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Forum : Un Crime dans la tête

Sujet : Critique


De dumbledore, le 4 novembre 2004 à 09:51
Note du film : 3/6

Après le très mauvais La vérité sur Charlie, remake de Charade, Jonathan Demme revient à la fiction avec un nouveau remake, celui du film de John Frankenheimer, Un crime dans la tête, tiré du livre de Richard Condon. Ce faisant, Jonathan Demme réactualise l'histoire et explique, à force d'interviews, que ce film est une prise de position à la veille de l'élection de Georges W. Bush, une sirène d'alarme qu'il tente de sonner sur la démocratie américaine.

A voir le film et surtout en le comparant à la version de 1963, on veut bien le croire. L'histoire est toutefois la même : de retour d'une guerre sale, le capitaine Bennett Marco est convaincu peu à peu d'avoir eu le cerveau lavé comme le reste de son unité, notamment comme Raymond Shaw, candidat pour devenir vice-président des Etats-Unis. Marco tente d'alerter Raymond Shaw, mais tous deux sont prisonniers d'une manipulation qui les dépasse.

Seulement, la guerre de Corée a été évidemment remplacée par la guerre du Golf et les méchants espions ont été remplacés – et là réside l'interêt du film et sa critique politique – par un grand groupe industriel, une multinationale, la Manchurian Corp qui grandit grâce aux guerres que peuvent faire les Etats-Unis dans le monde. Bref, Jonathan Demme a retiré l'idée de peur rouge telle qu'elle fleurissait dans les années 60 pour développer la thèse du "domestic ennemy".

Seulement au résultat, on a un film lourd. Les scènes politico-politiques sont appuyées et au fond ennuyeuses. Pire : le happy-end a pour effet l'inverse de ce qu'il visait ; il rassure le spectacteur (car la démocratie triomphe) au lieu – au vu du but visé par Jonathan Demme – de l'alerter.

Jonathan Demme est toutefois en forme dans le film. Sa mise en scène est vigoureuse et efficace, même si les champs contre-champs en regard presque caméra est quelque peu dérangeant.

Il développe quelques astuces de scénario assez efficaces comme de montrer le personnage de Marco (Denzel Washington) face à un ancien de son unité, complètement fou. Cette scène aura un reflet plus tard dans le film dans la première rencontre entre le politicien et Marco. Seulement ce sera Marco qui aura pris la place de l'allumé. Efficace.

Efficaces aussi le son les comédiens. Denzel Washington et Liev Schreiber font un travail honnête mais pas vraiment extraordinaire. La seule surprise (et encore on s'en doutait) est de trouver Meryl Streep dans le rôle d'une méchante digne des tragédies grecques. Elle est sublime et chose presque unique depuis de longues années, on évite la scène jusque là incontournable de la voir pleurer en plan séquence ! Ouf !


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