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Sujet : Film exhumé à juste titre


De verdun, le 11 mai 2020 à 21:27
Note du film : 4/6

Remercions une fois encore l'excellent éditeur "Le chat qui fume" pour avoir exhumé ce polar méconnu, mis en scène en 1970 par Claude Mulot. Ce réalisateur se fera connaître plus tard pour ses films érotiques et pornographiques, après avoir essuyé quelques échecs dans le cinéma traditionnel. La saignée est la preuve que Claude Mulot avait un talent évident et trop peu reconnu.

Il y a deux parties dans La saignée.

La première demi-heure ressemble à un polar américain, car l'intrigue démarre à New York où Thomas Chanard (Bruno Pradal), serveur dans un hôtel-restaurant français, assiste sans le vouloir au meurtre de deux personnes par un caïd de la mafia. Thomas décide de quitter immédiatement New-York pour son village de la Somme. Mais deux hommes se mettent à ses trousses, un flic (Charles Southwood) et un mafieux (Gabriele Tinti). Cette première demi-heure est filmée avec beaucoup de souplesse et d'adresse comme en témoignent certains plans de la Grosse Pomme.

Durant les soixante minutes suivantes, nous voyons notre personnage principal revenir chez lui. Mais très vite la population du village affiche en grande majorité son hostilité au revenant. Sans compter que le flic et le mafieux rôdent autour de leur proie potentielle. Cette seconde partie ressemble davantage à du Chabrol car l'attention se focalise sur la population du petit village et notamment sur la bourgeoisie, décrite de façon un peu outrancière. Cet aspect caricatural et quelques (petites) invraisemblances sont peut-être les rares vrais défauts d'une oeuvre sombre et parfois éprouvante, notamment le tabassage qui donne son titre au film et illustre son affiche.

Claude Mulot montre un sens du rythme et un soin évident dans sa mise en scène.

Il est également servi par un casting adéquat. En premier lieu, Bruno Pradal, dont le physique et le jeu exalté anticipent drôlement Patrick Dewaere. Autour de lui, la trop rare Ewa Swann, des seconds rôles français parfois inattendus comme le chanteur Pierre Vassiliu. Et le reste des la distribution est très efficace en dépit de son aspect cosmopolite, que ce soient les Américains francophone Charles Southwood et Patti D'Arbanville, immortalisée à la même époque par le tube de Cat Stevens ou l'Italien Gabriele Tinti, habitué des productions françaises.

Pour toutes ces raisons, La saignée est un polar à la française comme on savait en faire dans les années 70. Il méritait donc largement de sortir de l'oubli dans lequel il était plongé depuis plusieurs décennies.


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De vincentp, le 12 mai 2020 à 21:15

Excellente initiative de sortir ce film de l'oubli. Mon père a bien connu le père de Pierre Vassiliu (alors médecin rhumatologue, d'origine roumaine, exerçant à la Léchère, en Savoie) soit-dit en passant : partenaire de tennis ! Le fils décédé en 2014 était un peu farfelu… Il avait raconté à la radio comment sur une autoroute, il était sorti de la voiture par une fenêtre de gauche, et rerentré dans la voiture par une autre fenêtre à droite (en passant sur le toit)… Il avait été arrêté par des gendarmes qui avaient tout vu et lui avaient dit : "vous faites des conneries !".


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De verdun, le 12 mai 2020 à 21:55
Note du film : 4/6

Je pense que Pierre Vassiliu était un artiste très talentueux et sous-estimé. Il suffit de réécouter des titres comme "Dans ma maison d'amour", "Amour Amitié", "Film" et j'en passe. Mais il s'est laissé enfermer dans le registre rigolo, comme Nino Ferrer ou Henri Salvador, à cause de son tube, assez quelconque d'ailleurs, "qui c'est celui-là".

Après il a un tout petit rôle dans La saignée. Mais c'est bien de se rappeler de lui.


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