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Critique


De dumbledore, le 19 septembre 2003 à 10:39
Note du film : 2/6

Scandal fait partie de ces films dont on sort de la vision agacé. Agacé non pas parce que le film est mauvais, mais parce qu’il aurait pu être bon et qu’il rate sa cible.

Le point de départ est le suivant: dans la Londres aristocratique et décadente du début des années 60, Christine Keller « libérée » va avoir simultanément un russe (peut-être un espion) et le ministre de la défense comme amant. Cette révélation à la presse va créer un scandale sans précédent en Angleterre. Rien de folichon comme idée, et il faut reconnaître que pendant presque trois quart d’heures, on s’ennuit ferme. On découvre la jeune femme en question, on la suit dans ses relations amoureuses, ou du moins sexuelle. La seule chose un peu positive qu’on peut retenir de toute cette partie, c’est l’ambiance d’un érotisme graveleux, moche et pas du tout excitant. Les scènes de danses, les scènes de séduction sont toutes moches et pathétiques à l’instar des regards de tous les hommes qui déshabillent toutes les femmes qui passent. A ce niveau là, c’est intéressant, seulement plusieurs scènes soit disant dynamiques et enjouées sont elles aussi d’un tel mauvais goût (la scène du maquillage dont est tirée la première photo) qu’on peut se demander si cet érotisme raté est bel et bien voulu par le réalisateur !

Heureusement, quand le scandale démarre, le film sort nettement le nez de l’eau et une vraie histoire de personnages se met enfin en place. La relation entre Christine et son pygmallion devient touchante, essentiellement grâce au jeu en finesse de John Hurt qui quitte son personnage de pervers pour laisser apparaître un visage d’homme seul, perdu et finalement amoureux de sa créature. Il sauve littéralement le film en donnant une certaine morale à l’histoire : comme quoi il faut souvent tout perdre pour pouvoir avoir une chance de trouver l’essentiel. La progression finale est tragique dans le sens noble du terme puisque finalement on assiste à deux êtres qui s’aiment et qui se savent enfin aimé l’un de l’autre et qui se trouvent prisonniers d’une mécanique qui va les mener à se détruire l’un l’autre.

Il faudra donc de la patience dans ce film pour y trouver quelque chose d’intéressant.


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