Tout petit film d'une petite maison de production, (Amicus, qui tentait de suivre sans y parvenir la grande Hammer), d'un réalisateur, (Roy Ward Baker)
, qui n'a pas laissé d'autre trace que de mettre en scène une honnête histoire du naufrage du Titanic (Atlantique, latitude 41)
et le sixième opus de la série des Dracula avec Christopher Lee,
Les cicatrices de Dracula,
qu'on peut tout à fait aisément mettre aux oubliettes.
Il est vrai qu'en 1980 le genre de l'horreur classique, avec vampires, loups-garous, momies et créatures horribles commençait à sérieusement expirer, bien ringardisé par le souffle frais, si je puis dire, des nouvelles monstruosités, du type Massacre à la tronçonneuse. Et les vieilles maisons, qui avaient un public fidèle, essayaient de redonner un peu de vigueur à des histoires bien désuètes.
Ce n'est pas terrible et ça donne rarement ce petit frisson agréable qu'on attend de ce genre de films. Le premier segment est lisse et ennuyeux ; le deuxième se veut narquois, sarcastique et plein d'humour. le troisième a de très vagues qualités (le décor d'un village satanique enserré dans le brouillard) mais est tellement prévisible qu'on attend en bâillant qu'il veuille bien se terminer. La conclusion, dans l'atmosphère endiablée (!!) du Club des monstres se veut philosophique (du type Est-ce que les hommes, qui ont inventé les déportations, les tortures, les supplices, les guerres et autres abominations ne sont pas pires que nous ?). Elle est pitoyable.
Bref, encore une heure et demie perdue.
Le club des monstres n'est pas un film de la AMICUS. Mais d'une part, il est produit par l'un de ses deux ex-patrons Milton Subotsky. Et d'autre part, c'est une tentative pour renouer avec la série de films à sketchs qui a fait la renommée du studio britannique: Le train des épouvantes,
La maison qui tue,
Histoires d'Outre-tombe,
j'en passe et des meilleurs…
Et pour relancer la machine, Subotsky a embauché l'un des réalisateurs les plus emblématiques du fantastiques des deux précédentes décennies, Roy Ward Baker. Mais à l'instar de son collègue Freddie Francis,
Baker,
a été capable du meilleur (Les monstres de l'espace,
The Vampire Lovers,
Dr. Jeckyll et sister Hyde,
Asylum)
comme du pire (Alerte satellite 02,
Les Cicatrices de Dracula).
Malgré tous ses atouts, Le club des monstres n'est pas une franche réussite.
Le fil directeur qui met en scène les vieux Carradine et Price
discutant dans une boîte de nuit où des personnes dansent avec des masques de carnaval assez moches donne un sentiment de kitsch et de ringardise dont l'ensemble à du mal à se remettre malgré une bande originale de qualité. Une idée intéressante: une stripteaseuse dont l'effeuillage se termine par une vision de cette personne en squelette.
1°) LE SHADMOCK: une histoire intéressante de vengeance d'un monstre attachant trompé par une jeune femme. Peut-être le meilleur sketch grâce à un acteur principal (James Laurenson) touchant et à une fin assez cruelle. Mais on a vu des histoires de vengeance plus puissantes dans dans Histoire d'outre-tombe ou Asylum,
les deux grands films de la AMICUS.
2°) LES VAMPIRES: une histoire de vampires décevante. malgré son beau casting. Ici Roy Ward Baker renoue avec l'humour pataud du caveau de la terreur.
3°) LES GOULES: est le plus soigné des trois au niveau de l'ambiance. Mais le récit est très prévisible.
La conclusion est effectivement convenue. Là encore on a vu plus original dans d'autres films à sketchs.
Le club des monstres est un film assez médiocre. Une sorte d'acte de décès définitif de l'épouvante à l'anglaise.
Mais certains spectateurs aiment sa légèreté. Grand bien leur fasse!
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