L'écriture cinématographique du début des années 1930 à Hollywood, dans un contexte de grande dépression, abordant le sujet des classes sociales, au sein des décors immenses du studio RKO. La mise en scène de Lloyd Bacon est simple et fonctionnelle, repose sur un scénario solide et de bons interprètes. On pourra apprécier diversement ce Kept Husbands (1931). Ma vision subjective est celle d'une très belle réussite cinématographique, qui par des procédés assez simples, atteint une dimension universelle et intemporelle. La séquence qui introduit Joel McCrea dans le récit est un modèle de concision, d'efficacité, et d'émotion. McCrea, on s'en rend compte aujourd'hui, est l'un des acteurs majeurs de l'histoire du cinéma, permettant au spectateur de se représenter au sein d'un récit de fiction. Par le jeu -génial- du regard, McCrea oscillant entre deux mondes très différents (la classe ouvrière et la classe aristocratique), anxieux, résigné, combatif, rêveur, porte le récit. Sans effets spéciaux, avec simplement un dispositif cinématographique rodé et élaboré, cet opus du cinéma hollywoodien des années 1930 est à redécouvrir.

Filmographies complètes de Joel McCrea et Lloyd Bacon sur dvdtoile (excepté les téléfilms).

En bonus de cette chronique, la pitrerie la plus drôle des Marx Brothers (Duck Soup – 1933-), suspectant un miroir truqué: