C'est Truffaut le premier qui la propulsa dans la cour des grands avec Tirez sur le pianiste, même si elle y côtoya Aznavour qui n'est pas un exemple dans cette cour-là. Puis ce sera Godard, qui l'accapare pour tourner Une Femme est une femme. Très vite, Marie Dubois est reconnue par ses pairs et le grand public ne s'y trompe pas. Elle sera de beaucoup de comédies incontournables dans les années 60/70. Le Voleur de Louis Malle, L'Âge ingrât auprès de Fernandel et Gabin ou accompagnant Michel Simon au crépuscule de sa carrière pour Ce sacré grand-père. Vincent, François, Paul et les autres propulsera cette actrice au sommet. Puis les années 80 verront sa jolie frimousse se promener dans l'excellent Mon oncle d'Amérique d'Alain Resnais où elle campera une femme prête à tout pour garder l'homme qu'elle aime avec autant de fougue que dans la menace où elle fait preuve d'un brio magistral dans un rôle équivalent. Dernière survivante des Grandes Gueules de Robert Enrico, sa carrière fut très riche et tout aussi variée. Pourtant, elle luttait depuis sa prime jeunesse d'un mal implacable, la sclérose en plaques. Les dernières années de sa vie, retirée du cinéma, elle les consacra à faire connaître cette maladie et à récolter des dons à travers le monde.

En cet après midi du 15 octobre 2014, Claudine Pauline Huzé, dite Marie Dubois, a devancé la nuit, nous a quittés et s'en est allée rejoindre Bourvil et De Funès pour une Grande vadrouille qu'elle avait organisé en 1966… Personne ne sait combien de temps peut durer une seconde de souffrance. Marie Dubois emporte avec elle, outre le souvenir d'un cinéma hélas révolu, l'exemple d'un courage illuminé par un talent incontestable… Tamatoa