Accueil
Voici les derniers messages de ce forum :

Merveille de drôlerie


De Salersdelapeur, le 26 mars à 18:40
Note du film : 6/6

Le Roi de coeur ressemble en grande partie à une parenthèse enchantée, où règnent les esprits enfantins et espiègles. En proie ici à ses instincts morbides, le monde réel est donc un moment occulté. Le vent d'une liberté inattendue comble ainsi d'un fugace bonheur quelques doux réprouvés résignés à leur sort. Cette fable, avec ses fous d'opérette qui assouvissent leurs modestes rêves, a de curieuses et touchantes résonances … d'autant qu'à la vie du dehors, montrée si mortelle, le choix d'une réclusion pacifique deviendrait la seule solution tangible … au moins temporairement!

Ne jamais se laisser abattre, même quand il n'y a pas de règles pourrait être la morale (littérale) de cette savante histoire…


Répondre

De Impétueux, le 3 septembre 2024 à 18:22
Note du film : 0/6

Le message de l'ami disparu Azurlys me décontenance absolument et son enthousiasme pour Le Roi de cœur me stupéfait. Là où il a vu fantaisie, poésie, légèreté, magie, je n'ai trouvé que bric-à-brac idiot, ennui profond, inanité du récit et des personnages ; je n'ai de crédit que pour quelques belles images de la belle ville de Senlis et pour les thèmes musicaux de Georges Delerue. Comment se fait-il que mon point de vue, si souvent analogue à celui d'Azurlys soit ici tellement différent ?

D'autant que j'apprécie habituellement beaucoup le cinéma de Philippe de Broca, lui accordant même quelques films à la limite du chef-d'œuvre : par exemple, évidemment L'homme de Rio, mais aussi L'incorrigible ou Le cavaleur ; et Le diable par la queue n'est pas mal non plus. Tout cela est pétillant, cavalcadant, spirituel, tout à fait dans le goût français. Il est vrai aussi que le réalisateur est coupable de quelques daubes retentissantes, comme Les tribulations d'un Chinois en Chine, Tendre poulet ou sa très mauvaise version de Vipère au poing. Mais dans l'ensemble, c'est plutôt réussi.

Et puis la distribution du Roi de cœur est étincelante : Broca a entraîné dans son aventure farfelue à peu près tout ce qui se faisait de mieux dans le cinéma français de l'époque ; à l'exception des monstres sacrés et des poids lourds (Jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon) il ne manque pas grand monde ; je gage que Jean-Paul Belmondo, acteur habituel du réalisateur devait avoir d'autres engagements à l'époque du tournage, car il n'aurait pas déparé dans le capharnaüm.

En aurait-il sauvé la substance, à mes yeux ? Je ne crois pas. Ma comparaison vaudra ce qu'elle vaut et pourra paraître hors de propos et même triviale : le film est, pour moi, une mayonnaise qui ne prend pas. Tous les ingrédients y sont et à bonne température et de belle fraîcheur ; celui qui manie le fouet a la main habile, l'expérience et le talent. Mais quelques minutes après qu'elle a commencé à prendre, l'émulsion se délite et il est impossible de la rattraper, comme l'on dit.

Azurlys a excellemment conté les fondements du récit : à la fin de la Guerre, les Allemands s'apprêtent à quitter une belle bourgade de l'est de la France en y enfouissant une grande quantité d'explosifs censés détruire la bourgade quand, à minuit, les Britanniques la délivreront. Terrorisés, les habitants ont fui, laissant rues et places à la fantaisie des pensionnaires de l'asile d'aliénés qui s'en sont échappés.

On voit bien l'esprit : à côté de la sauvagerie des combattants et des horreurs de la guerre, voici des fous qui sont des sages. Pour facile et presque banale qu'elle est, la parabole ne manque pas de qualité et peut être développée de façon brillante et pertinente : ridicule des uns, gaieté des autres. Les fous se jouent la comédie sociale en riant, en ne la prenant pas au sérieux. Au fait sont-ils dupes de leur jeu ? Les fous sont-ils vraiment fous ?

Ben voilà ; peut-être, à la réflexion, puis-je me dire que ce qui n'a pas accroché avec moi dans Le Roi de cœur c'est la nécessité de faire cohabiter cette réflexion humaniste (plutôt intéressante, ou, en tout cas, capable, susceptible de provoquer la réflexion) et une intrigue qui ahane, semble fuligineuse et artificielle ?

Va savoir ! Déception de n'avoir pas aimé autant qu'ils le méritent Pierre Brasseur, Jean-Claude Brialy, Micheline Presle, Françoise Christophe, Geneviève Bujold… et les autres.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version haut débit

Page générée en 0.0025 s. - 6 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter