D'abord, j'aime beaucoup Gilles Grangier, plus qu'honnête artisan d'un cinéma disparu, mais qui avait trop plein de qualités pour qu'on l'oublie.
Puis, j'aime beaucoup Gabin, (comme tout le monde, si j'ose dire), parce que c'est sans doute le plus grand acteur de cinéma (ça ne veut pas tout à fait dire le meilleur acteur de cinéma) que notre pays ait connu.
Enfin, parce que j'ai eu tant d'intense plaisir à vivre la rencontre entre Gabin et Maigret, dans les deux premiers films de la série, qui sont de Jean Delannoy, deux films à atmosphère dense, Maigret tend un piège et Maigret et l'affaire Saint-Fiacre que je tiens absolument à revoir le troisième et dernier de la série…
Je n'ai vu aucun des trois Maigret incarnés par Jean Gabin, et c'est vraiment une misère car c'est vraiment le casting idéal et il n'y en a pas beaucoup d'autres. Il n'y a qu'à voir la calamité de son incarnation par Jean Richard. La seule explication de ce dernier casting, c'est que les auteurs n'ont rien compris à Maigret ou à Simenon. Bruno Cremer fait mieux, évidemment, mais ce n'est pas encore ça. Il est difficile d'incarner Maigret entre autres parce que c'est un personnage opaque : même ses amis de la PJ n'arrivent pas à le déchiffrer. Il n'y a que Mme Maigret qui le comprenne, qui arrive à décrypter ses expressions de visage, ses non-dits… Je vois très bien Jean Gabin jouant ce personnage. Vivement une réédition !
Arca1943
Il y a, chez Jean Gabin, toute la pesanteur d'une vie d'homme ; quelqu'un qui garde une faculté d'indignation, une rigueur et une honnêteté évidentes, mais qui sait aussi combien l'Homme est une étrange machine.
Marcel Aymé, dans "Uranus", encore, écrit : Nous sommes si riches, si secrets à nous-mêmes, tant de sources bouillonnent en nous et il y a tant de routes, de chemins, d'allées et de sentiers qui s'ouvrent à chaque instant devant nos pas que le fait de s'égarer dans l'un ou l'autre n'a rien qui doive surprendre beaucoup.
Maigret-Gabin comprend l'immensité de cet horizon ; rien ne l'étonne, rien ne le surprend ou, tout au moins, il sait que tout peut arriver. D'où sa capacité à aller chercher l'assassin là où l'on aurait jamais supposé le trouver. J'ai vu et revu les deux "Maigret" de Jean Delannoy, qui sentent si fort la charnière des années 50/60… Les DVD français sont des René Château, à qui il ne faut donc pas demander de comporter des bonus de spécialistes qui pourraient décortiquer et enrichir notre vision.
Je me souviens à peine du film de Grangier, mais il n'y a pas de raison, n'est-ce-pas ?
J'ai toujours pensé que le seul acteur "ressemblant" au Maigret de Simenon était Philippe Noiret. Ce n'est pourtant pas un acteur que j'adore, il "truque" beaucoup, se complaît dans les tics, se répète, mais (il y a 15 ans, bien sûr) il avait tous les attributs du vrai Maigret : la fausse bonhommie, l'intelligence, la dureté foncière, etc. Gabin était évidemment formidable, mais jouait le rôle de Gabin avec une pipe et un chapeau et Cremer fait trop homme d'action et son passé de militaire de cinéma joue contre lui.
Moi aussi, j'ai longtemps rêvé de Philippe Noiret dans ce rôle – d'autant que je partage pas vos réserves à son sujet (même s'il peut lui arriver d'en mettre trop dans certains rôles, généralement dans les moins bons films comme Masques).
Ma maman mentionne aussi qu'elle a vu une adaptation britannique de Maigret, relativement récente, qui serait pas mal du tout. Ques aquo?
Les brittons ont une drôle d'idée de Maigret ! Richard Harris l'a interprété à la télé et plus récemment (dans les années 90) Michael Gambon (le remplaçant du même Harris dans "Harry Potter").
Il y a les inconditionels de Jean Richard mais aussi de Bruno Cremerpour l' interprétation de Maigret.
Pour ma part, je préfère le jeu de Gabin dans ce rôle.
Malheureusement, seul trois ont été tournés par l' artiste ce qui est bien dommage au regard de la qualité des mises en scène, du choix des interprètes.
Maigret voit rouge rend parfaitement l' atmosphère lourde et glauque du roman de Simenon.
Il est vraiment temps de le rééditer en DVD.
Jean Gabin toujours égal a lui même. Le roman de Simenon est assez bien reproduit par le film. Le DVD devrait être réedité.
A rééditer d'urgence
Pourquoi les 2 autres maigret interprétés par J. Gabin sont bien sortis en DVD et pas ce dernier ?
Gilles Grangier et Jean Gabin voir ces deux "grands" du cinéma français réunis ce serait un tel régal !
Voir du bon cinéma français des années 60!
Et surtout, n'ayant jamais vu le film, je demande sa réédition en DVD d'urgence !!!
S'il vous plait,rééditez ce film que j'attends de voir depuis des années .
merci
Il ne faudrait pas me pousser beaucoup pour me faire écrire que Maigret voit rouge marque la fin de la seconde époque de la carrière de Jean Gabin, celle commencée après la guerre, à compter de Martin Roumagnac et qui est ponctuée par des films immenses que je ne vais pas citer parce que tout le monde les connaît (de Touchez pas au grisbi au Cave se rebiffe en passant par La traversée de Paris)…
En 1963, il y a l'excellent Mélodie en sous-sol, puis ce troisième Maigret, postérieur de quatre ans à L'affaire Saint-Fiacre et tourné non plus par Delannoy, mais par Grangier ; puis le trou : six ans sans film notable, jusqu'au Clan des Siciliens ; en 1969, ça revient : il y aura encore La Horse, Le chat, et même Deux hommes dans la ville : l'homme mûr de la deuxième époque est devenu le vieillard de la troisième et colle à nouveau à ses personnages…
Ce que j'écris est sûrement très parcellaire et abusif…mais en regardant Maigret voit rouge que je n'avais pas vu depuis sa sortie, j'ai été terriblement déçu : Maigret n'est plus ce policier las qui porte sur les épaules tout le scepticisme du monde, comme dans Maigret tend un piège, mais un honnête Commissaire de police sans éclat, faisant certes travailler avec subtilité et bonhomie ses subordonnés, mais dépourvu de cette part d'humanité qui caractérise le héros de Simenon.Je n'ai pas lu le roman dont le film est issu (Maigret, Lognon et les gangsters) et ne peut donc juger de la fidélité de l'adaptation ; si celle-ci est fidèle, je crains qu'on n'ait pas choisi la meilleure des substances pour clôturer les incarnations de Gabin dans le rôle : l'anecdote est d'une grande banalité et surtout, surtout n'y apparaît pas ce qui était le plus passionnant dans les deux premiers films : l'approche singulière d'un milieu, de secrets dissimulés, du misérable petit tas de secrets qui est le substrat de toute réalité.
Ce n'est certainement pas un hasard si le public n'a pas accueilli ce troisième opus avec la même faveur que les deux premiers : c'était là vraiment du travail à la chaîne d'un Gabin qui devait encore vieillir pour endosser d'autres rôles…
Assez d'accord avec vous, Impétueux, ce film est loin de valoir ceux de Delannoy. C'est un "policier", un polar comme beaucoup d'autres. Sans attrait particulier. D'ailleurs, dans son livre de mémoires, Grangier nous raconte :
La production a décidé de partager les trois Maigret avec Gabin entre "le vieux", Delannoy et moi. Comme c'est Delannoy qui est passé en premier, il a pris les deux plus intéressants et m'a laissé le moins bon ! C'était de bonne guerre. Mais il faut avouer que Maigret, Lognon et les gangsters n'était pas un bon livre. Et la distribution pas fameuse non plus. Simenon n'a jamais été facile à adapter. Mais j'avais l'avantage d'avoir réussi mon coup avec Le sang à la têteque Simenon a beaucoup aimé. Maigret voit rouge était moins bien construit que les deux autres. Je disposais de moins de moyens et j'ai fait du réchauffé. Mais on ne refuse pas un Maigret, c'est stupide ! Et puis ça faisait partie du cahier des charges d'en faire un.
Mais là ou nos avis divergent c'est quand vous prétendez que passé ce film, ce fut "le trou" jusqu'au Clan des Siciliens. Personnellement, je ne ferai pas l'impasse sur le délicieux Jardinier d'Argenteuil, dont je parlais il y a peu, le très agréable Sous le signe du taureau, et le surprenant Soleil des voyous. Bien sûr que le Verneuil que vous évoquez est d'une autre classe. Personne ne le contestera. Mais parlez de "trou" dans la carrière de Gabin, quand même… Le seul grand "trou" qu'il connu dans sa carrière, et nous l'évoquions de concert pour Martin Roumagnac, ce fut la guerre…
Et juste une remarque sur la fin du film. On sait tous que Gabin avait une admiration sans bornes pour Harry Baur. Et bien si vous regardez attentivement le tout dernier plan, assez long, quand Maigret s'éloigne, juste avant le mot "Fin", il imite parfaitement la démarche d'Harry Baur. Voulu ou pas ? je ne sais pas, mais c'est flagrant !
Michel Constantin joue le rôle d’un américain, Cicero , il parle l'anglais américain sans accent français semble-t-il (selon mon oreille française) . Était – il doublé ? L’acteur parlait parfaitement l'anglais d'après sa biographie et il m'a semblé que c'était bien sa voix !
Michel Constantin parlait quelques mots d'anglais. Et c'est sa voix que l'on entend pour de très courtes phrases . Mais j'ai bien l'impression que c'est Billy Kearns qui le double, comme c'était Jess Hahn qui le doublait dans Un nommé la Rocca.
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