…ceux qui étaient (et sont encore?) en charge de traduire les titres de films italiens ! Ceux-là, ah ceux-là sont de vrais, d'authentiques crétins ! Certes, je suis contre la peine de mort, alors disons 30 ans sans remise de peine avec seulement une heure de promenade à l'extérieur par jour. C'est vrai, quoi, y'en a marre, à la fin ! Qu'est-ce qu'ils avaient (et ont) tous à traduire Come persi la guerra par Sept ans de malheur alors qu'ils n'avaient qu'à appeler ça Comment j'ai perdu la guerre !? Pourquoi Parenti serpenti par Une Famille formidable alors qu'ils n'avaient qu'à appeler ça Parents serpents, ce qui "punche" infiniment plus ! Et Io non ho paura par L'Été où j'ai grandi, qu'est-ce que c'est que ce titre idiot ? Et de 1945 à nos jours les exemples abondent, ils pleuvent comme la misère sur le pauv' monde. (Et ça rime).
Mais ici, on atteint une sorte d'apothéose. Pourquoi le titre du curieux polar Svegliati e uccidi devient-il Lutring… réveille-toi et meurs? « Uccidi », ça veut dire « tue », pas « meurs » ! Pourquoi ils n'ont pas appelé ça Réveille-toi et tue, tout simplement ? Pourquoi ajouter le nom du personnage ? Ah, cette bêtise est enrageante.
(Rouge tomate, Arca s'essuie le front) Bon, ça va, je me calme. Alors, parmi les films de Carlo Lizzani, il y a quelques films ambitieux et réussis comme Chronique des pauvres amants, Le Procès de Vérone (*) ou Fontamara ou, semble-t-il, le tout récent Hotel Meina (2007) (**). Et mis à part ces quelques-là qui jalonnent sa carrière, il faut, muni de longues pincettes et de beaucoup de patience, farfouiller dans les vieux millésimes et chercher ceux qui vaudraient la peine parmi les 63 films qu'il a réalisés depuis 1949. Et attention : à côté des estimables ou honorables, il y en a aussi des vraiment pas bons, des espèces de série Z improbables, aux conditions de production un peu fantômatiques… Ses deux westerns, par exemple, ont l'air pourris. Curieux bonhomme. Enfin, même si je m'attends à ce que ça soit certainement daté, parmi les choses dont on peut créditer Lizzani il y a deux polars assez originaux, au curieux ton d'enquête pour journal du soir : ce Réveille-toi et tue, donc, ainsi que Bandits à Milan, qui bénéficient tous les deux de la présence de l'acteur Gian Maria Volontè. Et Lisa Gastoni a remporté le Nastro d'argento de la meilleure actrice pour son rôle dans le premier. Pourquoi pas les deux dans un coffret ? Je serais acheteur.
(*) Qui s'appelait en Italien Il processo di Verona. Bon ! Vous voyez que quand ils s'appliquent, ils peuvent y arriver ! Ce n'était donc pas au-dessus de leurs possibilités. Bravo les gars, vous n'avez pas appelé ça Le Duce contre-attaque !!
(**) Titre que je propose de traduire en français par Hôtel Meina. Vous voyez ? Un accent circonflexe et le tour est joué.
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