Antilles, XVIIè siècle. Alors qu'il recherche le flamand Van Gould (Mel Ferrer) , responsable de l'assassinat de ses deux frères, Emilio de Vintimille (Kabir Bedi), dit "le Corsaire noir", kidnappe une jeune femme (Carole André) dont il tombe éperdument amoureux…
Dans la foulée du succès remporté en 1976 par le feuilleton Sandokan, notamment en Italie, le réalisateur Sergio Sollima, les acteurs Kabir Bedi et Carole André ainsi que les musiciens Guido et Maurizio De Angelis se réunissent à nouveau pour une adaptation, pour le grand écran cette fois-ci, d'un roman de Emilio Salgari: Le corsaire noir.Contrairement à Sandokan, Le corsaire noir n'a pas été un succès et n'a même pas connu de sortie dans les salles françaises suite aux difficultés rencontrées par la compagnie Cinériz. Le tournage lui-même fut chaotique, commencé dans le faste et se terminant dans le dénuement, comme l'explique Sergio Sollima dans le bonus du DVD paru jadis chez "seven sept".
Ces difficultés de tournage se ressentent sur le rythme inégal du film et quelques trous dans le scénario: certaines scènes sont sans doute trop longues, tandis que d'autres , prévues par le scénario, sont passées à l'as en raison des problèmes de financement.
En dépit de sa narration erratique, Le corsaire noir reste une oeuvre spectaculaire grâce à une réalisation en cinémascope à la fois esthétique et efficace de Sollima, à de beaux bateaux dont la réparation a occasionné quelques dépassements de budget, à quelques scènes riches en figurants, au charisme toujours évident de Kabir Bedi alors que Le corsaire noir est un personnage plus ordinaire que Sandokan et, chose rare, à un tournage ayant eu lieu à Carthagène en Colombie, soit près des lieux réels de l'action. Par ailleurs, quelques idées étonnantes parsèment l'ensemble, notamment les apparitions des fantômes des frères décédés du héros.Le corsaire noir ne se hisse pas à la hauteur des meilleurs Sollima tels que Colorado, Le dernier face-à-face et La poursuite implacable, ce qui est logique puisque le réalisateur n'a pas eu les moyens de faire ce qu'il voulait. Parmi les défauts, regrettons l'inexpressivité de certains acteurs secondaires, à commencer par Mel Ferrer, bien loin du Scaramouche d'antan.
Mais cette résurrection du film de pirates, genre alors moribond, ne manque ni de panache ni même d'ambition puisqu'on retrouve les préoccupation anti-coloniales de Sollima, via la façon dont le génocide des Indiens est abordée.
Se parant d'indéniables qualités, Le corsaire noir est un divertissement qui vaut le coup d'oeil.
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