Je continue de penser que les films de cette époque, destinés à un public averti, auraient infiniment plus d'impact s'ils sortaient "groupés", en coffret. Que ce soit par réalisateur, acteur, ou autres, l'aspect "collector" compenserait l'absence pour un public avide de nouveautés, du 5.1 ou du format 16/9.
Alors, rogntûjuu ! Ce coffret Duvivier ???
Evidemment ! Ce genre d'absence ne peut qu'exaspérer tout cinéphile un peu sensible à la magie des grands films ; que ces Visiteurs-là datent un peu, que le réalisme poétique soit alors en train de lorgner vers le féérique artificiel, que Carné ait fait plus et mieux, c'est incontestable.
Mais qu'Arletty est belle ! Et que Jules Berry
est inspiré, en démon !
Mais je comprends assez bien votre sentiment ! Les Visiteurs du soir, c'est vraiment la limite extrême du réalisme poétique, c'est même la limite dépassée…Et que ça sonne faux, que le Moyen-Age de pacotille soit crispant, je le concède volontiers.
Mais que voulez-vous !! La gloire de Jules Berry n'aurait pas été la même s'il n'avait jamais incarné le Démon ! et j'aime trop Arletty
dans son personnage de page…
Ce n'est pas un Moyen Age de pacotille, c'est un Moyen Age onirique; le film est une pure poésie sur l'éternité de l'amour et le décor n'est que secondaire.
J'en conviens volontiers et je retire "pacotille" ; c'est de toute façon un film enivrant…
Ma note de 5 décernée sur de fréquentes mais anciennes visions demeure ; je suis pourtant conduit à la décomposer, comme à l'école…
D'abord un point, au moins, pour le titre, exceptionnel dans la puissance d'évocation, qui n'est sûrement pas pour rien dans la survivance du mythe et qui a tant et tant inspiré qu'il est presque passé dans les expressions communes.
Puis 6 et 6 – notes maximales – aux acteurs cités, dont la gloire ne serait pas ce qu'elle est sans ces rôles maléfiques qu'ils interprètent, l'une (Arletty)On va retirer aussi la musique, pourtant de Maurice Thiriet et surtout de Joseph Kosma, qui sert bien mal les architectures poétiques de Jacques Prévert
(Démons et merveilles, Le tendre et dangereux visage de l'amour, qui méritaient bien mieux) ; on va retirer le décor de carton-pâte, les trucages nigauds, maladroits, sans poésie aucune. On va retirer 8. Reste bien la note de 5…
Je ne dis pas qu'il faudrait zapper pour quelques très beaux morceaux de bravoure l'étendue ennuyeuse du récit…mais quel film ç'aurait pu être !
Il me semble que le même problème se pose pour beaucoup de films français de cette époque. La diction théatrale, une mise en scène soignée mais académique, une utilisation outrancière de décors… ont fait vieillir nombre d'oeuvres que Impétueux commente (si bien) en long et en large dans ces colonnes. Mais la "nouvelle vague" est aussi passée par là. Le facteur temps est impitoyable.
Mais heureusement Renoir, Duvivier, Clouzot, quelques-autres (Guitry, Clair, Carné, Christian-Jacque, Autant-Lara, Clément, …, parfois seulement) puis Becker et Melville ont produit des oeuvres, avant les années soixante, qui défient le temps !
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