William Tell (fascinant Oscar Isaac), un ancien militaire, sillonne les casinos, pour échapper à sa propre vie sur laquelle planent les fantômes d'Abou Ghraib…
Les tactiques du poker ont remplacé les "stratégies" de torture, aux cris assourdissants des prisonniers violés dans leur dignité succède le silence feutré des jeux d'argent et de cartes. Dans l'atmosphère glaciale des salles de jeu, dans sa chambre d'hôtel intégralement recouverte de draps blancs,Tell s'est construit le cocon ouaté de ceux qui veulent échapper aux plaies du souvenir.
Sa rencontre avec Cirk (Tye Sheridan), un jeune homme en quête de vengeance depuis le calvaire de son père, qui s'est suicidé pour n'avoir pas supporté de se voir devenir tortionnaire, le ramène sur les traces de Gordo (Willem Dafoe)
, un des responsables d'Abou Ghraib…
Paul Schrader réalise un film décharné jusqu'à l'os, où la caméra effleure le visage impénétrable d'Oscar Isaac, où la surface glacée des images dissimule une violence larvée, où deux doigts qui se frôlent sur la vitre du parloir d'une prison paraphent une impossible rédemption.
On n'échappe jamais à ses démons semble nous dire Paul Schrader, dans ce labyrinthe mental déroutant et fascinant.
D'ores et déjà un de mes films de l'année, The card counter imprime la mémoire comme un cauchemar dont on ne se remet jamais tout à fait, dont on sait bien que s'il se dissipe au réveil il viendra nous hanter pour longtemps.
Un grand film, et un écrin idéal pour le génie d'Oscar Isaac.
Merci à Steve MacQueen son analyse pertinente (et sans humour) donne une sacrée envie de voir et connaître le film !…
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