Ce qui est bien agréable dans The Intruder, c'est que le manichéisme, qui est toujours un risque fort dans ce genre de sujet, n'est pas absolu. En tout cas dans les premiers développements du film, lorsque le cauteleux Kramer entreprend de s'insinuer auprès de la société locale. C'est ainsi qu'il séduit rapidement Ella McDaniel (Beverly Lunsford), qui est la fille de Tom (Frank Maxwell) journaliste honnête, qui n'est évidemment pas militant de quelque cause antiraciste, mais qui place avant tout la vérité des choses.
Le grand défaut du film est tout de même la trop grande accélération de la propagande faite par Kramer. En un (presque) clin d'œil, voilà toute la population blanche de la ville rassemblée pour écouter les paroles de haine ; voilà qui paraît plutôt excessif. Moins invraisemblable en revanche est la montée de la tension et de la violence, l'attentat contre la chapelle évangéliste et l'assassinat de son pasteur, voire le défilé dans les rues du quartier noir des membres du Ku-Klux-Klan. Ensuite, ça patouille un peu, parce qu'il faut bien faire progresser l'intrigue. La jeune Ella accepte d'abord de jouer le jeu de son amoureux Kramer et prétend avoir été violée par le jeune Joey Greene (Charles Barnes) ; mais dès qu'elle se rétracte, la foule, qui était à deux doigts de lyncher Joey, se retourne contre Kramer, qui se retrouve tout dépité et ridicule.Tout cela est animé des meilleurs sentiments. Tout cela est filmé de façon très satisfaisante. Mais il y a aussi beaucoup de facilité et de désinvolture, un récit très décousu, sans véracité. Les meilleures causes ne justifient pas absolument que l'on passe sur les insuffisances avec quoi elles sont défendues. C'est très honnête néanmoins.
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