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A placer en fond de cale


De verdun, le 23 août 2020 à 08:53
Note du film : 1/6

Après un long voyage, le capitaine Bart Paxton (Ken Scott) accoste dans un port londonien et reçoit une nouvelle mission de l'Amirauté britannique: capturer le célèbre Henry Morgan (Robert Stephens), un pirate qui fait des ravages dans les Caraïbes. Après avoir recruté quelques anciens camarades de bord pour son équipage, le capitaine Paxton se met à la recherche de l'infâme boucanier. Par ailleurs, l'équipage est rejoint par une belle passagère clandestine (Leticia Roman).

D'abord assistant-réalisateur de Henry King sur Capitaine de Castille et Echec à Borgia, Robert D. Webb a ensuite développé une carrière d'artisan consciencieux capable du meilleur -Le shérif avec Robert Ryan en témoigne- comme du pire. Hélas Les pirates de l'île Tortuga, sorti en 1961, fait clairement partie de la deuxième catégorie. Hormis une belle photo et quelques décors réussis, il est difficile de retenir quoi que ce soit de ce film…

La réalisation est plate. La distribution est terne. On peut à la rigueur sauver la prestation d'un Robert Stephens franchement crédible dans le rôle du pirate Morgan: le futur Sherlock Holmes de Billy Wilder n'a pas de mal à être meilleur que ses partenaires. Il est également permis d'apprécier le charme un peu "canaille" de Leticia Roman, connue des cinéphiles pour avoir été par la suite La fille qui en savait trop de Mario Bava, même ici si elle en fait … un peu trop. D'ailleurs le scénario contenait une idée de départ intéressante: confronter cette jeune femme du peuple peu raffinée avec des gentilshommes se trouvant à bord du bateau puis sur terre. Mais cette idée débouche sur une histoire d'amour conventionnelle avec le beau héros.

Ce qui choque surtout dans Les pirates de l'île Tortuga, c'est le fait de voir une production de seconde voire troisième zone complètement fauchée alors qu'il s'agit d'une réalisation de la prestigieuse Twentieth Century Fox. Aucune star du studio n'est présente au générique.

Le résultat donne une grande impression de pauvreté, notamment les scènes maritimes qui alternent entre des plans du pont du navire visiblement tournés en studio, des maquettes peu convaincantes -notamment lors de l'assaut final, qui aurait dû être extrêmement spectaculaire, et surtout l'usage de "stocks-shots". La plupart des scènes de taverne et d'action de Les pirates de l'île Tortuga proviennent d'anciens classiques de la Fox, respectivement La flibustière des Antilles et Le cygne noir…Voilà un procédé, habituel dans les productions de Sam Katzman, qu'on peut admettre de la part des nanars désargentés de la firme française Eurociné, par exemple, mais qu'il est difficile de tolérer de la part d'un film distribué par le grand studio américain qui produira quatre ans plus tard Cyclone à la Jamaïque.

Les films de pirates italiens de la même époque, notamment ceux de Domenico Paolella, sont beaucoup mieux faits que celui de Robert D.Webb.

Les pirates de l'île Tortuga est représentatif de la décadence, dans le cinéma américain du début des années 1960, du genre "aventures maritimes". De tous les films de pirates que j'ai pu visionner récemment, il s'agit incontestablement du plus faible.


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