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De Impétueux, le 29 juin 2019 à 19:27
Note du film : 1/6

Dans la série des sept court-métrages des débuts de Roman Polanski édités en un DVD unique, deux ou trois se détachent. Le meilleur, à mes yeux, mais je l'ai dit par ailleurs, c'est vraiment Quand les anges tombent qui est inégal, encore fragmentaire et maladroit, mais très émouvant. Il s'agit de bouts de films tournés dans le cadre de l'école de cinéma de Lodz et dans une perspective universitaire, avec des exercices imposés et un évident manque de moyens. Ainsi n'y a-t-il que des dialogues très sommaires ou pas de dialogues du tout, sans doute pour faire l'économie de la prise de sons.

Deux hommes et une armoire n'a absolument aucun rapport avec Quand les anges tombent, sauf sur la qualité – incontestable – du filmage, des angles de prises de vue, du talent particulier de Polanski de faire surgir l'étrangeté à partir d'un rien. Dans un de ces décors que le réalisateur sait filmer, celui des pâles rivages de la mer Baltique, au sable blanc et aux flots gris et des villes hanséatiques. Est-ce Dantzig (aujourd'hui Gdansk) ? Peut-être, sans doute même. Une cité assez grave, austère, que parcourent deux hurluberlus qui ont tiré de la mer une antique armoire à glace et tentent gentiment – mais sans qu'on sache jamais pourquoi – de l'offrir à tous les quidams qu'ils croisent dans une pérégrination insensée.

Toute l'histoire est là, qui n'est pas grand chose. Il faut être amateur des burlesques de la belle époque du cinéma muet, ou des pitreries de Jacques Tati ou de Pierre Etaix pour trouver le moindre intérêt à cette pantalonnade (qui fait aussi songer au petit film inséré par Agnès Varda dans Cléo de 5 à 7Jean-Luc Godard fait le gugusse). Les deux manipulateurs d'armoire vont cahin-caha au travers des rues et des places, rencontrent des tas de gens et ne parviennent pas à fourguer le meuble que, finalement, ils rapporteront dans la mer.

La chose a sans doute permis au réalisateur de faire ses gammes, d'améliorer sa technique, de repérer les meilleurs angles. Mais s'extasierait-on si on retrouvait les cahiers où n'importe quel grand romancier a appris à former les lettres de son abécédaire ?


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