films où cette nature plurielle est montrée, quelquefois aussi sur un mode comique (Les sorcières d'Eastwick, par exemple). Ceci n'est ni pour me surprendre, ni pour me scandaliser, loin de là. Le Malin use de toute la palette des émotions humaines pour séduire et pervertir, c'est une affaire entendue.

Ce n'est donc pas la figure emblématique de Satan (la fille aux yeux verts) qui me déconcerte dans La neuvième porte, même si je trouve qu'elle cabriole un peu trop : c'est la couleur générale du film, trop burlesque à mon goût.

Quant aux questions que vous posez sur la rédemption éventuelle de l'Ange déchu à la fin des Temps, c'est une préoccupation assez fréquente. Comment Dieu tout puissant, Dieu toute lumière et pardon pourrait-il condamner sans rémission quiconque ? Disons qu'aujourd'hui la théologie catholique penche plutôt pour un Enfer immense, glacé, silencieux et vide.


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De 193F95, le 4 mai à 14:19

C’est un film hanté soit par la personnalité torturée de Polanski, soit ce film comme nombre de ses films devient une excroissance de la pensée torturée de Polanski, torturée par la Shoa.

Le problème de la Shoa est derrière chacun de ses films. Où était Dieu quand la Shoa a eu lieu? Une question lancinante et dérangeante qui amène beaucoup de souffrance.

Le film est de 1999 et le livre des 9 portes du royaume des ombres est de 1666. Une parfaite inversion des nombres. 9 portes = 3x3. Le chiffre 3 est présent tout au long du film. Dans l’intrigue: 3 livres seulement ont survécu aux flammes du bûcher. Dans chaque livre, 3 gravures sont modifiées et la modification porte sur l’opposition gauche-droite, l’opposition du bien et du mal ou ele chiffre 3 (3 dés, 3 tours, 3 personnages sur la roue de la fortune). La première gravure peut être interprétée de diverses manières mais dans la version de LCF, il n’y a plus 4 tours mais 3. Les 3 tours sont ceintes d’une forteresse qui en constitue le secret. Cette lame est trinitaire et je pense au Mystère de la Trinité et le chevalier, lui-même, sans armes, impose le secret, un doigt posé sur la bouche.

Le fait qu’il soit sans armes impose l’idée du combat (en armure) spirituel. Alors oui, j’ai la conviction que l’acteur Lucifer est un acteur consentant dans le projet divin qui est d’amener l’humain par les chemins semés d’embûches à la Révélation, ce que montrent d’ailleurs les lames. Le chemin est parsemé de pièges. L’épée de feu près du pendu symbolise le feu spirituel auquel doit être soumis et forgé l’esprit de l’initié. Les lames montrent 2 initiations qui mènent chacune à une révélation, les deux étant en opposition. Il s’agit d’emprunter la bonne. Le projet divin est toujours présent: certains empruntent la bonne voie, d’autres choisissent l’autre voie, les uns et les autres constituant l’endroit et l’envers d’une même chose. A la fin, dans le film, Corso semble avoir vaincu tous ses démons, il renonce aux choses matérielles de ce monde, mais pas pour connaître Dieu, mais pour s’enfoncer dans le royaume des ombres.

C’est ce royaume qui s’ouvre à lui. Par ses vices, il y était déjà acquis. C’est pourquoi, lui, voit Lucifer, alias la jeune fille blonde, Balkan ne la voit pas lors de sa conférence. Donc, il apparaît que personne n’a en fait le pouvoir de faire apparaître le Diable, mais qu’il choisit, selon ses plans, d’apparaître à qui il veut et sous la forme qu’il choisit en fonction de ses choix. La jeune fille, alias Lucifer, a déjà choisi son initié. Corso. Et tout le long du film, ce Lucifer envoûte son initié, le séduit, par le magnétisme des yeux, qui, dit-on, sont le miroir de l’âme. Lucifer tend à Corso un miroir, par l’inversion. L’inversion des valeurs en l’empêchant de porter assistance quand il s’élance pour porter assistance. Lucifer laisse accomplir les meurtres moins pour le servir que pour montrer à Dieu l’inanité de sa Création, mais paradoxalement, en même temps, parce qu’ils font échec au plan divin, les humains diaboliques doivent périr. Lucifer sert Dieu à sa façon. Qu’est-ce que Lucifer voit dans Corso que les autres ne voient pas, pas même Corso lui-même? Au fond, Corso n’est retenu par rien, un pourcentage à la rigueur mais on ne nous montre pas l’univers privé de Corso, comme s’il n’en avait pas. Il est juste de passage.


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De droudrou, le 5 mai à 06:51

genre cinématographique que je n'apprécie guère : par curiosité j'avais lu le roman et quand le film est sorti il n'était nullement question que j'aille le voir d'autant que je ne prise guère le réalisateur et l'acteur principal et tiens encore et toujours ce jour les mêmes arguments.


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