C'est le film qui a vraiment assis la réputation de Mikhalkov en Occident ; il est bien dommage que dans l'édition simultanée de ses quatre derniers films ("Urga
", "Soleil trompeur
", "Anna
" et "Le barbier de Sibérie
") ne se soit pas glissé, en petit cinquième, Les Yeux noirs,
avec un Mastroianni
étonnant…
Je suis entièrement d'accord avec vous ! j'ai vu ce film à sa sortie et pas depuis (presque 20 ans) et j'en garde un souvenir qui me hante régulièrement. J'aimerais voir si il est à la hauteur de mon souvenir.
Grâce à l'ami Spontex, qui a décidément tous les talents et qui a opportunément enregistré Les yeux noirs sur Arte il y a quelque temps, j'ai pu revoir ce film drôle, émouvant, magnifiquement filmé, où un Mastroianni
pathétique et séduisant vit une petite histoire musicale et triste avec l'infini talent qu'on lui connaît.
Tchekhov mis en scène par Nikita Mikhalkov,
sson sens de l'outrance, son goût de la bouffonnerie, son attirance pour les bêtises magnifiques, c'est vraiment bien, très bien…
Ça commence dans la beauté de ces villas italiennes immenses et civilisées qui semblent créées pour la douceur et, davantage encore, l'intelligence de la vie. Ça commence par la vision de ce mari léger, superficiel, attachant, sans étoffe et sans méchanceté, aussi plein de charme que de vent, dans l'Europe policée de 1903 et avec l'indulgence d'Élisa, sa femme (Silvana Mangano, belle comme tout), qui l'aime profondément, mais ne le prend pas au sérieux et la tendresse amusée de Tina, sa maîtresse (?) jolie comme tout (Marthe Keller,
qui a bizarrement raté une grande carrière, alors qu'elle avait tout pour être un grand nom du cinéma).
Mais Romano ravalé à n'être que l'employé résigné d'un croisiériste anonyme n'est pas capable de faire plus que de conter à un inconnu de passage les lamelles de sa vie, et il se fait rattraper par l'ironie des choses…. c'est peut-être là, d'ailleurs, une des faiblesses du film (et du récit de Tchekhov) que d'aller jusqu'au bout du sarcasme et de faire que celle qu'il aura abusée soit aussi celle qui, nonchalante, sur le pont du bateau, attend que la vie passe, espérant qu'elle ne sera pas démesurément longue…
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