4,5/6. C'est un très bon film, original, intéressant, prenant, réussi dans toutes ses composantes, excepté la musique qui est un peu datée. Le scénario embarque le spectateur dans une histoire pas claire, de bout en bout. On admire la beauté des interprètes féminines (l'obsédé de dvdtoile de Les amours d'Hercule devrait y trouver son compte). L'image du dvd édité par "Le chat qui fume" est superbe. Ce film n'est pas simplement un exercice de style, car des thèmes de société sont abordés. Dans l'absolu, L'ASSASSIN A RÉSERVÉ 9 FAUTEUILS a sa place parmi les oeuvres de qualité du cinéma italien des années 1970, sans atteindre le nirvana des plus belles réussites.

Pour fêter son anniversaire, Patrick Davenant (Chris Avram) rassemble des membres et proches de sa famille dans un vieux théâtre abandonné, propriété familiale fermée depuis un siècle. Le lieu est plutôt sinistre et les hôtes se rendent vite compte qu'ils sont enfermés à l'intérieur de la demeure où un féroce assassin entreprend de les tuer l'un après l'autre…

Ce giallo de 1974, inédit en France jusqu'à sa récente édition DVD/Blu-ray (au passage magnifique, comme toujours avec la maison "le chat qui fume"), m'a passablement déçu.

Malgré une volonté, originale dans le genre, d'introduire des éléments surnaturels, on a le droit à un énième remake de Dix petits nègres où les 9 protagonistes sont tués les uns après les autres par un assassin mystérieux. Avec un petit peu plus de sexe et de sang que chez Agatha Christie.

Les personnages n'ont guère de consistance malgré de longs dialogues expliquant les relations des uns avec les autres. On est content de revoir Chris Avram (La baie sanglante), Rosanna Schiaffino, dont Arca a souvent vanté les mérités sur notre site et la belle suèdoise Janet Agren, qui disparaît un peu trop vite hélas. Les autres acteurs manquent singulièrement de charisme.

Les incohérences sont nombreuses. L'action est censée se situer se situer dans un théâtre vétuste, or à l'écran c'est un magnifique endroit dénué de poussières et de toiles d'araignées qui apparaît.

La photo est belle mais la réalisation manque cruellement d'inspiration et de nerfs, le réalisateur ne se montrant pas franchement à l'aise avec les codes du genre.

Seul le dernier quart d'heure, assez original, me semble franchement intéressant à défaut de convaincre pleinement.

L'assassin a réservé 9 fauteuils est à réserver aux inconditionnels du giallo.

Sur un canevas similaire, Michele Soavi fera beaucoup mieux avec son Bloody Bird.