Il s'agit de l'adaptation du premier roman de Leif G. W. Persson, la fête du cochon -titre original Grisfesten (1978)-. Persson, né en 1945, est criminologue et également une figure emblématique de la littérature policière de Suède. Il me semblait aussi que ce scénario tortueux et à engrenages ne venait pas de la première plume venue…

Leif GW Persson, criminologiste et profiler renommé, a travaillé sur les grands crimes de l'Histoire scandinave récente. Très connu du public nordique, qui le considère comme un mélange de Balzac et d'Ellroy, il dissèque, à travers des affaires emblématiques, une société qui se fissure de toutes parts, en même temps qu'il explore les coulisses d'une police aux pratiques contestables. Héritier de Sjöwall et Wahlöö, Persson se distingue par un propos plus politique et un grand sens de l'humour et de l'ironie. (cf biographie de amazon)

http://www.encoredunoir.com/article-la-f(..)

L'adaptation cinématographique de Widerberg de ce roman, est remarquable, produisant un résultat à la fois très original et personnel. Widerberg capte la dimension à la fois ironique et politique de l'oeuvre littéraire. Le fait divers traverse toutes les couches de la société suédoise et montre celle-ci sous un angle inattendu.

Selon Wikipedia, cette histoire s'inspire de "The Geijer affair", un scandale d'Etat de la Suède des années 1970.

Notre valeur ajoutée, sur ce site dvdtoile.com, est précisément d'aller débusquer des films oubliés tel que celui-ci.

Réalisme social, moins exubérant et plus feutré que pour Un flic sur le toit. Variété des décors urbains, multiplicité des personnages, bien caractérisés. Tout n'est pas explicite, il faut creuser certains aspects (ex : dans le métro) pour tout comprendre. Des histoires parallèles s'entrecroisent puis s'unissent. Ambiances sonores (musique adéquate, bruits de la ville), montage alterné utilisé pour construire l'histoire et raccorder les différents sujets. Mise en scène et scénario très soignés, marqués par un fort dynamisme et une vitesse constante (aucun temps mort dans ce récit). Beaucoup de points forts pour L'homme de Majorque, 1984, réalisé par Bo Widerberg, film que son éditeur sur le marché français (Malavida) présente modestement comme l'un des meilleurs films policiers de la Suède des années 1980, "ayant permis de relancer la carrière de son réalisateur". Sans doute un peu plus que cela, à notre avis, plutôt un des grands films de genre de cette époque (façon Milan calibre 9 pour le cinéma des années 1970)… Le cinéma scandinave relativement contemporain comporte en son sein des films reconnus ou méconnus à rédécouvrir via des éditions dvd telles que celle-ci : un ton original, un style particulier, le tout assez accessible.