Ce changement de point de vue permet de garder toujours cette critique sociale, virulente qui témoigne de l'idée que les racines mêmes du fascisme allemand de la Seconde Guerre mondiale, sont toujours là, prêtes à repousser de plus belle. Mais elle permet également de pouvoir rendre vivant la souffrance vécu par la victime du racisme. Ici, du début à la fin, on est avec ce couple, elle surtout mais lui également et on ressent l'exclusion, l'injustice et la difficulté de construire un couple dans l'adversité. Alors que Le bouc traitait intellectuellement de ce racisme, Tous les autres s'appellent Ali l'aborde du côté de l'affect.
Presque même du côté mélodramatique pourrait-on dire car outre cette union multi-ethnique, Fassbinder rajoute la carte du décalage de l'âge (l'allemande a une soixantaine d'années et le marocain une quarantaine). Il se situe là dans la lignée de Tout ce que le ciel permet, de Douglas Sirk, en est même un remake à moitié reconnu… Mais disons-le plus réussi que le film américain qui dégouline de bons sentiments. La réussite est dû surtout aux comédiens qui font preuve d'une justesse et d'une retenue qui rend leurs actions et leur souffrances encore plus touchantes. Fassbinder fait preuve dans cette histoire d'amour d'une tendresse et d'un respect que l'on ne peut que saluer. Il évite tous les pièges pour nous offrir un film en tous points réussis.A signaler pour finir le titre si mal traduit en français, qui signifierait plutôt « la peur dévore l'âme »…
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