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Grandiose !


De vincentp, le 22 mai 2016 à 07:46
Note du film : Chef-d'Oeuvre


Des femmes suédoises appartenant à une même famille évoquent individuellement les formes de la relation nouée avec leur époux, dans l'attente du retour de celui-ci, sur une ile de Suède. L'épisode conclusif avec Eva Dahlbeck (dont c'est la première apparition dans un film de Bergman) et Gunnar Björnstrand est traité sur le mode de la comédie et interprété de façon très professionnelle. Trop, peut-être. Très sûr de lui, Björnstrand incarne souvent chez Bergman (comme dans Sourires d'une nuit d'été) le notable vaniteux, qui impose ses vues à son entourage. De mon point de vue, il a tendance à surjouer. Cet épisode, que l'on pourra apprécier de façon plus ou moins positive selon sa sensibilité, tourné dans des espaces clos (une automobile puis un ascenseur en panne), est néanmoins particulièrement bien filmé par Bergman et son chef-opérateur Gunnar Fischer, mettant en relief chacune des aspérités qui entoure la relation entre l'homme et la femme (rivalité, conflit, affection). Des relations présentées par le cinéaste comme conflictuelles, génératrices de plaisir physique et intellectuel, mais consumant à petit feu les individus qui les mettent en oeuvre.

Le premier épisode met en scène le célèbre sosie de Sarkozy employé par Bergman (Jarl Kulle), dans le rôle de l'amant cynique de l'excellente Anita Björk. Le sujet est traité de façon classique, mais les images de l'été suédois, du cadre de vie des personnages, et de leurs relations, sont de très grande qualité. L'épisode central interprété par Maj-Britt Nilsson (Vers la joie, Jeux d'été) et Birger Malmsten est quant à lui exceptionnellement réussi. On a du mal à comprendre comment Nilsson a pu ne pas réapparaître dans les films ultérieurs de Bergman, vu ses qualités hors-norme d'actrice. Inventivité, créativité, inspiration, maestria technique sont les mots qui viennent à l'esprit pour qualifier cet épisode. Peines et joies du couple en gestation sont évoquées avec pudeur et tendresse. Les images associées à des aspects sonores très élaborés sont porteurs d'une forte émotion, des crescendos mélo-dramatiques que Bergman stoppe de façon abrupte pour revenir ensuite aux commérages du groupe de femmes. L'attente des femmes, par ses qualités formelles, l'envergure de son propos, la maîtrise de son sujet, est une oeuvre de premier plan du cinéma européen des années 1950.


Nb : selon le site officiel consacré à Bergman, deux des trois enfants du récit sont joué par les deux enfants du directeur de la photo Gunnar Fischer.


http://ingmarbergman.se/en/collaborators(..)


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De vincentp, le 9 septembre 2007 à 23:03
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Un des très grands films de Ingmar Bergman, curieusement relégué en "face B" de l'édition française de Les fraises sauvages, alors qu'il me semble (c'est un avis personnel) plus intéressant et plus réussi que ce dernier film, pourtant plus réputé.

L'étude de caractères est fabuleuse, et la mise en scène atteint des sommets, mélant une forme de classicisme des années cinquante (flash-backs,…) à des séquences oniriques non conventionnelles pour cette époque. Le sujet abordé (les relations hommes-femmes) est traité par une multitude de points de vue, de regards, d'anecdotes, agencés avec une précision chirurgicale. La tonalité sous-jacente est celle d'un ordonnancement des faits et gestes, fruits de normes sociales, véritables soupapes obturant un système rigide, desquelles pourtant s'échappent, et s'imposent, des émotions et sentiments humains, fruits de la nature.

Très accessible et moderne, L'attente des femmes est un classique incontournable !


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