On se demande par moments ou veut en venir Almodovar. Quelle est donc cette mauvaise éducation ? Celle liée aux règles du régime fasciste ? Ou plus simplement la faiblesse de l'auto-éducation que s'infligent ces personnages bizarroïdes ? Le propos n'est pas très clair à décrypter. Almodovar se perd un peu en route sur un sujet social qui ne lui sied pas trop. On préférera bien d'autres films sur un sujet voisin tel le célèbre film de Jean Vigo dont j'ai oublié le titre… Heureusement les trouvailles dans la construction narrative de La mauvaise éducation suscitent notre intérêt. Et puis ce spectacle est très bien filmé et interprêté. Une semi-réussite, en fin de compte.

Superbe générique d'ouverture! Sinon, après les épures que furent "Tout sur ma mère" et "Parle avec Elle", c'est le retour à une forme plus rugueuse pour Almodovar… Si je le suis sans aucun problème pendant une bonne heure, ça devient malheureusement de plus en plus laborieux. On a pas mal parlé d'une confrontation au film noir, j'y ai plus vu un engluement dans le concept du "film dans le film" ou tout devient plus symbolique et signifiant que ça ne devrait l'être. Le film se met du coup à naviguer du côté des "Swimming Pool" ou "Harry un amis qui vous veut du Bien", tout en évitant de sombrer, mais suscittant moyennement l'intéret.

Reste cet étonnante oeuvre miroir en 1:85 qui habite le film et lui donne vraiment sa raison de vivre, ou on a vraiment l'impression de voir Almodovar se regarder faire du cinéma. Imaginant son "Moon River" à partir d'un script fantasmé de la réalité, c'est très émouvant. Le sujet des écoles catholiques espagnoles que certains vendaient apparait traité un peu faiblement dans tout ces prismes ceci dis. Et pourquoi demander à Leonor Watling de faire de la figuration?