Linda (Ewa Strömberg) est tourmentée par un rêve érotique où revient la même jeune femme. Elle est envoyée sur l'île de Kadidados, pour gérer l'héritage de la comtesse Nadine Carody (Soledad Miranda). Elle découvre que sa cliente est la femme de son rêve et la descendante de Dracula.

Vampyros lesbos est l'un des films cultes de Jésus Franco.

Culte ne signifie pas pour autant facile d'accès.

Car ce film présente certaines caractéristiques, inhérentes au cinéma de Franco, qui sont susceptibles de rebuter bien des spectateurs: scénario tenant sur un ticket de métro, rythme languissant, tripatouillage déconcertant des mythes du fantastique, découpage incertain, plans de coupe tombant comme un cheveu sur la soupe (sur un bateau, un scorpion), érotisme et saphisme (comme le titre l'indique) prédominants mais assez "soft" et classieux ici et surtout surabondance des zooms et dezooms.

Cette recette typiquement franco-ienne est parfois bien indigeste mais dans le cas de Vampyros lesbos la magie opère. La beauté de la photo, l'inventivité de certaines séquences comme l'ouverture, le choix d'Istanbul comme cadre de l'histoire, la célèbre musique psychédélique du duo Huber-Schwab et surtout le magnétisme degagé par la troublante Soledad Miranda, égérie du cinéaste disparue beaucoup trop tôt, peuvent fasciner durablement.

Vampyros lesbos n'est pas un film à conseiller au plus large public mais il démontre le talent de Jess Franco pour créer, lorsqu'il est inspiré, une atmosphère particulière à la fois onirique, sensuelle et ésotérique.