Violence et sexe aux temps préhistoriques, voilà l'un des titres les plus racoleurs qu'on puisse imaginer.

Or, il s'agit simplement de Creatures the world forgot (1971), quatrième film préhistorique produit par la Hammer après Un Million d'années avant J.C., Les femmes préhistoriques et Quand les dinosaures dominaient le monde.

On dit souvent que c'est le pire film jamais produit par la Hammer. C'est peut-être vrai.

Creatures the world forgot, est une sorte de remake de Un Million d'années avant J.C., sans Raquel Welch et sans les créatures de Ray Harryhausen. Il ne reste donc plus que des scènes entre des tribus violentes et primitives. Or les films préhistoriques mettent en scène, par nature, des personnages peu évolués dont les états d'âme sont peu passionnants.

Creatures the world forgot se démarque par un réalisme plus poussé que dans les précédentes aventures de la Hammer et semble anticiper La guerre du feu jusque dans la quasi-absence de dialogues. Pas besoin ici de doublage ni de sous-titres, ce qui suffit à en faire un film A PART.

Mais ce souci de réalisme est contrarié par un budget minime et par des détails irréalistes voire ridicules, notamment un ours totalement improbable, ou une tribu constituée de gens aux cheveux blonds. Du coup on passe de La guerre du feu à RRRrrrr !!!.

Creatures the world forgot vaut par quelques belles prises de vue de la Namibie et de la Tanzanie. Voilà d'ailleurs un beau paradoxe: malgré un budget resserré la production a investi suffisamment d'argent pour aller tourner en Afrique… Et on peut sauver quelques bons moments, notamment le combat à la fin contre une tribu d'Albinos, qui semble anticiper les films de cannibales italiens des années 1970.

Mais rien à faire on préfère quand la Hammer produit Le cauchemar de Dracula ou, pour reprendre un film de la même époque, The vampire lovers.