60 ans avant The assassination of Jesse James, le débutant Fuller traitait la même histoire. Mais là où la plupart des films contant ce récit, s'arrêtent à la mort du hors-la-loi, I shot Jesse James commence vraiment. Le but de cette version des évènements n'est pas très clair : de toute évidence, Fuller a voulu réhabiliter Bob Ford, le "sale petit lâche" qui tua Jesse, en lui donnant quelques motivations plus "nobles" qu'à l'accoutumée. Ici, le tueur est mû par son amour fou pour une actrice. Valable peut-être en 1949, mais on se doute bien que la version de 2008 est la plus proche de la réalité. L'interprétation ambiguë de John Ireland ne rend pourtant pas l'individu très attachant. Brute obsessionnelle, imprévisible, Ford est un curieux "héros" de western, et le film tente de compenser ce malaise, avec le personnage de Kelley, bien plus rassurant, mais tout à fait ennuyeux.

I shot Jesse James va vite, n'ennuie jamais, malgré son maigre budget, et on reconnaît déjà le style de Fuller (l'ouverture sans dialogue, les gros-plans de visages, les répliques à l'emporte-pièce). A noter outre l'excellente prestation de Ireland, la jolie prestation de l'inconnue Barbara Britton au jeu étonnamment moderne.