Comme le dit Impétueux dans son commentaire concernant The Vampire Lovers, "pure escroquerie, soit dit en passant, d'évoquer le nom du Comte dans le titre d'un film où il n'apparaît pas une seconde". Le titre original, Twins of evil,
soit "les jumelles du mal", est beaucoup plus fidèle au contenu du film mais il était évidemment beaucoup moins vendeur aux yeux des exploitants français.
Les sévices de Dracula est certainement l'un des meilleurs films produits par la Hammer
dans les années 70, qui virent le déclin du fameux studio britannique.
Arrivent alors deux jumelles orphelines: L'une succombera au mal, l'autre non.
Elles sont incarnées par les séduisantes Mary Collinson et Madeleine Collinson
, deux modèles très bien employés; l'érotisme du film est léger et classieux, comme toujours dans les films de la Hammer.
Puisque nous sommes dans les années 70, le film est plus violent qu'à l'accoutumée: l'assaut final du château Karnstein fait preuve d'une sauvagerie rare, même si tout celà paraîtra bien léger pour les spectateurs de Saw.
Alors que The Vampire Lovers était un film onirique et poétique dénué d'action, Les sévices de Dracula
est mené tambour battant et ne suscite à aucun moment l'ennui. Ajoutons à tout celà la direction artistique classieuse typique de la Hammer
: une superbe photo, des décors et costumes splendides, et une musique mémorable.
Toutes ces qualités font de Twins of evil une des grandes réussites du cinéma de genre.
Voilà qui donne envie, ami Verdun ! Je vous vois plongé dans ce cinéma de genre que nous apprécions tous les deux et vous ouvrez beaucoup de chemins…
Merci pour vos encouragements Impétueux, je vais continuer dans la même voie. Le cinéma de genre a été MA porte d'entrée vers la cinéphilie plus généraliste.
Verdun a fort bien dit toutes les qualités du film. Le scénario, notamment, est suffisamment élaboré pour captiver un peu les spectateurs de ce cinéma de genre, à qui il en faut beaucoup pour s'étonner.
En effet, depuis que les amateurs d'histoires vampiriques fréquentent les trois sources les plus notoires du mythe, ils connaissent bien leurs grammaires habituelles. Trois sources, disais-je : la plus féconde est, à la suite de l'immense roman de Bram StokerC'est à cette dernière source que se rattachent Les sévices de Dracula ; comme on l'a amplement dit, le titre est un des attrape-nigauds couramment employés par les distributeurs français puisque le seigneur des Carpathes n'est jamais évoqué, ni même cité. Il me semble pourtant que le titre anglais, Les jumelles du diable permettait de faire miroiter un petit soupçon érotique vénéneux qui n'aurait pas desservi le succès commercial.
Au demeurant rien de cela dans Les sévices de Dracula : tourné quelques années plus tard, aux heures où le cinéma était devenu encore plus hardi et la censure moins insistante, l'histoire des deux ravissantes jumelles fascinées par le comte Karnstein (Damien Thomas), lointain descendant de Mircalla, aurait pu comporter beaucoup plus de soufre et même quelques aspects incestueux ; comme dans, par exemple Du sang pour Dracula
de Paul Morrissey,
sorti en 1974, trois ans plus tard. Rien de cela dans l'honnête film de John Hough dans les derniers feux de la Hammer.
Mais ce n'est tout de même pas mal du tout.
Il ne faut pas aller trop haut dans le dithyrambe, tout de même : les crémations successives des pauvres filles prétendues sorcières ne valent pas celle qui ouvre Le masque du démon de Mario Bava.
Et les prières du comte Karnstein adressées au Prince des Ténèbres sont bien moins impressionnantes que celles du Masque de la mort rouge
de Roger Corman.
John Hough manque un peu d'ambition, mais il donne au public un film très honnête et jamais ennuyeux.
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