Le propos des auteurs (le réalisateur et son frère, que l'on voit porter une caméra sur l'épaule) est avant-tout nuancé et visionnaire. Le film est tourné à une époque ou les engrenages et autres machines du même type se développent dans l'industrie, et ils sont ici représentés maintes fois.
Dans l'excellent livre de Vincent Pinel consacré au cinéma, il est question de Kiev et Moscou (on voit le nom d'Odessa sur l'un des décors). Pinel souligne à juste raison l'importance du montage dans la réussite de L'homme à la caméra. Le rythme est rapide, voire frénétique par moments, l'assemblage des images étant savamment orchestré.
On voit des Soviétiques vaquant à toutes les activités possibles d'une cité de grande taille. On assiste à un accouchement, juste après un enterrement. Film muet certes, mais l’enchaînement des images est créateur d'émotions, et agit comme une musique. La musique contemporaine apporte un plus à ce moyen-métrage.
Je me suis posé par ailleurs la question des liens entre Vertov et la doctrine marxiste-léniniste. A priori, ils ne sont pas étroits, les auteurs revendiquant avant-tout une liberté d'esprit et de pensée. Ce film aurait pu être tourné ailleurs qu'en Union soviétique.
J'ai effectivement lu partout que L'homme à la caméra était un film extraordinairement inventif et intéressant et j'irai voir quelque jour de ce côté-là. Les Russes me plaisent bien et le Muet est un obstacle surmontable…
Cela dit, vous écrivez, Vincentp, à propos du film de Dziga Vertov Une vision optimiste et pleine d'allégresse, confiante dans les possibilités de construction sociale en relation avec la technologie…
Ce qui démontre, s'il en était besoin, qu'on peut être un grand artiste et un parfait imbécile politique et que l'Art n'a rien à voir avec la Morale…
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